Guide de l'Afghanistan : Les personnalités célèbres : Afghanistan

Hamid Karzaï. Né le 24 décembre 1957 à Kandahar, dans le Sud de l'Afghanistan, Hamid Karzaï est, depuis 2004, le président de la république islamique d'Afghanistan. Son père, Abdul Ahad Karzaï, était sénateur de la province de Kandahar et fut assassiné par les talibans en 1999. Hamid Karzaï appartient à la tribu des Pachtounes Durrani Popalzaï, le clan de l'ancienne monarchie. Hamid Karzaï étudie les sciences politiques en Inde, à l'université Himachal Pradish, où il obtient sa maîtrise en 1983. Il rejoint ensuite la résistance afghane contre les Soviétiques, où il est responsable du département d'information du Front national de libération. En 1992, il est nommé vice-ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement moudjahidine. Mais il démissionne rapidement, fatigué des luttes entre partis. Il se rapproche du mouvement taliban en 1994. Il travaille ensuite dans le pétrole, pour la compagnie américaine UNOCAL, chargée de construire un gazoduc entre le Turkménistan et le Pakistan. En décembre 2001, lors de la conférence de Königswinter, il est choisi pour être le chef du gouvernement intérimaire de l'Afghanistan. Et, le 9 octobre 2004, 4,5 millions d'Afghans l'élisent au suffrage universel. Cinq ans plus tard, il est réélu, mais beaucoup d'Afghans considèrent que le scrutin était biaisé. Peu à peu, le président perd de son aura. Marié à une gynécologue, Hamid Karzaï est père d'un enfant qui entendrait se présenter aux élections de 2014.

Mollah Omar. Né entre 1959 et 1961 dans le village de Nodeh, dans la province de Kandahar, au sud du pays, Mohammad Omar est un Pachtoune de la tribu des Ghilzaï. Il est le chef des talibans afghans. Sa famille, des fermiers pauvres, s'installe ensuite dans la province de l'Ouruzgan.

A l'époque de l'invasion soviétique, il rejoint la résistance afghane. En 1989-1992, il se bat dans les rangs du Hezb-e-Islami de Younos Khalès contre le régime communiste de Najibullah. Blessé à quatre reprises, il perd son oeil droit en 1989, lors d'une attaque à la roquette. Il suit des cours de théologie dans une école religieuse pakistanaise à la frontière et devient mollah dans un village proche de Kandahar. Au printemps 1994, des villageois viennent à lui pour se plaindre de l'enlèvement de deux jeunes filles par un commandant local. Il réunit alors une trentaine d'hommes, des talibans (étudiants en religion). Armés, ils vont capturer le commandant et le pendent. Mollah Omar y gagne son auréole et les villageois viennent de plus en plus nombreux pour le consulter et lui demander des services. Jusqu'à sa victoire politique de 1996, mollah Omar reste très disponible pour les siens. Puis, il se montre de moins en moins et reste dans sa maison de Kandahar. Cet homme grand, un peu enveloppé, borgne, barbu, est proclamé " Commandeur des Croyants " par les siens, en 1996.

Il se rapproche de plus en plus d'Oussama Ben Laden. Aujourd'hui, il est l'un des hommes les plus recherchés au monde par les Etats-Unis. Caché entre l'Afghanistan et le Pakistan, il continue à diriger une partie du mouvement taliban, qui mène une guérilla intense.

Siddiq Barmak. Siddiq Barmak est né en 1962 dans la vallée du Panjshir. Il est un des grands et seuls producteurs afghans. Il a étudié le cinéma à l'Institut du film de Moscou, d'où il est sorti diplômé en 1987. Il a écrit plusieurs scénarios et déjà réalisé des films surtout connus à l'étranger. Son premier long-métrage, Ossama, raconte l'histoire d'une petite fille déguisée en garçon pour échapper à sa condition, à l'époque des talibans. Ossama a été sacré meilleur film étranger aux Golden Globe, en 2004. Son second film, Opium War, est sorti courant 2008. Il est l'une des figures majeures et, surtout, le pilier d'un cinéma afghan en émergence.

Attiq Rahimi. Né à Kaboul en 1962, il quitte l'Afghanistan, en 1984, pour le Pakistan puis obtient l'asile politique en France. Il étudie le cinéma et obtient un doctorat de communication visuelle à la Sorbonne. Entre 1992 et 1995, il réalise plusieurs documentaires pour la télévision française.

Son premier roman, Terre et Cendres, est publié, en 2000, en France, adapté au cinéma et tourné en Afghanistan. Suivront Les Mille Maisons du rêve et de la terreur (2002), Le retour imaginaire (2005), et surtout Syngué sabour. Pierre de patience, un huis clos entre un soldat dans le coma et sa femme afghane qui le veille, qui lui vaut le prix Goncourt en 2008. Attiq Rahimi vit à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine.

Farhad Darya Nasher. Un des chanteurs les plus populaires d'Afghanistan. Il est aussi compositeur. Né en 1962 à Kaboul, il est aimé non seulement pour sa musique, mais aussi pour son patriotisme. Il chante dans diverses langues : pachtou, ouzbek, hindi, etc. C'est à la faculté de Kaboul qu'il crée son premier groupe de musique. Pendant la guerre, entre 1980 et 1990, il continue à composer. En 1988, il devient professeur de musique classique de l'Ouest, à l'université de Kaboul. Il rencontre sa femme en France. Depuis 1995, ils vivent aux Etats-Unis. Sa chanson Kaboul Jan (Kaboul aimée) est la première à être jouée quand les talibans sont chassés du pouvoir, en 2001. En 2003, il sort son album, Salam Afghanistan, qui prône l'unité du pays et sera sacré meilleur chanteur de l'année en Afghanistan. Depuis, il a plusieurs fois remporté ce titre et se bat, à sa manière, pour la paix dans son pays. En novembre 2010, il a par exemple osé rassembler plusieurs dizaines de milliers d'Afghans lors d'un concert au stade de Lashkar Gah, dans la province d'Helmand, un fief taliban.

Malalaï Joya. Députée de la province de Farah, Malalaï Joya, née en 1978, n'appartient à aucun parti politique. Sous les talibans, elle réussit à étudier les sciences sociales. Assez populaire, elle est la plus jeune des 68 femmes à entrer au Parlement afghan en 2005.

En 1982, elle fuit avec sa famille le régime soviétique et grandit dans un camp de réfugiés au Pakistan. En décembre 2003, elle critique les moudjahidines devant la Loya Lirga. Elle devient alors un modèle pour ceux qui combattent les pratiques des anciens chefs de guerre. En mai 2007, Malalaï Joya compare l'Assemblée à un zoo et une étable mal tenue : " ils sont pires que des vaches et des ânes ". Ces déclarations lui coûtent cher : Malalaï est renvoyée du Parlement. De nombreuses manifestations de soutien ont lieu dans tout le pays. A la suite de ses critiques contre les chefs de guerre et les talibans, Malalaï a reçu des menaces de mort à plusieurs reprises et doit régulièrement changer de domicile. Elle a publié Raising my voice en 2009 et Au nom de mon peuple, un ouvrage autobiographique l'année suivante.

Khaled Hosseini. Médecin formé aux Etats-Unis, où il vit depuis l'âge de 16 ans, Khaled Hosseini est un écrivain, auteur des Cerfs-volants de Kaboul (2003) et de Mille soleils splendides, traduits dans quarante langues. Fils d'un diplomate afghan, né à Kaboul en 1965, il vit en Iran puis en France, où il passe quatre ans avant que toute sa famille n'obtienne l'asile politique aux Etats-Unis. Il est scolarisé à la faculté de médecine de Californie. Il revient à Kaboul en 1980, alors que l'Afghanistan est envahi par les troupes soviétiques.

Aujourd'hui, il est marié, a deux enfants, et vit en Californie, tout en revenant de temps en temps en Afghanistan. Il a été l'envoyé du Haut-Commissariat aux Nations unies (UNHCR). En 2008, son premier roman, Les Cerfs-volants de Kaboul, a été adapté avec succès au cinéma. En 2011, c'est cette fois une adaptation graphique de ce roman qui a permis au public, avec les illustrations de Fabio Celoni et de Mirka Andolfo, de découvrir, ou de redécouvrir, ce best-seller de la littérature contemporaine

Golbuddin Hekmatyar. L'un des militants islamistes les plus actifs en Afghanistan. Originaire de la province de Kunduz, Hekmatyar, Pachtoune de la tribu des Ghilzaï, est né en 1947. Il étudie à la faculté polytechnique de Kaboul en ingénierie. Après le coup d'Etat de Daoud, il s'enfuit au Pakistan. Lié à Rabbani et à Massoud, il prend ensuite ses distances et crée son propre parti, le Hezb-e-Islami. Ce parti sera l'une des forces les plus importantes de la résistance, grâce notamment à ses liens privilégiés avec l'ISI, les services secrets pakistanais.

Pendant la guerre civile, il se bat contre les autres chefs de guerre. Il occupe le poste de Premier ministre. Exilé en Iran, il rentre en Afghanistan, en 2002, pour lutter contre le gouvernement Karzaï et les forces étrangères, contre lesquelles il appelle au Jihad.

Mohammed Karim Khalili. En 2012, il est l'un des deux vice-présidents de la république d'Afghanistan, aux côtés du président Hamid Karzaï. Il dirige le Hebz-e-Wahdat (Parti de l'unité), coalition des partis chiites formée après le départ des troupes soviétiques d'Afghanistan. Le parti est soutenu par Téhéran. Mohammed Karim Khalili est né en 1950 dans la province du Wardak, mais sera un des grands leaders hazaras. Il prend la direction du parti à la mort d'Ali Mazari, en 1995. Khalili se range aux côtés de Massoud dès 1996, à la chute de Kaboul. Il participe à la création du front uni anti-taliban en 1997 et contrôle à ce moment-là les provinces hazaras du centre. Sous les talibans, le parti de Khalili a moins de liberté d'action. En 2001, le parti peut récupérer ses fiefs. Sur une demande des Etats-Unis, Khalili prend ses distances avec l'Iran, ce qui lui permet, fin 2001, d'obtenir le poste de vice-président. Petit à petit, il se coupe des Hazaras, qui lui préfèrent désormais Mohammad Muhaqiq.

Saad Mohseni. C'est le " Martin Bouygues afghan ". Saad Mohseni est le fondateur du premier groupe privé de médias en Afghanistan, Moby Capital Partner. Il possède deux chaînes de télévision, Tolo TV (créée en 2004) et Limar (lancée en 2007). Le groupe a également une station de radio et emploie plus de 300 personnes. Saad Mohseni a vécu la plus grande partie de sa vie en Australie, où sa famille s'était installé dans les années 1970. Il est rentré en Afghanistan, avec ses frères et soeurs, à la chute des talibans. Tolo TV est la chaîne la plus populaire d'Afghanistan et, surtout, la plus moderne. Récemment, les Mohseni ont lancé la " Star Academy " afghane, un grand succès. Plusieurs raids de police ont été menés au sein du groupe. En 2007 par exemple, la chaîne a été accusée d'avoir déformé des propos du procureur général. La liberté de la presse est loin d'être une réalité en Afghanistan et Tolo, qui entend traiter des affaires politiques sans complaisance, est l'une des victimes de cette situation.

Fawzia Koofi : une femme à la présidence ?

Elle est la députée la mieux élue du Badakhshan, la deuxième plus grande province d'Afghanistan. A sa grande fierté, elle a même battu ses adversaires masculins à plate couture. Les femmes représentent 28 % du Parlement, plus qu'en France. Même s'il s'agit d'un quota, que ces députées doivent se battre pour se faire respecter, leur présence ici est de mieux en mieux acceptée. " Ces femmes, elles font leur travail aussi bien que les hommes ", admet Haji Mohammad Akbar Stanikzai, député du Logar. Fawzia Koofi a réussi un exploit : devenir la toute première vice-présidente du Parlement après son premier mandat en 2005. Aujourd'hui, elle n'occupe plus ce poste, mais est à la tête de la commission pour les Affaires féminines. " Nous travaillons sur un projet de loi qui pénalise la violence contre les femmes. Ce texte provoque un débat très virulent au Parlement. Si on peut le faire voter, ce serait un grande victoire pour tout le monde ", explique-t-elle.

Un combat pour les droits des femmes, mais pas seulement. Tous les jeudis, son bureau est ouvert au public, malgré les risques. La députée a déjà échappé à deux tentatives d'assassinat. Lors de ces réunions, il y a toujours beaucoup de monde et beaucoup d'hommes. Patron d'ONG, chefs de villages ou simples civils : chacun a une bonne raison de sonner à sa porte. Recherche d'emploi, erreurs judiciaires, problèmes de corruption... Ces hommes espèrent que grâce à son poids politique, Fawzia Koofi pourra appuyer leur dossier. " On est venus plusieurs fois et à chaque fois elle a résolu nos problèmes. Elle peut le faire. En plus, elle vient de notre province, alors on va voter pour elle ", explique Mohammad Yousoof.

Car c'est bien là l'enjeu. Fawzia Koofi est déjà en campagne pour 2014. Son objectif : devenir la première présidente afghane. " Si c'est possible au Pakistan, un pays bien plus conservateur, pourquoi pas en Afghanistan ? Une partie de la société afghane est progressiste. C'est sur elle que reposent mes espoirs ", martèle Fawzia Koofi. Son programme : lutter contre la pauvreté, créer des emplois, notamment pour marginaliser l'influence des fondamentalistes. Comme les Taliban qui avaient fait régresser les droits des Afghanes. Cette époque, elle l'a vécue et elle veut à tout prix éviter que ses filles connaissent les mêmes difficultés. Malgré certaines avancées depuis la chute de leur régime, le bilan est encore bien noir : mariages forcés, discriminations, mauvaise application des lois... Fawzia Koofi pense que seule une femme à la tête du pays pourra faire changer les choses.

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