Climat à l'île Maurice

Coraux dans les fonds-marins mauriciens © blue-sea.cz - Shutterstock.Com.jpg

Située dans la zone intertropicale, l’île Maurice est soumise à un climat tropical. Celui-ci se caractérise par des températures élevées dont la moyenne mensuelle ne descend jamais en dessous de 18 °C, et par deux saisons qui sont inversées par rapport à notre hémisphère nord. Celles-ci sont marquées par des écarts de température, mais aussi surtout par des quantités de précipitations très variables. De novembre à avril : été austral. Humide et chaud avec des températures oscillant de 22 °C la nuit à 30 °C en journée. Fortes précipitations, un taux d’humidité de 80 % et la crainte de voir se former des cyclones entre décembre et mi-avril. Si elles touchent rarement l'île, ces dépressions passant à des centaines de kilomètres suffisent à installer le mauvais temps à Maurice pour une semaine. De mai à octobre : hiver austral. Saison dite sèche, mais avec quelques précipitations, et moins chaude : 17 °C la nuit et 24 °C le jour.

Les alizés

Si l’île Maurice connaît deux saisons, un phénomène météorologique persiste toute l’année avec plus ou moins d’intensité : le vent alizé. Ce terme est généralement employé au pluriel, les alizés, pour désigner un ensemble de vents générés par la circulation d’air entre les grands centres d’action anticycloniques des régions subtropicales et la zone de convergence intertropicale formant une vaste ceinture dépressionnaire entourant la planète. A Maurice, les alizés océaniques sont naturellement ralentis par le frottement avec la surface de la mer. Soufflant tranquillement de l’est, ils se caractérisent par une vitesse modérée et peu variable, de l’ordre de 20 km/h. Ils permettent de « rafraîchir » l’air pendant l’été austral, notamment sur les côtes est et sud. La côte ouest, plus abritée, ressent moins le souffle des alizés. En plus de faire baisser la température, ces vents quasiment constants favorisent la pratique des sports à voile comme la navigation, le windsurf ou le kitesurf dans les meilleures conditions.

Les cyclones

Véritables monstres climatiques à la puissance destructrice, les cyclones balaient la zone intertropicale de l’hémisphère sud pendant l’été austral, de novembre à avril (à Maurice généralement plutôt de janvier à mars). Ils se forment au sud-ouest de l’océan Indien, là où la température de la mer dépasse les 26,5 °C en surface et jusqu’à une cinquantaine de mètres en profondeur. Ces dépressions tourbillonnaires, dont la durée de vie n’excède généralement pas une semaine, ont un diamètre mesurant entre 300 et 1 000 km. Au centre, dans le fameux « œil du cyclone », règne le calme, tandis qu’en périphérie soufflent des vents d’une extrême violence. Pour qu’une dépression soit déclarée cyclone tropical, il faut que le vent moyen acquière une vitesse au moins égale à 64 nœuds (118 km/h). C’est cette notion de vitesse qui permet de classer les cyclones en 6 catégories (classification spécifique à l’océan Indien) : DT (Dépression Tropicale) – TTM (Tempête Tropicale Modérée) – FTT (Forte Tempête Tropicale) – CT (Cyclone Tropical) – CTI (Cyclone Tropical Intense) – CTTI (Cyclone Tropical Très Intense). En raison de sa petite taille, Maurice n’est heureusement pas souvent impactée par ces vents furieux, mais elle a été dramatiquement touchée par certains d’entre eux dans le passé. Chaque année, ce sont en effet une dizaine de cyclones qui passent à proximité de l’île. Le cyclone Carol en 1960 est le plus dévastateur qu’ait connu Maurice ces dernières décennies, avec des vents dépassant les 240 km/h et d’importantes quantités de pluie. 42 décès, environ 1 700 blessés, 80 000 sans-abri, une île ravagée : le bilan fut lourd et l’événement a durablement marqué les esprits.

Le nom des cyclones

Chaque région du globe où se forment des cyclones a la possibilité de donner un nom à cet événement climatique. Dans le sud-ouest de l’océan Indien, les systèmes dépressionnaires tropicaux reçoivent un nom quand ils atteignent le stade de TTM (Tempête Tropicale Modérée). Ces noms, en fait des prénoms, sont tirés d’une liste constituée par les 15 pays membres du Comité des Cyclones Tropicaux du Sud-Ouest de l’Océan Indien, et offre un panaché le plus équilibré possible des prénoms issus des différents pays, pour la plupart d’Afrique australe. Jusqu’à la saison 1999/2000, les prénoms étaient exclusivement féminins… Depuis 20 ans, ils sont devenus mixtes, alternant masculin et féminin.

Le changement climatique

Impossible de prédire quelle sera l’ampleur et quelles seront toutes les conséquences du changement climatique au niveau mondial, surtout si nous ne faisons rien pour inverser la courbe du réchauffement. Ce qui est certain selon la moyenne des températures observées ces dernières années, c’est que ce changement est à l’œuvre et que ses conséquences pourraient être dramatiques pour le territoire de Maurice. Comme toutes les îles, le pays risque d’abord d’être impacté par une montée des eaux. L’altitude relativement élevée de son plateau central protégerait une grande partie de l’île et de ses habitants. Mais une montée des eaux de 50 centimètres avant la fin du siècle (prévision minimum) rayerait purement et simplement de la carte certaines plages, notamment de la côte ouest, augmentant l’érosion côtière et menaçant nombre d’habitations. Et si la montée des eaux devait s’accélérer, les archipels de Saint-Brandon et Agaléga, dont les points les plus hauts s’élèvent à seulement 2 mètres au-dessus de l’océan, ainsi que plusieurs îlots entourant l’île Maurice, disparaîtraient totalement.

Menace sur les coraux

Autre menace pour la côte et l’île dans son ensemble : une augmentation constante des températures océaniques et l’acidification du milieu marin. Les coraux ne supportent pas longtemps une température supérieure à 30 °C. Quand l’eau de mer affiche pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, une température élevée, le corail meurt. Facteur aggravant, l’acidification des océans contribue aussi à la mortalité du corail et à celle d’autres organismes marins. Or le récif corallien n’a pas qu’une fonction d’abri écologique pour les plus belles espèces de poissons. Il sert également à protéger les côtes en absorbant l’énergie de la houle et des vagues qui déferlent sur cette île au milieu de l’océan. Moins de corail, c’est aussi une érosion accrue des côtes.

Autres conséquences

Autre conséquence d’une montée des eaux salées : une « contamination » possible des eaux claires et potables. L’eau, dont l’acheminement pose un véritable problème à l’île Maurice, pourrait manquer dans certains endroits.

Le réchauffement induit également une augmentation de l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes. Les cyclones tirant leur énergie de la chaleur de l’eau, le risque qu’ils se transforment en monstres surpuissants augmente avec l’élévation des températures. Par ailleurs, quand les périodes de sécheresse se font plus longues, les pluies qui s’abattent sont plus diluviennes. A noter qu’une longue période de sécheresse et l’infiltration d’eau salée depuis les côtes seraient encore plus dramatiques pour Rodrigues dont les ressources en eau dépendent intégralement des eaux pluviales et des forages côtiers.