Guide de voyage Éthiopie

Comme ailleurs en Afrique, Addis-Abeba fait le grand écart entre une modernité exemplaire et un mode de vie traditionnel qui symbolise non le passé mais bien le présent d'une majorité de la population. Les contrastes typiques d'un développement à plusieurs vitesses sont partout visibles. Les grands hôtels luxueux, les voitures flambant neuves et les quartiers résidentiels aux demeures dissimulées derrière d'épaisses haies débordantes de fleurs où se côtoient une classe aisée et la communauté d'expatriés, voisinent avec une misère tout aussi criarde. Mendiants en guenilles, infirmes, enfants des rues s'agglutinent autour des églises en une cour des miracles qui rappelle qu'Addis-Abeba est la capitale d'un des pays les plus déshérités du monde. Entre ces deux extrêmes se déploie une vie palpitante faite d'une multitude de petites activités. Sur les trottoirs, forgerons, vanniers, artisans cohabitent avec des petits commerçants attendant le chaland devant leurs maigres étals où sont disposés légumes, céréales, charbon et toutes sortes d'objets de la vie quotidienne. Après l'école, des grappes d'enfants en uniforme envahissent la rue qui est, pour de nombreux autres, un lieu de travail quotidien : boîte de cirage sous le bras, ils déambulent ou attendent qu'un passant leur tende sa chaussure d'un geste nonchalant. Là, un garçon nu-pieds court derrière des ânes chargés de foin ; ici, un homme mène son troupeau de brebis vers un carrefour choisi comme point de vente. Des troupeaux de vaches remontent des ravines avant de regagner on ne sait quelle étable dissimulée dans les arrière-cours des quartiers populaires. Ici plus qu'ailleurs, on a réellement l'impression que c'est la campagne qui colonise encore et toujours plus la ville. A moins que ce ne soit l'inverse...

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