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Les Pouilles : culture de l’olivier et parcs nationaux

La région des Pouilles n’offre qu’une faible surface de végétation spontanée. Sa forêt a été presque entièrement décimée par l’activité humaine, pour l’extension des cultures et pour la construction des habitations et du réseau routier. Elle ne représente qu’environ 7 % du territoire, le pourcentage le plus bas de toute l’Italie. La disparition de la végétation spontanée a eu des conséquences sur le développement de la faune : celle-ci est relativement réduite et certains animaux ont totalement disparu, comme le loup (bien que des individus aient été récemment aperçus dans les monts de la Daunia), ou sont devenus de plus en plus rares (lapins sauvages, lièvres, renards, hérissons).

Sur les bandes côtières, le maquis méditerranéen est largement présent. Parmi les espèces végétales les plus répandues, on trouve les pins, les genévriers, les hêtres, les érables, les châtaigniers, les tilleuls, les amandiers et les chênes verts. Sur le territoire dominent les champs de blé, les pâturages et les plantations d’oliviers.

La région compte deux parcs nationaux et plusieurs réserves marines et aires naturelles protégées, couvrant 7 % de sa superficie. Les deux parcs nationaux sont :

Le Parco nazionale del Gargano : le promontoire calcaire du Gargano offre une surprenante biodiversité et compte environ 2 000 espèces végétales parmi lesquelles des chênes, des hêtres, des tilleuls, et une soixantaine d’orchidées sauvages endémiques. Ses zones humides constituées par les lacs côtiers offrent un refuge aux oiseaux migrateurs, notamment aux flamants roses, et le lac de Lesina est réputé pour ses anguilles. Quant aux forêts du Gargano, et en particulier la Foresta Umbra, une forêt millénaire, elles abritent des chats sauvages, des sangliers, des lièvres, des buses, des daims et des chevreuils, dont le capriolo garganico, une espèce locale.

Le Parco nazionale dell’Alta Murgia : situé dans les Murge, le haut plateau karstique le plus vaste d’Italie, ses paysages désertiques creusés de canyons et plantés de lichens et d’orchidées sauvages abritent des amphibiens, des reptiles et de nombreuses espèces d’oiseaux dont le grand corbeau.

On recense dans les Pouilles trois aires marines protégées : Torre Guaceto au nord de Brindisi, Porto Cesareo sur la mer Ionienne, et les îles Tremiti. La région compte aussi deux parcs régionaux et de nombreuses aires naturelles protégées et réserves naturelles.

Enfin, on ne peut passer sous silence l’inquiétante « maladie de l’olivier »  qui frappe depuis quelques années le Salento. Depuis 2014, la région est touchée par une bactérie tueuse appelée Xylella fastidiosa, véhiculée par les insectes, qui fait dépérir les oliviers, et contre laquelle aucun remède n'a encore été trouvé. Sur les 10 millions d'oliviers que compte le Salento, beaucoup sont désormais secs, sans feuilles et leurs troncs rabougris. Cette bactérie est « l’une des plus dangereuses au monde pour les végétaux » selon les experts scientifiques de l’Union européenne. Si le mal reste actuellement confiné au Salento, cette épidémie n’en demeure pas moins préoccupante et pourrait menacer l’ensemble du pourtour méditerranéen.

La Calabre : du maquis méditerranéen au pin loriqué des Apennins

La Calabre conserve, quant à elle, une flore particulièrement intéressante. L’alliance étroite entre la montagne et la mer l’ont rendue abondante et variée. A proximité du littoral, et jusqu’à une altitude d’environ 600 mètres, prédomine la végétation méditerranéenne, avec chênes verts, oliviers, pins, bruyères, pistachiers, térébinthes, etc. A partir d’une altitude de 800 à 1 000 mètres, les feuillus laissent la place aux conifères et aux hêtres. A l’instar des autres régions, la faune est assez réduite en Calabre, mais encore variée. On citera le loup des Apennins, le daim, le chevreuil, le chat sauvage, la martre, la loutre, les écureuils. Sans oublier les oiseaux (grand pic rouge, mésange, épervier, milan royal, chat-huant, buse) et une variété particulière de vipère méridionale.

La Calabre compte plusieurs aires naturelles et réserves protégées, ainsi que trois parcs nationaux :

Le Parco nazionale dell’Aspromonte : il occupe la partie la plus méridionale de la chaîne des Apennins et possède un écosystème très riche (le pin laricio, qui est une espèce endémique, le chat sauvage, le faucon pèlerin, l'aigle de Bonelli…).

Le Parco nazionale della Sila : ses vastes forêts de conifères alternent avec des plateaux d'altitude, et de nombreux torrents alimentent ses trois bassins de barrage. On y trouve des chats sauvages, des martres, des sangliers et le loup des Apennins.

Le Parco nazionale del Pollino : le plus grand parc national italien s’étend entre la Calabre et la Basilicate. Il a été créé pour préserver la dernière population de pins loriqués d'Italie. Devenu depuis lors l'emblème du parc, le pin loriqué est solitaire et croît sur la cime des montagnes. On le repère à sa grande taille (25 à 35 mètres de haut) et à sa silhouette parfois courbée. A celui-ci s’ajoute une association extraordinaire de différentes espèces végétales. Les érables y côtoient des bois de hêtres et de sapins blancs, qui s’étendent du centre au nord du parc, entre 1 000 et 1 900 mètres.

La Basilicate : une nature sauvage et préservée

En Basilicate, la nature est demeurée assez intacte, malgré certaines zones touchées par les cultures extensives. Les forêts couvrent 19 % de la superficie régionale, tandis que le maquis méditerranéen concerne les deux façades maritimes, tyrrhénienne et ionienne, de la région. Le littoral ionien reste en partie couvert par les pinèdes.

Dans la Murgia materana, en partie constituée en parc régional, la flore, assez diversifiée puisqu’elle compte 923 espèces, est composée d’herbacées (thym, sauge), d’ail musqué et de fleurs telles que le bleuet, la campanule, le carum et une variété de crocus (le crocus thomasii). On y trouve le chêne vert, le pistachier, l’olivier, le térébinthe et le genévrier. On peut y apercevoir diverses espèces de rapaces (buse, milan, vautour percnoptère), des porcs-épics, des renards, des lièvres, des martres, des sangliers, des reptiles tels que la vipère ou le cervone, le plus grand serpent d’Italie. Mais le symbole de la Murgia materana est le faucon crécerellette (Falco naumanni de son nom scientifique, falco grillaio en italien). Il est plus petit que son cousin le faucon crécerelle et on les confond facilement car l’un et l’autre pratiquent le vol « en Saint-Esprit ». Le faucon crécerellette peut être observé dans la région de mars à septembre ; le reste de l’année, il hiverne en Afrique de l’Ouest. La ville de Matera s’est engagée dans un programme de protection de cette espèce en danger, et a fait installer des nids artificiels dans toute la ville, dans les Sassi et sur les toits des palais et des habitations.

Les aires naturelles protégées concernent 30 % de la surface totale de la Basilicate. Les deux parcs nationaux sont celui du Pollino, partagé avec la Calabre, et le Parco nazionale dell’Apennino Lucano - Val d’Agri - Lagonegrese. Ce dernier-né des parcs nationaux italiens, institué en 2007, se situe entre le parc du Cilento en Campanie et celui du Pollino. Il constitue une zone de transition et de continuité environnementale entre les deux. Composé de plusieurs sommets dominant la vallée du fleuve Agri, il est couvert de forêts, de prairies et de zones cultivées. On peut y signaler la présence du sanglier, du loup des Apennins et de la loutre.