Nichée entre Tian Shan occidental et contreforts du Nourata, les montagnes d'Ouzbékistan délivrent un cocktail rare. Découvrez des stations de ski dernier cri et des lacs alpins couleur lapis-lazuli. Puis, partez à l'aventure dans des canyons vertigineux et des villages où l’on soigne encore au miel de genévrier. Ce circuit de cinq jours est prolongeable en vraie semaine d’altitude. En effet, il déroule les plus beaux reliefs du pays : Aktash, Amirsoy, Zaamin, Badak et le lac Charvak. Chaque étape propose des randonnées accessibles et un patrimoine méconnu. C’est sans compter sur les succulentes pauses gastronomiques. À la fin de votre périple, vous saurez pourquoi les Ouzbeks appellent ces montagnes « la Suisse d’Asie centrale ».
Jour 1 : Aktash, la forêt aux « Sept amis »
À 1 h 30 de route de Tachkent, le hameau d’Aktash bénéficie d’un micro-climat unique avec une température maximale de 24 °C en plein été, grâce aux vergers plantés sur les coteaux il y a un siècle.
Et si vous cherchiez l’arbre Ettiogayny ? Composé de sept troncs, ce platane plurimillénaire de 21 m de circonférence forme une cathédrale végétale qui reste verte jusqu’en décembre. Il nous a impressionné, c'est pourquoi, il est incontournable. De plus, au complexe Aktashsay, on respire un air chargé de résines médicinales, idéal en post-convalescence.
Ensuite, nous vous recommandons d'optez pour une escapade au lac Charvak. Pour cela, poussez 20 km au nord : un barrage de 168 m retient depuis 1970 les rivières Pskem, Kok-Su et Chatkal, créant ce miroir turquoise où l’on pagaie, kite ou parapente au-dessus d’un amphithéâtre de pics. De ces sommets vertigineux, vous pourrez apprécier un coucher de soleil rose et violet, parfait pour savourer la première plov au bord de l’eau.
Jour 2 : Amirsoy, la station futuriste des montagnes d'Ouzbékistan
À 65 km de la capitale, Amirsoy Mountain Resort (1 630–2 275 m) déploie chalets scandinaves, télécabines et pistes damées dans un domaine de 900 ha. Bienvenue dans la station la plus moderne d’Asie centrale depuis 2019. Hors neige, vous pouvez tester du VTT, de la via ferrata, des tyroliennes et un spa panoramique. Sans compter que nous avons été subjugués par les parois calcaires du Chatkal Range qui entourent le domaine. Elles sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO sous l’appellation : « Tian Shan occidental ». Enfin, terminez vos journées avec un dîner au restaurant Maygashkan. Shashlik d’agneau fumé et vue 180° sur la vallée subliment cet instant suspendu.
Jours 3 & 4 : Zaamin, la « Suisse ouzbèke »
Ouvert en 2023, le complexe Wyndham Hotels propose un parking-silo et une télécabine de 2 100 m capable d’acheminer 1 200 visiteurs par heure. En effet, les crêtes de Zaamin ne sont plus réservées aux baroudeurs chevronnés ! Huit minutes suffisent pour basculer des genévriers balsamiques aux alpages.
Accès premium, sensations vertigo
Là-haut vous attend l’attraction phare : un pont piéton de 300 m serti de dalles de verre suspendues au-dessus du canyon de Chortanga. Regarder à travers ses transparences, c’est voir le vide plonger sous vos chaussures avant peut-être d’y effectuer un saut à l’élastique digne d’un générique de James Bond. Ensuite, à quelques lacets, le sentier de Kirkyz Rock dévoile des figures calcaires sculptées par le vent, pains de sucre immobiles qui prennent feu au couchant.
Rencontres cosmiques et défis d’ultra-trail
Ne quittez pas la région sans monter sur le plateau de Suffa : à 2 500 m, le colossal RT-70, radiotélescope soviétique inachevé, trône comme un vaisseau spatial rouillé au milieu des Edelweiss. Ses 70 mètres d’antenne racontent la mégalomanie scientifique d’une autre époque et offrent aujourd’hui l’un des spots photo les plus surréalistes du pays.
Par ailleurs, chaque début juin, le parc se métamorphose encore : coureurs de montagne, bénévoles et familles se rassemblent pour le Zamin Ultra, un ultra-marathon de 50 km cumulant 1 535 m de dénivelé positif. La course serpente entre genévriers, ligne de crête et village yourte. Par conséquent, elle crée une fresque humaine haute en couleurs où même les spectateurs deviennent aventuriers d’un jour.
Zaamin prouve qu’il ne suffit que de quelques innovations bien pensées pour transformer la « Suisse ouzbèke » en destination quatre-saisons. Cette escapade est taillée autant pour les chercheurs d’adrénaline que pour les chasseurs d’horizon.
Saveurs locales des montagnes d'Ouzbékistan
Succombez à un véritable concerto montagnard ! Goûtez un tandoor kabob d’agneau, doucement confit dans une fosse d’argile tapissée de branches de genévrier. Elles parfument chaque fibre de viande. On vous conseille de le marier à un kazan-non tout juste sorti du four, nappé d’une pluie de beurre fondu qui s’infiltre dans la mie alvéolée. Ensuite, ajoutez la douceur soyeuse du miel crémeux de Zaamin et la note poivrée du cumin de montagne. Vous obtenez une palette aromatique digne d’un alpage d’Asie centrale. Pour parfaire l’accord, versez-vous un verre d’eau glacée de la source SherBulok. Elle est réputée depuis des siècles pour ses vertus digestives grâce à sa minéralité exceptionnelle. Son final cristallin rafraîchit le palais et grave à jamais le souvenir des hautes terres ouzbèkes.
Jour 5 : Badak, miroir changeant du parc Ugam-Chatkal
Retour plein nord pour une rando vers le lac Badak (1 700 m). Dès Djaouzhourék, un sentier large découpe la rive du Pskem. Il franchit trois digues naturelles, puis s’ouvre soudain sur un miroir d’un kilomètre de long, de deux cents mètres de large et plongé à vingt-trois mètres de profondeur. À l’aube, l’eau se pare d’une couleur de jade. À midi, elle tourne à l’ardoise sous le soleil vertical et au crépuscule, elle fond en argent liquide. Ce caméléon aquatique récompense chaque pas du trekkeur. Puis, installez votre bivouac sous les noyers. Enivrez-vous du parfum des coques fraîches mêlé au parfum des genévriers, ou redescendez vers Tachkent. La capitale n’est qu’à deux heures trente de route, mais le souvenir de Badak restera, lui, bien plus long que le voyage du retour.
Conseils pratiques pour un circuit dans les montagnes d'Ouzbékistan
Pour préparer le permis de trek, la réservation de télécabine ou les packages multi-stations, consultez le site officiel du tourisme d’Ouzbékistan. Le lieu recense cartes, contacts de guides et météos locales.
Quand partir dans les montagnes d'Ouzbékistan ?
Choisissez bien votre fenêtre :
- Entre avril et octobre, les sentiers sont fleuris et dégagés ;
- Et de décembre à mars, les pentes damées d’Amirsoy Mountain Resort offrent la meilleure poudreuse de toute l’Asie centrale.
Où dormir ?
Le soir venu, dormez version cocooning dans un chalet d’Amirsoy face aux cimes et misez sur le spa végétal de l’Aktashsay pour une cure d’air alpin. Vous pouvez également opter pour les hôtels 4-5 étoiles Wyndham tout neufs de Zaamin. Ou, pour jouer les Robinson, plantez votre tente dans les éco-lodges rustiques qui ceinturent le lac Badak. Évasion garantie !
Comment aller dans les montagnes d'Ouzbékistan ?
Rejoindre cette cordillère ouzbèke est simple. Un vol direct Paris-Tachkent de 6 h 55 opéré chaque semaine par Uzbekistan Airways et un e-visa obtenu en 48 h en ligne suffisent à ouvrir votre passeport aux timbres de haute altitude.
Sur place, comptez en moyenne 0,30 $ le kilomètre pour un taxi officiel, un prix parmi les plus doux du monde. Ensuite, les minibus sillonnent aussi les vallées, et les petits L-410 de Silk Avia relient désormais Tachkent à Zaamin en une demi-heure d’hublot panoramique.
De quoi avons-nous besoin ?
Côté forme, l’itinéraire ne dépasse jamais 2 700 m : une simple veste coupe-vent, une gourde filtrante et le tour est joué.
Que ne faut-il pas rater ?
Enfin, glissez un peu de fête dans votre agenda. Vibrez au rythme du trail Zamin Ultra (50 km, dénivelé + 1 535 m) chaque début juin au cœur du parc national ou levez les yeux vers le ciel turquoise lors du Kite Festival de Charvak qui colorie les rives du lac artificiel chaque mois d’août !
Pourquoi ce circuit vaut-il le détour ?
En cinq jours, vous passez d’une forêt millénaire à une station de ski futuriste et d’un pont de verre à un lac arc-en-ciel. Vous goûtez un miel d’altitude, touchez un télescope spatial, respirez un air que les médecins prescrivent depuis l’ère soviétique. L’Ouzbékistan confirme qu’il ne se résume pas à la soie et aux mosaïques ! En effet, ses montagnes réinventent le week-end aventure entre adrénaline et hospitalité chamarrée. À vous la crête !
