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Immense chapelet émergé

Les 700 îles et quelque 2 300 îlots des Bahamas composent en fait plusieurs archipels qui diffèrent par leur taille et le nombre d’îles qui les composent. Certaines offrent une taille respectable – Andros, Abaco, Eleuthera, Cat Island, Grand Bahama Island et Long Island sont les plus grandes –, tandis que d’autres se résument parfois à de simples îlots, jusqu’à ne constituer qu’une langue de sable blanc à peine immergée de l’eau cristalline, juste une halte de Robinson Crusoé. Ce sont des projections en surface de deux bancs océaniques de formation corallienne, édifiées sur les restes d’une chaîne de plateaux calcaires submergés, le Bahama Bank. L’archipel se déploie en un arc nord-ouest/sud-est d’une longueur de près d’un millier de kilomètres ; pas moins de 3 542 km de côtes, le plus souvent de magnifiques plages de sable fin, bordent ses terres.

Le relief bahaméen est plat, à peine hérissé de douces ondulations des collines. Le plus haut sommet de l’archipel culmine en effet à… 63 m ! Il s’agit du mont Alvernia sur Cat Island. Pour la plupart, les îles sont dénudées et exposées au vent. Par endroit, il est même possible de joindre deux îles à pied tant la mer, entre elles, est peu profonde ! La géographie souterraine quant à elle, est un peu plus tourmentée.

Enfin, les récifs coralliens ont pris naissance sur une vaste plate-forme comprise entre 0 et 15 m de profondeur. L’archipel s’enorgueillit de posséder la deuxième plus grande barrière de corail de l’hémisphère nord et la troisième au monde, après celles de l’Australie et du Belize.

Un territoire protégé

Fondé en 1959, le Bahamas National Trust travaille sur la classification et la gestion des parcs nationaux et réserves du territoire. Il est également en charge des programmes d’éducation et de sensibilisation à la protection de l’environnement, à la recherche et à la protection des espèces indigènes végétales ou animales tels le hutia, le pigeon à couronne blanche, le flamant rose des Indes occidentales ou le perroquet des Bahamas.

Le territoire bahaméen compte à ce jour plus de 40 parcs nationaux et réserves marines, dont les derniers en date sont l’est et le nord-est de Grand Bahama, et ceux de San Salvador. Les Joulter Cays, au nord d’Andros, demeurent quant à eux dans l’attente d’une classification. Au total, début 2022, environ 20 % du territoire sont officiellement classés en parcs nationaux, et le pays se projette déjà sur les 10 % supplémentaires. À défaut de ne pouvoir tous les détailler, en voici les principaux.

 Harrold and Wilson Ponds National Park (New Providence). Créé en 2002, il est situé dans la zone centrale au sud de New Providence et rassemble plus de 100 espèces d’oiseaux, dont la plus forte concentration de hérons sur l’île. Un site exceptionnel proche de l’effervescence de la ville.

 Lucayan National Park (Grand Bahama Island). Créé en 1977, il tient son nom de la tribu d’Amérindiens qui vivaient sur les îles à l’arrivée de Christophe Colomb. On y trouve un très vieux réseau de grottes sous-marines, l’un des plus longs au monde, puisque quelque 10 km de tunnels peuvent être explorés. Quelques-unes de ces grottes contiennent d’intéressants témoignages archéologiques. Un réseau de sentiers permet de se familiariser avec la flore locale et le parc abrite une espèce en danger : le mérou rayé.

 Pelican Bay National Park (Great Abaco). Créé en 1972, il s’agit d’un parc marin sur le modèle de celui des Exumas. Grottes sous-marines et récifs coralliens y abondent, fréquentés par une intéressante faune sous-marine ainsi qu’animaux et plantes terrestres.

 Abaco National Park (South Abaco). Créé le 9 mai 1994, il occupe 8 300 ha au sud des Abacos. C’est le lieu d’habitat principal du perroquet vert et orange des Bahamas, une espèce aujourd’hui protégée.

 Blue Holes National Park (Andros). Créé en 2002, il est un lieu incontournable pour les plongeurs puisque cette zone de 13 450 ha possède la plus grande concentration de trous bleus du monde ! Ces grottes sous-marines recèlent des trésors scientifiques, et abritent un grand nombre de poissons insolites et uniques dont certains invertébrés endémiques.

 North & South Marine Parks (Andros). L’île se targue de la troisième plus longue barrière de corail au monde. Ces deux parcs, d’une superficie de 26 240 ha, ont été créés en 2002 pour aider à la préservation des parties significatives de cet écosystème récifal précieux.

 Leon Levy Native Plant Preserve (Eleuthera). Fondé en 2009 par Shelby White en hommage à Leon Levy, son mari décédé en 2003. La réserve est située aux abords de Governor’s Harbour. Il s’agit du premier parc sur l’île d’Eleuthera ; il fonctionne comme un centre d’éducation environnementale et de développement des plantes et arbres.

 Exuma Cays Land and Sea Park (Exumas). Inauguré en 1958, c’est le premier parc sous-marin et terrestre des Bahamas. Il compte 20 km² de baies sur une surface totale de 45 km². À terre, on rencontre l’iguane de roche et le hutia endémique de l’archipel, deux espèces protégées. Les ornithologues seront intéressés par les frégates, les engoulevents, et les grives à pattes rouges. Dans les fonds sous-marins, les récifs en eau peu profonde sont magnifiques. Des trous bleus, des tombants des cavernes et des grottes composent une géographie sous-marine pleine d’intérêt.

 Conception Island Park (Conception Island). Situé à l’ouest de l’île de San Salvador et au nord de Long Island, ce parc de 850 ha créé en 1964, à la fois terrestre et sous-marin, est un sanctuaire d’oiseaux et de tortues vertes réputé. Sa réserve d’oiseaux migrateurs et d’oiseaux marins attire de nombreux ornithologues. Il possède également une très belle réserve sous-marine et un récif corallien splendide.

 Inagua National Park (Great Inagua). Créée en 1965, c’est l’une des plus importantes réserves de flamants des Indes occidentales au monde, magnifiques oiseaux à la robe rose. Le parc compte quelque 80 000 individus qui sont protégés et possède le plus grand lac du pays.

 Union Creek Reserve (Great Inagua). Cette réserve de 2 000 ha créée en 1975 est localisée dans une large crique d’une dizaine de kilomètres carrés. C’est un site de recherche et d’élevage des tortues marines géantes, plus spécifiquement de la « tortue verte », qui a donné son nom Green Turtle Cay.