Se rendre en Russie : Formalités et démarches administratives

Organiser son séjour en Russie

Argent Argent en Russie

L’unité monétaire est le rouble (RUB, ₽), subdivisé en 100 kopecks.

Les coupures sont de 5 000, 2 000, 1 000, 500, 100, 50, 10 et 5 roubles pour les billets ; 10, 5, 2 et 1 rouble et 50, 10, 5,2 et 1 kopeck pour les pièces. Les billets de 10 et 5 roubles ne sont plus imprimés mais restent en circulation. Les pièces de 1, 5 et 10 kopecks sont aussi très rares et quasiment inutiles.

On peut sans problème changer des euros en roubles, il n’y a pas besoin de se munir de dollars par avance. Vous pouvez faire du change dans toutes les villes et les endroits touristiques, à la banque ou dans des « obmen valiouty », des sortes de guichets affichant les taux avec des pancartes démesurées. Vous pouvez aussi retirer des roubles aux guichets automatiques contre une commission de 3 % environ (cela dépend aussi de votre banque). Depuis septembre 2008, le rouble est assez instable et passe par des phases de dévaluation et des réévaluations assez fréquentes. Les cours donnés sont ceux de mai 2020. 1 € = 83 RUB, 1 RUB = 0,012 €.

Il est souvent plus pratique de payer par carte en Russie, où le paiement sans contact est particulièrement répandu. Attention, cela ne marche qu’avec certaines cartes étrangères (ça dépend de la carte), sinon il vous faudra taper le code. Sinon, le paiement par téléphone (avec Apple Pay notamment) est aussi extrêmement répandu et très pratique.

Budget / Bons plans Budget / Bons plans en Russie

La Russie est un pays vaste et divers, et les niveaux de vie sont très différents. On peut distinguer trois types de villes : les deux capitales que sont Moscou et Saint-Pétersbourg, les capitales régionales et centres touristiques, et les autres villes de Russie. Moscou et Saint-Pétersbourg ont la réputation d’être des villes chères. En réalité, c’est l’hébergement qui coûte le plus cher. Les transports sont très bon marché, les restaurants un peu moins chers qu’en France et les musées raisonnables. Dans les capitales régionales, le prix du logement est souvent tiré vers le haut par la clientèle d’affaires, mais le coût de la vie quotidienne s’aligne sur les salaires locaux : bas.

Un budget serré peut s’en sortir pour 3 000 RUB par jour, soit 1 300 RUB pour le logement et le petit déjeuner toujours inclus, 1 200 RUB pour le déjeuner et le dîner, les 500 RUB restants pour les visites, les transports et les sorties.

Pour un budget moyen, il faut compter 7 000 RUB : 3 500 RUB pour une chambre dans un hôtel de catégorie moyenne, 2 500 RUB pour deux repas et 1 000 RUB pour les visites et sorties, et le taxi.

Les gros budgets peuvent monter très haut. Jusqu’à 250 $ (15 000 RUB) pour une chambre dans un palace, entre 3 000 et 4 000 RUB pour un repas dans un très grand restaurant. Il est difficile de s’aligner sur le mode de vie dispendieux des nouveaux Russes !

Passeport et visas Passeport et visas en Russie

Si vous êtes citoyen d’un pays membre de l’Union européenne (ainsi que Suisse et Canada), il vous faudra (sauf exceptions et e-visa), un visa pour vous rendre en Russie, quel que soit le motif : tourisme, affaires, études ou encore visa « humanitaire ». Le procédé semble compliqué mais il s’agit en réalité de suivre quelques étapes, dans l’ordre et à l’avance : au minimum 1 mois avant le départ.

Processus d'obtention d'un visa touristique, valable 30 jours :

Étape 1 : vérifier que tous les papiers sont en ordre. Il vous faut un passeport en bon état valable jusqu’à au moins 6 mois après votre retour, une assurance santé/rapatriement d’un montant minimum de 30 000 € (assurance scolaire pour les jeunes, assurance de la carte bleue, ou assurance que l’on achète en ligne avant le départ), une photo d’identité aux normes et récente. Pour les visas longue durée (visas étudiants notamment), il faut également fournir un certificat attestant sa séronégativité VIH.

Étape 2 : se procurer une invitation (que l’on appelle également voucher d’invitation ou lettre d’invitation). L’invitation peut vous être envoyé par la personne qui vous reçoit, ou un des hôtels où vous séjournerez, si vous en faites la demande à l’avance. Sinon, le plus simple est de se la procurer sur Internet, où plusieurs agences vous l’enverront en quelques minutes pour un prix allant de 30 à 60 € selon le visa. Le prix d’une invitation standard (entrée simple) pour un visa touristique d’un mois est de 30 à 45 €. L’agence Go Russia dispose notamment d’une assistance en ligne et par téléphone qui vous permettra de répondre à toutes vos questions. Lors de votre demande de voucher, vous devez indiquer les informations suivantes : dates du séjour et itinéraire envisagé. Vous ne serez pas obligé de suivre cet itinéraire une fois arrivé en Russie, mais cette information est importante pour les services consulaires et c’est sur cette base-là que votre invitation sera générée. Les visas peuvent être à une ou deux entrées (pour pouvoir sortir et re-rentrer dans le pays), mais dans le cas d’un visa touristique, la double entrée n’est pas fréquemment accordée. Lors de la réception de votre invitation, c’est en fait deux documents que vous allez recevoir dans votre boîte mail. D’abord, le voucher en bonne et due forme qui vous est envoyé par une agence russe avec laquelle travaille l’agence Internet où vous avez fait votre demande. Votre itinéraire y sera indiqué. Ensuite, un « Tour confirmation » où, sur la base de votre itinéraire, l’agence a généré un emploi du temps : tel jour transfert vers la ville 2, tel jour « quartier libre », etc : c’est comme si vous aviez véritablement établi un circuit touristique avec cette agence, qui est l’organisme officiel qui vous « invite ». Bien sûr, vos relations avec cette agence s’arrêtent en fait ici, mais telle est la procédure de rédaction d’une invitation !

Étape 3 : une fois que vous avez ces documents en votre possession, il vous faut faire votre demande officielle de visa auprès du ministère russe des Affaires étrangères. Pour cela, il vous faut vous rendre sur le site officiel https://visa.kdmid.ru/ puis remplir le formulaire en indiquant les informations requises. Le numéro de l’invitation est celui indiqué sur votre voucher, et le nom de l’organisme invitant est le nom de l’agence russe qui a établi votre itinéraire, également indiqué sur le voucher. Une fois le formulaire dûment rempli, vous devrez l’imprimer et rassembler la version papier des pièces nécessaires (passeport et photocopie du passeport, original de l’attestation d’assurance, voucher, itinéraire, photo).

Étape 4 : vous devez ensuite prendre rendez-vous auprès des services d’assistance à l’obtention de visa, pour y déposer votre demande et vos pièces justificatives. Car pour un visa touristique on ne se rend pas au Consulat : ce sont des entreprises privées qui se chargent de transmettre votre dossier. À Paris, ce sont les services VHS France (https://vhs-france.com/,  au 35 avenue de Friedland) et VFS Global (https://www.vfsglobal.com/Russia/France/, au 17 avenue George V) qui sont la référence. Les services de VFS sont un petit peu moins chers (70 € pour un visa touristique) mais vous devrez faire la queue car il n’y a pas de prise de rendez-vous. Chez VHS, vous devez prendre rendez-vous et payerez environ 110 €. Attention, il vaut mieux prendre rendez-vous à l’avance même si l’on a pas encore rempli sa demande, car il n’y a pas toujours de créneau disponible immédiatement. Notez que ces deux boîtes proposent, moyennant paiement, des services complémentaires bien utiles : remplissage de la demande de visa, ou encore visa par correspondance pour ceux qui ne peuvent se rendre aux centres de Paris ou Marseille.

Étape 5 : vous devrez ensuite attendre environ de 3 semaines (4-20 jours ouvrés pour VFS, 7-21 jours ouvrés pour VHS) avant de recevoir votre visa. Un service de visa express est disponible chez VFS pour 35 € de plus. Ne prévoyez pas de partir hors UE à ce moment-là car votre passeport est envoyé à l’ambassade afin que le visa y soit apposé. Lorsque le service vous l’indique (par SMS ou mail), vous pouvez vous rendre aux horaires convenus pour aller chercher votre passeport qui contiendra le visa.

Étape 6 : à votre arrivée sur le territoire russe, on vous remettra une carte de migration, un petit récépissé en papier sur lequel sont inscrites les informations relatives à votre visa. Elle est à garder absolument avec vous à tout moment, et on vous la demandera au moment de repartir (et pour l’enregistrement, et si vous rencontrez un quelconque problème).

Pour les questions relatives à l’enregistrement des citoyens étrangers sur le territoire de la Fédération de Russie, référez-vous à la fiche pratique « Se Loger » !

E-Visa. La Russie a mis en place récemment un service d’e-visa qui concerne l’entrée dans 3 territoires du pays : l’Extrême-Orient, la région de Kaliningrad et Saint-Pétersbourg et sa région. Les e-visas couvrent les visas touristiques, visas d’affaires et visas « humanitaires » (sport, culture, sciences et technologie). Le e-visa est valable pendant 30 jours, mais la durée de la visite ne devra pas excéder 8 jours. Il faut en faire la demande entre 20 et 4 jours avant le départ, sur le site https://evisa.kdmid.ru. Les délais de traitement vont de 48 à 72h. Attention à bien lire le paragraphe 3 du texte d’information du site : on ne peut pas rentrer avec l’e-visa par tous les checkpoints frontaliers. Par exemple, il est impossible de pénétrer dans l’oblast de Leningrad (région de Saint-Pétersbourg) par le train avec un e-visa : il faudra y aller en avion, par la route ou… à pied !

Attention, si l’obtention du visa électronique est relativement simple, il en va autrement de l’entrée sur le territoire russe en sa possession. En cause : des informations qui n’ont pas été rentrées de la bonne manière dans le formulaire et qui vont parfois contredire les informations indiquées lors de l’achat du billet d’avion, par exemple. Il faut renseigner les informations nécessaires telles qu’elles sont indiquées sur la Zone de Lecture Optique (les deux lignes en bas de la page 2 de votre passeport) et ne pas tenir compte de la zone visuelle. Dans la rubrique « Surname », il ne faut donc pas indiquer son nom d’usage (qu’il soit ou non son nom de mariage). Dans la rubrique « First Name », il faut mettre tous les prénoms indiqués dans la ZLO et s’il y a des accents ou caractères spéciaux, se référer à la ZLO pour l’orthographe à adopter. Dans la rubrique « Other Names », il ne faut rien indiquer, même pas son nom de jeune fille, malgré que « Maiden name » soit suggéré. Une fois sur le territoire de la Fédération de Russie avec votre e-visa, vous ne serez pas obligé de vous enregistrer, car l’enregistrement doit se faire dans les 7 jours ouvrés, et les 8 jours de séjour auxquels le visa électronique ouvre droit sont donc inférieurs aux 7 jours ouvrés. Vous ne pourrez en revanche pas sortir du territoire pour lequel le e-visa a été délivré (pas question, ainsi, de visiter Moscou avec un e-visa pour Saint-Pétersbourg).

Les exemptions de visa sont valables selon certaines conditions pendant 72h pour les passagers des croisières débarquant à Saint-Pétersbourg (voir rubrique « Arriver en bateau », fiche pratique « Se déplacer »).

Santé Santé en Russie

Épidémie de VIH. Jusqu’à présent l’épidémie de VIH en Russie était considérée comme concentrée, c’est-à-dire qu’elle ne concernait principalement que les populations à risque. Cependant, en raison du faible nombre de politiques publiques destinées à l’enrayer, elle est sur le point d’être requalifiée en « épidémie généralisée », c’est-à-dire que toute la population se retrouve « à risque ». Les rapports sexuels hétérosexuels sont notamment devenus la deuxième cause de transmission après l’injection de drogues. Certaines zones (la région de l’Oural et la ville d’Ekaterinbourg par exemple) sont plus touchées que d’autres. De manière générale, la connaissance du VIH (et de sa potentielle séropositivité) est très limitée en Russie, ce qui augmente nettement le risque de transmission. Pour la sécurité de leur partenaire et la leur, les visiteurs se rendant en Russie doivent être particulièrement précautionneux s’ils ont des relations sexuelles avec des citoyens russes.

Eau potable. Dans les grandes villes, l'eau du robinet n'est pas franchement potable (Moscou et Saint-Pétersbourg par exemple) : il vous faudra la faire bouillir avant de la consommer, ou utiliser une carafe filtrante ou des bouteilles achetées dans le commerce. En province, il faut demander : l'eau d'Irkoutsk ou celle du Caucase est par exemple tout à fait consommable !

Vaccins obligatoires Vaccins obligatoires en Russie

Aucun vaccin n’est nécessaire pour pouvoir rentrer en Russie. Pour les visas longue durée (de plus de trois mois), il faut toutefois fournir un certificat de séronégativité VIH. Plusieurs maladies sont plus présentes sur le territoire de la Fédération de Russie qu’en Europe de l’Ouest dont le VIH, l’hépatite C et la tuberculose. Les cas de co-infection sont fréquents, surtout parmi les populations marginalisées (prisonniers, usagers de drogues, travailleurs(euses) du sexe, travailleurs migrants).

Décalage horaire Décalage horaire en Russie

Il y a 2 heures d’avance sur l’heure française en hiver et 1 heure d’avance en été, pour les régions de Russie européenne. La région Volga-Oural est à UTC + 4 ou + 5, Irkoutsk à UTC + 8 (7h de décalage avec la France, 5h avec Moscou), Vladivostok à UTC + 10 et enfin, le Kamtchatka à UTC + 12, juste avant la ligne de changement de date.

Langues parlées Langues parlées en Russie

Au-delà des langues vernaculaires dans les régions, c’est le russe qui est parlé exclusivement et uniformément dans le pays. L’anglais n’est pratiqué que par une minorité de personnes et dans les hôtels et les restaurants. Le français est encore parlé par certains lettrés, ainsi que l’allemand, en souvenir de l’amitié avec la RDA. Mais les langues étrangères en Russie ont longtemps pâti d’un enseignement quasi inexistant.

Pour le confort de votre voyage, il est très fortement recommandé d’apprendre le cyrillique avant de partir. Il est très proche de l’alphabet latin : ce n’est pas si difficile et une après-midi suffit. A défaut, vous serez dans l’impossibilité de lire toutes les inscriptions, très rarement traduites.

Communiquer Communiquer en Russie

Si la couverture téléphonique est très bonne en Russie, on y pratique en revanche encore le roaming à l’intérieur du pays. Si vous comptez vous déplacer, il faudra donc acheter une carte SIM fonctionnant dans tout le pays, sinon vos communications vous seront surfacturées une fois quitté la région d’arrivée. Les trois principaux opérateurs sont Beeline (Би-лайн), MTS (МТС) et Megafon (Мегафон), bien représentés dans tout le pays. On compte également la chaîne Evroset' (Евросеть), revendeur agréé. Pour plus d’informations concernant l’achat d’une carte SIM locale, référez-vous à la rubrique « Allô » de la fiche pratique « Vie quotidienne » !

Vous n’aurez également aucun mal à trouver une connexion wifi dans les restaurants et cafés. Dans certains lieux publics comme les gares et aéroports c’est parfois un peu plus compliqué. Parfois, il faut rentrer son numéro de téléphone. On trouve également le wifi dans certains trains modernes (Lastochka notamment). Dans les trains longue-distance, une connexion est souvent offerte mais sa qualité dépend en revanche du réseau téléphonique LTE avec lequel elle fonctionne. Si vous avez Internet sur votre téléphone, la connexion ne sera donc pas meilleure grâce au wifi. Tous les hôtels ont un wifi gratuit mais souvent de mauvaise qualité car le signal est soit trop éloigné, soit trop utilisé. Il est toujours préférable de prévoir d’avoir assez de data sur son téléphone pour l’utiliser en partage de connexion, si l’on voyage avec son ordinateur.

Electricité et mesures Electricité et mesures en Russie

Pas de problème pour les appareils électriques, la Russie utilise le même standard que la France. Dans certains vieux bâtiments, il existe encore des installations aux standards soviétiques (prises plus étroites), mais cela reste rare. Le système de mesures est métrique comme en France : adieu les verstes des romans de Tolstoï, on mesure en mètres et on pèse en kilogrammes !

Bagages Bagages en Russie

La tenue vestimentaire dépend, bien entendu, de la saison. En été, apportez avec vous des affaires légères et quelques pulls pour affronter les nuits fraîches à partir du mois d’août. En fin de printemps et début d’automne l’imperméable est indispensable. Dans les régions les plus nordiques, l’hiver commence dès mi-octobre et il faut prendre des manteaux et de quoi se couvrir la tête. Prenez évidemment vos précautions en hiver. Emportez tout ce qui est susceptible de vous tenir très chaud et surtout rien de fragile. La boue et la poussière vont rapidement se charger de rendre méconnaissable votre tenue préférée. La question la plus ardue est celle des chaussures : la ville est couverte tout l’hiver d’une neige « marronnasse » qui salit chaussures et bas de pantalons. Le mieux est d’avoir des bottes fourrées, que l’on troque pour des chaussures plus élégantes quand on arrive au travail ou dans tout autre endroit public où c’est nécessaire. Dans tous les cas, on vous proposera des tapochki (pantoufles) dès que vous entrerez chez des particuliers, et même dans le train. Les chaussures n’ont pas droit de visite à l’intérieur des maisons russes ! Vous pourrez également trouver des habits adéquats sur place un peu moins chers qu’en France, n’hésitez surtout pas à faire le tour des marchés de la ville, l’endroit idéal pour trouver une jolie pièce pratique qui vous fera la saison et le tout pour un prix défiant toute concurrence. Pensez également aux chouba, ces grands manteaux de fourrures que l’on voit partout dès les premières neiges. Il en existe des modèles très ostentatoires en vison coloré mais aussi des alternatives plus discrètes, et en fausse fourrure. C’est l’idéal pour passer l’hiver dans un plus pur chic russe. Enfin, en été comme en hiver, pensez à votre maillot de bain. Les bains russes et les saunas sont une bénédiction, surtout par grand froid.

Vie quotidienne en Russie

Allo ? Allo ? en Russie

La plupart des opérateurs européens pratiquent des frais de roaming absolument faramineux pour la Russie. Il vous faudra donc absolument vous munir d’une carte sim locale. Pour cela, évitez absolument les revendeurs à la sauvette de l’aéroport et préférez vous rendre dans une boutique officielle (Megafon, Bee-line, MTS ou un revendeur officiel Evrocet), plus loin dans l’aéroport ou à votre arrivée dans la ville. Pour acheter la carte, il vous faudra vous munir de votre passeport et de votre carte de migration. Si vous ne parlez pas russe, rendez-vous dans une boutique de l’hyper-centre où, à Moscou et Saint-Pétersbourg du moins, les vendeurs parleront anglais.
Les opérateurs russes pratiquent le roaming à l’intérieur même du territoire. Ainsi, si vous comptez vous déplacer dans le pays, il faudra faire attention à le préciser au vendeur et lui demander une carte sim débloquée « pour toute la Russie », légèrement plus chère que les autres. Autrement, on vous fournira une carte sim « locale », qui fonctionnera hors de la région où vous l’avez achetée, mais en appliquant des frais, comme si vous étiez à l’étranger !
Concernant l’offre, il vaut mieux en prendre une favorisant la data au détriment des appels et SMS. En effet, en Russie, tout passe par Internet et les gens ne communiquent quasiment que grâce à des applications de messagerie telles que WhatsApp. En plus, il est fréquent que le wifi des hôtels ait un signal faible et surchargé, et il est ainsi pratique de pouvoir utiliser son téléphone en partage de connexion, si l’on a emporté son ordinateur. Les offres sont sans engagement et l’achat de la carte sim avec le premier rechargement devrait vous coûter entre 500 et 1 000 RUB selon le plan choisi.
Les forfaits russes ont besoin d’être rechargés, généralement toutes les deux semaines. Pour ce faire, il faut se rendre muni d’un peu de cash dans une de ces bornes colorées situées à tous les coins de rues, dans les halls et les boutiques. Il vous faudra ensuite renseigner votre opérateur, votre numéro de téléphone, et insérer la somme souhaitée dans la borne, afin de « rebooter » votre forfait Internet.
Pour ne pas paniquer face à cette procédure peu intuitive et face à la montagne de SMS en russe que votre opérateur ne manquera pas de vous envoyer automatiquement dès que votre forfait aura besoin d’être rechargé, il faut télécharger l’application de votre opérateur et vous créer un compte client avec votre nouveau numéro de téléphone. Cela vous permettra de suivre votre consommation en direct et de savoir exactement quand il faudra aller rajouter 200 RUB à la machine. Sous réserve que votre banque européenne l’autorise, vous pourrez également recharger votre forfait par carte bancaire en payant sur Internet.

Santé Santé en Russie

Souscrire une assurance santé/rapatriement à l’étranger est un prérequis à l’obtention du visa russe. Sachez toutefois que si un pépin venait à vous arriver durant votre séjour, vous êtes entre de bonnes mains. Si le système de santé russe, encore « en transition » reste très dysfonctionnel par endroits, les praticiens (comme dans la plupart des ex-pays communistes), sont extrêmement bien formés, qu’ils soient généralistes, chirurgiens, vétérinaires, dentistes, etc.
Attention cependant au prix : si les Russes bénéficient de consultations gratuites dans les polycliniques publiques avec leur assurance, ce n’est pas le cas des étrangers non résidents. Une consultation dans une clinique privée où l’on parlera anglais va par exemple tourner autour des 150 €. Le prix baisse nettement si vous vous rendez dans une polyclinique, mais ce n’est pas forcément la meilleure solution, car le métier de généraliste n’existe presque pas dans le système de santé public russe, où la plupart des médecins sont des spécialistes. Vous pourrez trouver sur le site de l’ambassade de France la liste des centres médicaux internationaux de Moscou.
Pour les ennuis du quotidien (rhumes, maux d’estomac, allergies, etc.), un voyage à l’apteka (pharmacie) du coin de la rue suffit largement. Les pharmacies sont très bien fournies et le prix des médicaments est très bas. Attention : les médicaments ont un nom différent dans chaque pays, il vous faudra donc décrire le problème ou demander directement la molécule (vous ne trouverez par exemple pas de « Doliprane », mais du paracétamol sous un autre nom). À noter que selon le pharmacien et les besoins du client, certains antibiotiques peuvent parfois être achetés au comptoir sans prescription, mais ce n’est vraiment pas recommandé.
Enfin, soyez très prudent et prévoyant si vous souffrez d’une pathologie chronique car certains médicaments lourds n’existent tout simplement pas en Russie (en général pour des raisons d’interdiction d’importation, de normes sanitaires ou tout simplement de pratiques médicales divergentes : on ne traite pas les mêmes choses de la même façon). Il vous faudra donc bien vous renseigner avant et surtout, vous munir d’une prescription si vous passez la douane avec un stock de médicaments sur vous.

Urgences sur place Urgences sur place en Russie

Pour toutes les urgences, le 112 fonctionne bien en Russie et vous pourrez parler à des opérateurs anglophones. Sinon, il faut composer le 01 pour les pompiers, le 02 pour la police et le 03 pour les secours médicaux.

Sécurité Sécurité en Russie

La Russie n’est plus le pays dangereux que l’on s’imagine en ayant en tête les dérives de la décennie 1990. Il faut pour autant rester sur ses gardes. Les pickpockets sont par exemple fréquents dans les endroits touristiques. Les touristes font également des proies faciles pour le racket (qui ne s’effectue pas nécessairement en pleine rue). Il faut donc éviter les établissements louches, les taxis clandestins, les inconnus qui souhaitent devenir votre meilleur ami dans la rue, etc.
Notons que le risque d’attentats reste soutenu en Russie, en particulier dans les républiques nord-caucasiennes, où les ministères des Affaires étrangères européens déconseillent d’ailleurs de se rendre. Ce sont d’ailleurs des territoires où la police peut  se révéler largement aussi dangereuse que les terroristes.
Mais le plus grand danger de Russie reste très sûrement ses routes, qui font encore et toujours d’innombrables victimes, en raison notamment de leur piètre état. Attention donc si vous prenez le volant, il vaut mieux s’entraîner sur des petits segments avant de s’engager sur de longues distances. Attention aussi à ne pas monter en voiture avec un conducteur visiblement inexpérimenté, trop fatigué ou en état d’ébriété (même si c’est interdit, la situation reste assez fréquente).

Racisme. Le racisme est encore assez présent dans la société russe et se déploie principalement envers les personnes originaires d’Asie centrale et du Caucase, déjà particulièrement ostracisées sur le plan économique. Les personnes noires sont peu nombreuses en Russie mais subissent également des discriminations (regards appuyés, doigts pointés, et plus rarement des insultes). Si le hooliganisme russe et le lot de crimes racistes qu’il a entraînés dans les années 2000 est un phénomène en net recul, il est toutefois recommandé aux visiteurs non blancs de se tenir sur leurs gardes en présence de groupes de jeunes hommes potentiellement « suspects ». Et ce, particulièrement dans un contexte sportif : bar, matches au stade, etc. Il est certaines tribunes où il vaut mieux ne pas mettre un pied pour sa sécurité.

Notez également que malheureusement, une apparence considérée là-bas comme « exotique » pourra causer une attention qui si elle part d’un bon sentiment, reste toutefois indésirable. Dans certains coins de campagne, cela arrive par exemple que l’on prenne les visiteurs noirs pour des stars (du hip-hop ou du basket car les clichés ont la vie dure), ou que l’on vous arrache plus ou moins poliment un selfie. Il est également possible que vous vous fassiez interpeller par le « n-word » car certains Russes, très éloignés du débat public occidental à ce sujet, n’ont absolument pas intégré la dimension extrêmement offensante du terme et pensent ainsi la jouer à l’américaine.

LGBTQ LGBTQ en Russie

L’homosexualité était encore condamnée pénalement dans les années 1980. Les mentalités commencent à changer mais lentement et la récente loi russe qui condamne « la propagande homosexuelle et pédophile auprès des mineurs » n’aide pas à apaiser l’homophobie ambiante. D’autant que les contours très flous de cette loi permettent aux autorités de l’appliquer de manière tout à fait arbitraire. Si les personnes LGBTQ+ sont en général assez bien acceptées dans les lieux à la mode de Moscou et Saint- Pétersbourg, la situation est nettement plus complexe dans les régions avec parfois des rejets assez explicites et des violences physiques. Les lieux de rencontres sont indiqués dans la partie «Visite» pour Moscou et Saint-Pétersbourg. Le sort de la Gay Pride russe est assez symbolique. Organisée chaque année à Moscou au printemps, elle est toujours interdite par le pouvoir (comble du ridicule, en 2013, elle a été interdite pour 100 ans) et donne lieu à de violents affrontements entre manifestants et ultra-orthodoxes ou homophobes en tous genres. Si vous respectez le souci de discrétion dans les lieux publics vous n’aurez pas de problèmes.
Après les récents événements en Tchétchénie, il est toutefois conseillé d’éviter cette partie du Nord-Caucase, du moins si vous voyagez en couple. Le voyageur seul devra faire très attention à ne pas mettre en danger ses interlocuteurs (gays ou non) sur place, le pouvoir tchétchène vérifiant par exemple souvent les conversations privées et profils sur les réseaux sociaux, et les rumeurs allant bon train.

Ambassade et consulats Ambassade et consulats en Russie

La France dispose d’une ambassade à Moscou et de trois consulats, à Moscou, Saint-Pétersbourg et Ekaterinbourg. (https://ru.ambafrance.org/-Francais-)
La Belgique et la Suisse disposent d’une ambassade à Moscou et de deux consulats, à Moscou et Saint-Pétersbourg.
(Pour la Belgique : https://russia.diplomatie.belgium.be/fr et pour la Suisse : https://www.eda.admin.ch/countries/russia/fr/home/representations/ambassade-moscow.html)
Le Canada dispose d’une ambassade à Moscou, les services consulaires de Saint-Pétersbourg ayant fermé récemment. (https://www.canadainternational.gc.ca/russia-russie/)

Poste Poste en Russie

Il y a au moins un Glavpochtamt (bureau de poste central, Главпочтамт) dans chaque ville, et généralement plusieurs bureaux annexes. Vous y trouverez tout ce qu’il faut pour envoyer un courrier : cartes, timbres, et enveloppes, et parfois même des objets de collection à l’effigie de la Почта России – la poste russe. Le prix des timbres dépend de votre courrier, selon qu’il s’agit d’une carte postale avec ou sans enveloppe. Alors, pour bien vous faire comprendre, montrez vos cartes à l’employé derrière le guichet et précisez la destination de votre courrier : Frantsia (France). Le temps d’acheminement en France d’une lettre de Russie est très variable. Cela peut aller d’une semaine à un mois, voire plus. Aussi, si c’est vraiment urgent, postez votre courrier à l’aéroport, une fois rentré en France !

Médias locaux Médias locaux en Russie

Le média francophone de référence sur la Russie c’est Le Courrier de Russie (www.lecourrierderussie.com/), qui offre en ligne une information de qualité, non partisane et des articles de fond rédigés par des spécialistes. Cela vaut le coup de s’y abonner, surtout si l’on prépare son voyage. Il vous faudra également absolument faire un détour par la Dame de Pique (www.ladamedepique.ru/), un média culturel qui tire son nom de l’œuvre de Pouchkine et couvre les 83 régions de Russie. La rédaction comme le lectorat est jeune et branché, c’est le site à suivre pour trouver de quoi s’occuper en journée comme en soirée et surtout, découvrir la richesse sans cesse renouvelée de la culture russe. Son équivalent anglophone The Calvert Journal (www.calvertjournal.com/) couvre toute l’Europe de l’Est avec un focus sur l’art politique, l’activisme socio-culturel et la représentation des communautés marginalisées.  C’est une excellente source de contenus visuels sur l’ex-Union soviétique, avec un parti pris très hipster qui n’est pas du goût de tous. Autrement, les anglophones pourront consulter le site du Moscow Times (www.themoscowtimes.com/), le principal organe de presse anglophone indépendant de Russie. Il est très pratique pour suivre l’actualité du pays car propose un contenu de qualité, rédigé tant par des journalistes étrangers que russes, et accessible au plus grand nombre. Le journal est également très au fait des manifestations culturelles et artistiques. Pour les plus intéressés, www.meduza.io/en est la version anglaise du site de journalisme d’investigation Meduza qui propose d’excellents articles fouillés et originaux sur l’actualité russe. Pour ceux à la recherche d’une information engagée, Radio Liberty (www.rferl.org/) couvre toujours extensivement l’espace post-soviétique, mais on peut en revanche généralement se passer des services des médias d’État russes Sputnik News et Russia Today… qui d’ailleurs ne parlent que très peu de la Russie ! Le site Russia Beyond (www.fr.rbth.com/), qui appartient lui aussi au groupe RIA Novosti (Russia Today), donne dans le piège à clics et la propagande « soft » mais regorge aussi d’anecdotes et d’informations très utiles pour visiter la Russie. Les russophones pourront se plonger dans le grand journal indépendant russe, Novaya Gazeta (www.novayagazeta.ru/), dont les journalistes sont régulièrement menacés voire assassinés et parviennent à produire des articles d’investigation d’une qualité sans pareille dans le pays. Sinon, restent les classiques Kommersant (www.kommersant.ru/), Vedomosti (www.vedomosti.ru/), ou Izvestia (www.iz.ru/).