Le parc national de Zakouma, dans le sud-est du Tchad, est un des plus grands et des derniers sanctuaires de faune du Sahel. Ce paysage unique, entre désert et forêts pluviales d'Afrique centrale, a subi la guerre civile et le braconnage, ce qui a engendré entre autres la perte de 90 % de ses éléphants en 8 ans. En 2011, le gouvernement tchadien a pris des mesures décisives. Depuis, les éléphants prospèrent de nouveau à Zakouma, une situation inédite en Afrique.

Des éléphants de plus en plus nombreux

Girafes, rhinocéros, lions du Nord... En tout, des centaines d'espèces de mammifères, mais aussi 365 espèces d'oiseaux, 80 espèces de reptiles, 44 espèces de poissons et 669 espèces de plantes sont abritées sur les 3 000 km² du parc national de Zakouma, situé à près de 600 km au sud-est de N'Djaména, la capitale du Tchad. Ceux qui retiennent l'attention, ce sont surtout les éléphants. Ils sont 700 aujourd'hui, c'est quasiment le double d'il y a 10 ans, et leur nombre augmente chaque année. Zakouma est un des seuls parcs du continent qui voient croître sa population de pachydermes. Une victoire qui n'était pas gagnée d'avance.

Le gouvernement tchadien place l'environnement au centre des décisions

Le Tchad, très soucieux de la sauvegarde de l'environnement, a multiplié les accords et les projets environnementaux. Pour la mise en oeuvre de ces plans, il a mandaté ses hauts cadres de la fonction publique. La lutte contre le braconnage, fer de lance de l'État, est un défi essentiel dans la protection de la biodiversité. En 2010, face à la situation alarmante concernant la disparition progressive des pachydermes, cibles des braconniers à Zakouma, feu le président Idriss Deby Itno a signé un contrat de partenariat fondamental avec African Parks. L'organisation à but non lucratif sud-africaine est réputée et spécialisée dans la gestion des parcs et la réintroduction d'espèces en voie de disparition. Le résultat est un franc succès.

La lutte contre le braconnage, une condition sine qua none dans la préservation de la biodiversité

African Parks a fait preuve d'innovation et de rigueur, particulièrement en matière de surveillance. Elle a gonflé les effectifs de gardes-forestiers, et les a formés et entraînés. Grace à sa persévérance, et un fort engagement communautaire, aucun acte de braconnage n'a été enregistré ces 7 dernières années, et des centaines d'éléphanteaux ont vu le jour.

Les répercussions économiques et sociales

Aujourd'hui, Zakouma est l'un des plus gros employeurs de la région. Le parc compte 400 salariés à plein temps dont 95 % de nationalité tchadienne. Il accueille aussi des touristes, essentiellement locaux, qui logent dans l'hôtel du parc ou dans les camps des alentours. Depuis la sécurisation de Zakouma en 2010, près de 28 000 touristes ont visité le parc, ce qui a généré plus de 1,1 million de dollars de revenus. 24 écoles ont été construites autour du parc national permettant à des milliers d'enfants un accès à l'éducation. L'État du Tchad ne compte pas arrêter là son action environnementale. La Réserve Culturelle et Naturelle de l'Ennedi, dans le nord-est du Tchad, est un autre défi ambitieux qui contribuera à l'équilibre économico-écologique du pays.