PRISON DE LA LUBYANKA
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Ne vous laissez pas duper par l'apparence inoffensive et les murs colorés de ce grand building occupant la partie nord-ouest de la place. C’est le repaire du ministère de la Sécurité d'État depuis 1919, avant même que le bâtiment actuel ne soit réalisé en 1946. Les lieux ont vu se succéder la Tchéka, la Guépéou, le NKVD, le KGB et aujourd'hui le FSB, tous craints des Russes.
Pendant les années de répression politique de masse, c’est là qu’étaient conduits les suspects de crimes anti-soviétiques et leur destin se décidait dans ses sous-sols. Les suspects étaient internés le temps de leur «procès» avant d’être transférés ou abattus. Tout était calculé : identiques, les pièces et les cellules empêchent les prisonniers de se repérer. Les murs des cellules sont séparés par un vide, interdisant de communiquer en morse. Pourtant, la prison intérieure de la Loubianka fut fermée en 1961, en pleine guerre froide. Son dernier prisonnier étant l'espion américain Harry Francis Powers.
En août 1991, la statue de Dzerzhinsky (fondateur de la Tchéka), qui trônait sur la place est démantelée (maintenant dans le parc Muzeon au milieu des camarades déchus) et la place a retrouvé son ancien nom, Lubyanskaya. C'est traditionnellement là qu'on installe le plus grand sapin du pays lors des fêtes de Noël. Également en 1991, grâce aux efforts des ONG (notamment Mémorial, fermée en 2021 par le régime), on a installé sur la place un monument aux victimes des goulags : c'est une simple pierre venant des îles Solovki, lieu du premier camp.
