Au sud d'Alzira, c'est la ville arabe par excellence et une escale incontournable, vantée par Raimon dans une chanson comme carrec blanc. Car si elle fut fondée par les Phéniciens, c'est sous la domination des Arabes qu'elle va prospérer pour devenir la deuxième plus grande ville du royaume de Valence, au Moyen Age. Au XII^e siècle, ce fut même la première ville d'Europe à fabriquer du papier. Riche, elle possédait de beaux monuments, des palais et des temples qui malheureusement furent détruits par Philippe V durant la bataille d'Almansa, lors de la guerre de Succession d'Espagne. La ville ayant perdu son apparat, les habitants se vengèrent en accrochant dans le musée municipal le portrait du roi la tête en bas. Mais la ville conserve un riche patrimoine artistique à découvrir au fil de la promenade : la collégiale de style Renaissance, l'ermitage de San Félix, le plus ancien de la ville, l'église Sant Pere, l'hôpital Royal qui préserve intacte sa façade originelle de style Renaissance, les palais du marquis de Montortal et de Alarcó. Et les fontaines : celle de San Francisco, baroque, celle de la Trinidad, gothique, et celle des 25 jets, néoclassique. Toutefois, un monument surpasse le reste. Avec ses 30 tours et ses 4 portes fortifiées, son énorme château est le fruit de la fusion d'une forteresse ibéro-romaine et d'une autre, arabe. Du château, dévalent les remparts qui, jusqu'au X^e siècle, ceignaient la ville romaine. Une seconde muraille fut ajoutée par la suite. Elle englobait ce qui est aujourd'hui le centre historique.