FRANS HALS MUSEUM HOF

Fondé en 1606, cet ancien hospice pour vieillards, construit par Lieven de Key ou par Jacob van Campen accueillit les dernières heures de la vie de Frans Hals.

Restauré par la municipalité et transformé en musée en 1913, il possède le charme typique des hofjes haarlemois : maisons basses réservées aux pensionnaires entourant une petite cour silencieuse, bâtiment principal abritant de grandes pièces d’apparat donnant sur la grande cour. Des fenêtres à petits carreaux diffusent une douce lumière qui vient baigner les œuvres des maîtres du siècle d’or et recrée cette atmosphère empreinte de mystère religieux propre à tant de tableaux d’intérieurs hollandais. Le musée a connu une rénovation importante et est désormais établi dans deux bâtiments : Hof et Hal situés à 7 minutes de marche.

Mais venons-en à la superbe collection Frans Hals. Sur les six tableaux corporatifs peints par le maître de Haarlem, cinq sont ici exposés (salle 12) qui représentent les compagnies à la parade ou banquetant autour d’une table. Ces cinq toiles, peintes entre 1616 et 1639, permettent d’apprécier l’évolution qu’il imprime à ce type de peinture qui, de figée qu’elle était jusqu’alors, s’anime d’une expressivité et d’une vivacité toutes nouvelles. Des portraits collectifs, genre dans lequel Frans Hals s’est particulièrement distingué, on peut encore admirer, dans les salles 15 et 18, Les Régents de l’hôpital Sainte-Elisabeth, de 1641, et surtout le Portrait des régentes de l’hospice des vieillards, de 1664. Ces œuvres révèlent un changement dans la psychologie du peintre. Les couleurs vives et joyeuses font place à du noir, l’allégresse et l’exubérance sont remplacées par l’austérité. Le regard qu’il porte sur ses régentes qui, à la fin de sa vie, lui refusaient le tabac et le vin, est sans bienveillance et traque, à travers leurs corps décharnés, l’hypocrisie d’une société bien-pensante dont la rigidité ne peut masquer les complaisances (joues empourprées de la doyenne). Il est regrettable que de la centaine de portraits individuels que signa Frans Hals, trois seulement soient ici visibles (un archidiacre, une de ses premières œuvres, un bourgmestre et la femme de ce dernier). Qui plus est, ils sont peu représentatifs du brio avec lequel il peignait buveurs, bons vivants et autres personnages truculents auxquels il a su transmettre une joie de vivre irrésistible. Un musée à ne pas manquer, les expositions temporaires valent, elles aussi, largement le déplacement. A noter le musée met également en valeur la ville d'Haarlem et ses habitants.