Altstadt

Altstadt. Quartier central par excellence, le cœur historique de Munich concentre quantité de palais, d’églises, d’immeubles de tous styles architecturaux, même si le baroque domine. C’est entre les murs de l’ancienne fortification médiévale que s’est écrite l’histoire de la ville. Ce qui ne veut pas dire que le centre-ville est ancré dans le passé. Bien au contraire, il embrasse aussi l'avenir avec des rues commerçantes piétonnes et animées, des galeries d'art avant-gardistes, et des terrasses toujours très fréquentées dès que le soleil perce les nuages.

La Marienplatz, point central du vieux centre historique de Munich, a été fondée en 1158 le long de la route du sel. Elle est entourée de l’Altes Rathaus (« ancien hôtel de ville ») et du Neues Rathaus (« nouvel hôtel de ville»), qui anime chaque jour l'endroit avec son carillon et son défilé d'automates. Non loin, la Frauenkirche (église Notre-Dame) avec ces deux tours reconnaissables est le bâtiment le plus emblématique de la ville.

Un grand chantier vise aujourd’hui à moderniser le système de transport en commun souterrain qui traverse la vieille-ville d’est en ouest. Sous la Marienplatz circulent pas moins de 7 lignes, autant dire que le réseau a atteint les limites de ses capacités et on aménage actuellement un nouveau tunnel qui doit permettre de désengorger le premier. Derrière l’hôtel de ville se construit la nouvelle station de S-Bahn Marienhof. Ce projet – intitulé 2. Bahnstrecke – est le plus important de la vieille-ville.

Au sud de la Résidence (Residenz), devant l’Opéra (Nationaltheater), commence la Maximilianstraße construite au XIXe siècle. Cette luxueuse avenue mène de l’ancienne ville vers l’est par-dessus l’Isar dans la direction du Maximilianeum, le siège du Parlement bavarois.

Si les rues de la vieille-ville sont marquées par les ondulations caractéristiques des villes médiévales, les différents faubourgs ont gardé le tracé que leur ont donné les urbanistes du XIXe siècle : carré et rationnel. Le mot allemand « Vorstadt » (faubourg) se retrouve dans plusieurs des quartiers qui s’articulent autour de la vieille-ville.

Maxvorstadt et Schwabing

Maxvorstadt. Ce quartier de Munich est marqué par un plan de rues quadrillées : c’est en effet la première extension planifiée de la ville. Son schéma a été conçu au tout début du XIXe siècle sous le premier roi de Bavière Maximilien Ier, à qui le faubourg a emprunté le nom. La Maxvorstadt propose une offre muséale sans égale qui couvre une large période allant de l'Antiquité à nos jours. Les passionnés pourront passer des jours dans les différents musées (18 en tout !) du Kunstareal, autour de la Königsplatz, dont les collections n’ont rien à envier à celles des musées berlinois. Parmi les plus célèbres, on compte les différentes pinacothèques : la Alte Pinaktohek, la Neue Pinakothek et la Pinakothek der Moderne. La Maxvorstadt jouit de la proximité de la Ludwig-Maximilians-Universität ; la vie étudiante du quartier se joue dans la Türkenstraße qu’animent cafés, restaurants et bars. Parmi les habitants, la tranche d'âge des 20-30 ans domine, tandis que les enfants de moins de 15 ans et les personnes âgées sont numériquement en retrait. La structure des logements du quartier – en grande partie reconstruits dans l’après-guerre -, avec une forte proportion de petits appartements d'une ou deux pièces, est également à l'origine de cette situation.

La Ludwigsstraße est emblématique du schéma de la ville planifiée et impressionne aujourd’hui encore par sa parfaite symétrie et ses immeubles de style néoclassique. Comme son nom l’indique, la rue a été planifiée par le roi Louis Ier (Ludwig).

Schwabing. Le nom de Schwabing est lui aussi depuis longtemps associé aux étudiants qui gravitent autour des universités du nord de la ville. A la fin du XIXe siècle, Schwabing rime avec bohème. Artistes peintres, hommes et femmes de lettres de toute l’Allemagne s’y installent et forgent la réputation de ce quartier. Le processus de gentrification est aujourd'hui considéré comme largement achevé à Schwabing et les loyers y ont atteint des sommes que ne peuvent plus se permettre les étudiants de Munich. De cette période culturelle faste, il nous reste une expression de Thomas Mann « München leuchtet » : Munich illumine.

C’est dans le quartier de Schwabing qu’a été fondée la revue culturelle Jugend qui a donné son nom à la version allemande de l’Art nouveau : le Jugendstil. On trouve justement dans le quartier quelques jolis immeubles Jugendstil, notamment le palais Bissing dans la Georgenstraße (voir Palais Pacelli & Palais Bissing).

En mai 1968, les étudiants de Schwabing sont impliqués dans le mouvement de révolte qui secoue l’ordre bourgeois européen. C’est dans ce quartier de la contestation qu’on observe la plus grande libéralisation des mœurs.

Dans cette partie nord de la ville, il faut bien sûr aussi mentionner les équipements sportifs qui font de Munich une ville de sports : les installations olympiques de 1972 tout d’abord que l’on pourra découvrir dans le Olympia-Park et la non moins célèbre Allianz-Arena, le stade qui fait vibrer les supporters du FC Bayern.

Nymphenburg. Plus éloigné du centre-ville, vers l’ouest, se trouve le château de Nymphenburg (Schloss Nymphenburg) qui, avec son architecture baroque et rococo tout comme son jardin à la française, attire chaque année plus de 320 000 visiteurs et se place parmi les châteaux les plus visités de Bavière, derrière le Schloss Neuschwantstein et la Residenz. Entre 1715 et 1918, le château de Nymphenburg a servi de résidence d’été aux princes-électeurs et rois de Bavière, de la maison Wittelsbach. Le palais a aussi donné son nom au quartier résidentiel de Nymphenburg, ancienne commune indépendante qui n’a été intégrée à Munich qu’en 1899. On y trouve de nombreuses villas, notamment de part et d’autre du canal.

Lehel, Haidhausen et Werksviertel

Lehel. Le quartier de Lehel s’étend entre la vieille-ville et les rives de l’Isar. Pour l’administration municipale, Lehel forme avec la vieille-ville le premier Stadtbezirk de la métropole bavaroise. Il se trouvait autrefois en dehors des frontières de la ville. Quartier le plus huppé de Munich, Lehel ressemble un peu à l'Ouest parisien avec ses beaux immeubles qui abritent professions libérales et écoles privées. Il n’en a pas toujours été ainsi ! Jusqu’au XIXe siècle, Lehel est un faubourg populaire, traversé de petits ruisseaux ce qui en fait un quartier de prédilection pour les blanchisseurs. Cet emplacement de choix – entre la Altstadt et l’Isar – a attiré les appétits de la bourgeoisie munichoise. L’aménagement de la Maximilianstraße et la Prinzregentenstraße en avenues de prestige dans la seconde moitié du XIXe siècle accompagne ce phénomène. Le Bayerisches Nationalmuseum témoigne lui aussi de cette opulence architecturale, propre à la régence de Luitpold de Bavière (1886-1912).

Le Jardin anglais (voir Englischer Garten) de Munich est si grand qu’il s’étend sur plusieurs quartiers de la métropole bavaroise. Son incroyable diversité mériterait presque qu’on le considère comme un quartier de Munich à part. Vous verrez que les Munichois ne manquent pas d’imagination pour s’occuper ici : pique-nique, slackline, frisbee, yoga, et même surf !  D’autres prennent le grand air dans le plus simple appareil, car oui certains espaces y sont naturistes ! Parfois, une équipe de policiers à cheval trotte à travers le parc.

L’Isar est à Munich ce que le Tibre est à Rome. Ce fleuve traverse la ville du sud-ouest au nord-est sur une distance de 13,7 km. Il se présente encore aujourd’hui en grande partie à l’état sauvage et séduit avec ses petites plages de galets. Les bords de l’Isar offrent de très jolies promenades et de belles pistes pour les joggeurs. Par beau temps, beaucoup de jeunes viennent profiter des pelouses au bord de l’eau.

Haidhausen. A l'est du fleuve Isar, le quartier de Haidhausen est un faubourg à la fois tranquille et animé, avec d’agréables terrasses ombragées. La charmante Wiener Platz a conservé les traits d’une placette de village avec ses maisons basses. On trouve à Haidhausen le majestueux édifice qui accueille le parlement bavarois : le Maximilianeum. La colonne de la Paix (voir Friedensengel) agrémente elle aussi la promenade sur les bords de l’Isar. Parmi les nouveautés, on nommera le Sudetendeutsches Museum, un musée moderne et bien pensé consacré aux Sudètes.

Plus au nord, Bogenhausen est une riche zone résidentielle où les façades des villas de style classique ou Art nouveau rivalisent d’ornements.

Ludwigsvorstadt-Isarvorstadt

Isarvorstadt. La Isarvorstadt est un quartier attractif, formidablement bien situé, à la fois proche de l’hypercentre et au bord de l’Isar. Cet attrait a entraîné une hausse des loyers qui en a fait l’un des plus chers de la ville. Boutiques tendance, bars à cocktails : l’animation du quartier n’a toutefois pas encore été étouffée par la pression immobilière.

A l’époque industrielle, de nombreux juifs de Galicie (une région historique entre l’Ukraine et la Pologne d’aujourd’hui) s’installent dans ce faubourg pour fuir les pogroms et tenter leur chance dans les secteurs du textile et du cuir. Le NSDAP prend pied dans ce quartier et y fait régner la terreur. Dans les années 1950, le quartier trouve une légèreté qu’il n’avait pas encore connu et s’impose comme le quartier du rock et du twist.

Le Glockenbachviertel, charmant et cossu, est également connu pour être le quartier gay de Munich. Nombreuses sont les adresses à arborer fièrement le drapeau arc-en-ciel : restaurants, bars, hôtels, boutiques, centre LGBTQ, etc. Il y a dans ce quartier - et plus particulièrement dans la Müllerstraße - une belle densité de lieux de sociabilité gay. Pendant plusieurs années, le chanteur de Queen, Freddie Mercury, vit dans le Glockenbachviertel et jouit de la vie nocturne du quartier. Une place est nommée d’après Karl Heinrich Ulrichs, pionnier du mouvement de libération homosexuelle au XIXe siècle en Allemagne.

Ludwigsvorstadt. A première vue, ce n'est certainement pas le quartier le plus glamour de la ville, il est en revanche le plus animé (et ce de nuit comme de jour) et le plus riche en cultures étrangères : on y compte plus de 100 nationalités. Cette incroyable diversité se retrouve dans les commerces et les assiettes du quartier.

Le quartier de la gare centrale (Hauptbahnhof) a été en grande partie détruit par les bombardements des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale et reconstruit après-guerre avec des immeubles d'habitation et des bâtiments commerciaux, fonctionnels et sans prétention esthétique. On trouve dans le quartier une très grande densité d’hôtels (tous standings confondus), des restaurants, des sex-shops, et beaucoup de magasins d'informatique et d'électronique. L’installation du 25 Hours The Royal Bavarian est emblématique des mutations du quartier. Les rues sont toujours très fréquentées et on ne compte plus les chantiers qui éventrent la chaussée. La gare elle-même fait l’objet d’un grand projet de restructuration. Le nouveau hall vitré qui sera construit est pensé comme une nouvelle fenêtre sur la ville et doit mieux relier le quartier de la gare au cœur historique de Munich. Il y a fort à parier que ce chantier sera accompagné d’une restructuration totale du quartier.

Schwanthalerhöhe est un quartier multiculturel en plein essor. Ces dernières années, la Schwanthalerstraße a vu s’ouvrir de nouvelles adresses : des cafés, des restaurants, des boutiques pour enfants. Ce phénomène de gentrification rappelle celui qui a transformé les quartiers de l’ancien Berlin-Est. Petite particularité du quartier de Schwanthalerhöhe : on y trouve les usines de la grande brasserie Augustiner et, par moments, au détour des rues, on peut sentir les émanations de houblon qui s’échappent de la brasserie.