Les pains de sucre, formations rocheuses typiques du pays © luoman - iStockphoto.com.jpg
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Brésil des boucliers, Brésil des bassins

Le Brésil est constitué de deux types de structures géologiques : les boucliers et les bassins sédimentaires.

Les boucliers. On distingue trois régions de boucliers : le bouclier des Guyanes, au nord du pays, le bouclier brésilien central, dans la région Centre-Nord et sud du pays, et le bouclier atlantique dans la région Centre-Est du pays. Ils constituent 36 % du territoire brésilien.  D’un point de vue géologique, ils sont constitués de roches cristallines métamorphiques ou magmatiques qui se caractérisent par leur résistance à l’érosion. Ils représentent un type de formation géologique qui se forme généralement dans les zones de basse altitude. C’est dans ces boucliers qu’ont été sculptés les pains de sucre et autres « chapadas », emblématiques des paysages brésiliens. A la différence des pays alentour, affectés par les mouvements de la faille andine, la présence de cratons sur une grande partie du territoire brésilien est la cause de la grande stabilité géologique du pays.

Les boucliers sont d’un intérêt économique majeur pour le Brésil dont une partie de l’économie repose sur le secteur minier. C’est dans les boucliers que l’on trouve les principaux gisements métalliques de fer, de manganèse, de cuivre, de bauxite et de cassitérite ; comme ceux du quadrilatère du fer dans le Minas Gerais ou de la serra de Carajas, qui contient 18 milliards et demi de tonnes, les plus grosses réserves de minerai ferreux du monde.

Les bassins sédimentaires. Les 64 % restant du territoire brésilien sont constitués de bassins sédimentaires. Ce sont des dépressions remplies par des sédiments et des roches, véhiculés pendant le processus d’érosion et accumulés lors de la phase de sédimentation.

Ces bassins diffèrent en termes de taille et d’ancienneté. Ils peuvent être de grande taille (bassins amazoniens du fleuve São Francisco et du Pantanal) ou de plus petite taille (du Recôncavo bahianais, de São Paulo et de Curitiba). Certains sont anciens et se sont formés au paléozoïque (São Francisco, Paraná et Recôncavo). D’autres sont plus récents et se sont formés aux tertiaire (bassin central et côtier) et quaternaire (bassin amazonien et Pantanal). Outre leur intérêt en termes de biodiversité et de richesse paysagère, les bassins fournissent une grande partie des énergies fossiles du pays (charbon et pétrole).

Des régions aux spécificités géologiques marquées

L’Amazonie, une vaste plaine. L’Amazonie occupe une grande partie du nord du Brésil. Elle est principalement composée d’une vaste plaine de 3 500 kilomètres de longueur et pour une largeur qui varie entre 600 et 1 200 kilomètres. Paradoxalement, c’est dans cette région de plaine et bassin sédimentaire que l’on trouvera le plus haut sommet du Brésil, le Pico da Neblina, qui s’élève à près de 3 000 mètres d’altitude dans le massif guyanais. Dans ces zones situées en dessous de 200 mètres vont naître l’Amazone et ses affluents. Les zones les plus basses qui bordent le plus puissant fleuve du monde vont s’inonder lors de la saison des pluies. Les terrasses plus élevées sont de vastes zones insubmersibles où l’on peut s’aventurer en tout temps. Le fleuve et ses affluents majeurs vont se constituer en d’importants axes de navigation que des bateaux de taille importante peuvent remonter sur des milliers de kilomètres. Sur ses bords, les reliefs de l’Amazonie y rendent les cours d’eau plus impétueux et marqués par de nombreuses chutes.

Le Nordeste, plage, falaise et chapadas. La région Nordeste est prisée des touristes pour ses beautés naturelles. Elle offre dans sa partie ouest les chapadas du Maranhão, du Piauí, du Ceará, avec la serra d'Ibiapaba et la butte d'Araripe, plateaux aux reliefs souvent modestes et aux formes tabulaires typiques. Elles peuvent s’élever à 1 600 voire 1 800 mètres pour la magnifique Chapada Diamantina (Bahia). Le littoral est bordé de dunes, offrant des paysages spectaculaires, comme dans le Ceará, ou de lagunes. Des bas plateaux tertiaires, les tabuleiros, bordent les côtes et vont former de spectaculaires falaises, cartes postales du Nordeste, comme à Canoa Quebrada ou Pipa.

Le Centroeste, le plateau brésilien. Le plateau brésilien est le deuxième ensemble structural du pays. C’est une immense zone d’aplanissement re-soulevée et inclinée vers l'ouest, vers le sud et vers le nord. De par sa situation, c’est un véritable château d’eau pour le Brésil, où vont naître grand nombre de puissants fleuves et leurs affluents. Apparaissant comme une ligne de partage des eaux, les cours d’eau qui se forment dans sa partie nord vont rejoindre l’Amazone et ses affluents, dans sa partie sud, ils vont rejoindre le bassin du Paraná. Ce plateau aux horizons souvent plats est bordé par des chapadas, offrant des paysages variés à ces terres de cerrados. La plaine alluviale du Paraguay, au sud, est une vaste dépression désormais fort courue par les passionnés d’écotourisme : c’est le Pantanal, alimenté par les eaux des Serras et des Chapadas et qui se transforme en marécages lors de la saison des pluies. Aujourd’hui, l’exploitation irraisonnée des cerrados par l’agriculture productiviste brésilienne, en particulier celle du soja, menace la région par la pollution qu’elle génère.

Le Sudeste : terre de hautes-terres. Le Sud-est ou Sudeste a été dessiné par de puissants soulèvements du socle. Les massifs cristallins très accidentés offrent aux voyageurs des paysages de montagne, sensations renforcées par des températures hivernales qui peuvent être quelquefois négatives et où les villages se donnent des airs alpins avec leurs maisons aux toits bavarois. Ces hautes terres sont bordées par des zones littorales souvent étroites. Ces zones littorales peuvent rendre l’aspect de bas plateaux, de collines ou de plaines littorales. Ces zones ont une importance majeure dans l’histoire du peuplement brésilien. En termes d’écotourisme et de séjours sportifs, le voyageur trouvera de nombreuses destinations de choix : la Serra d’Espinhaço culmine à 1 800 mètres. La Serra do Mar et la Serra da Mantiqueira, qui culminent à 2 890 mètres offrent également des paysages superbes, quelquefois prolongés par des reliefs côtiers qui se jettent dans la mer de manière spectaculaire dans les baies de Guanabara, Angra dos Reis, Santos ou Paranaguá.

Le Sud du Brésil, montagnes et plaines. On appelle le Brésil méridional et l’Etat du Rio Grande do Sul, le pays gaucho, comme le pays voisin, l’Argentine. Le sud de cet Etat est constitué d’une plaine, anciennement dédiée à l’élevage, comme en Argentine. Des buttes percées de fleuves et des escarpements de basaltes constituent les zones de montagne, appelées Serra Geral, zébrées de canyons comme par exemple Itaimbezinho, très prisé des écotouristes.

Les principaux massifs montagneux du Brésil

Une dizaine de massifs brésiliens ont un ou plusieurs sommets qui dépassent deux mille mètres d’altitude. Ce que d’aucuns pourraient prendre pour des montagnes à vaches sont en fait des espaces au potentiel touristique immense et de tout niveau de difficulté.

Serra do Imeri. Avec son Pico da Neblina, c’est le point culminant du Brésil à près de 3 000 mètres. Difficile d’accès en Amazonie, c’est un spot de biodiversité très technique. Les conditions climatiques sont extrêmement changeantes.

Serra do Caparaó. Avec son point culminant à 2 891 mètres au cœur du parc national éponyme, c’est le massif le plus recherché par les montagnards brésiliens. Les balades au cœur de la forêt atlantique permettent d’observer une faune et une flore très riches.

Serra da Mantiqueira. La Serra da Mantiqueira, qui s’étend sur les Etats de Rio, São Paulo et du Minas Gerais, a des sommets qui culminent à plus de 2 800 mètres, dans le parc national du massif des Agulhas Negras. Les pluies abondantes amenées par les Alizés et une grande amplitude thermique y ont également permis le développement d’une faune et d’une flore exceptionnelles.

Serra do Mar et Serra dos Orgãos. Ces deux massifs contigus de plus de 2 000 mètres d’altitude et qui vont de Rio au Rio Grande do Sul, se distinguent par la photogénie de leurs sommets, les pains de sucre de la Serra do Mar s’opposent aux sommets acérés de la Serra dos Orgãos.

Serra do Caraça et Serra do Espinhaço. Ces deux massifs contigus du Minas Gerais ont marqué l’histoire brésilienne, car leurs richesses minérales en or et en diamant sont à l’origine du développement des villes coloniales comme Ouro Preto et Tiradentes, aux églises chargées des trésors du baroque mineiro, dessinés par la main habile de l’Aleijadinho.

Chapada Diamantina : un des trésors de l’écotourisme au Brésil. Dans l’Etat de Bahia, ces magnifiques reliefs tabulaires qui approchent 2 000 mètres d’altitude entourent de nombreuses vallées, comme la vallée du Pati, et des petites villes coloniales comme Lençois qui rappellent le passé minier éponyme de la région. La Chapada Diamantina apparaît comme un château d’eau dans le Sertão. L’histoire, la géographie et l’écologie forment ici un indissociable tout que de plus en plus d’amoureux de la nature parcourent chaque année.

Les cours d’eau au Brésil

Le Brésil est indissociable des cours d’eau. L’Amazone est la mère de tous les mythes, le Rio São Francisco est surnommé affectivement « le vieux Chico » ou le fleuve de l’unité nationale. Le Brésil concentre 13 % des eaux douces de la planète. Les problématiques y sont nombreuses en termes environnementaux et humains. Les barrages, la destruction de la végétation des rives, la pollution des eaux, la surexploitation des ressources aquatiques, la destruction du milieu sont autant de défis auxquels le pays doit répondre pour maintenir un patrimoine hydrique en danger. Les possibilités d’écotourisme fluvial se développent en Amazonie et au Pantanal. C’est une extraordinaire opportunité de rencontre des communautés locales et de l’environnement.

Le Bassin amazonien. C’est le plus grand bassin fluvial de la planète. On y trouve le fleuve Amazone, le plus long fleuve de la planète et le plus puissant. D’abord appelé Solimões, c’est après sa rencontre avec le rio Negro à Manaus qu’il va prendre son appellation de fleuve Amazone. D’autres affluents de l’Amazone comme le Purus, le Madeira, le Tapajós, le Xingu, le Juruá, le Jari comptent parmi les grands fleuves de la planète.

Le bassin du Tocantins-Araguaia. C’est l’autre grand bassin amazonien qui a pour caractéristique entre autres de contenir deux des plus grandes îles fluviales de la planète, les îles de Bananal et de Marajό.

Le bassin du São Francisco. Fleuve « historique » de 2 800 kilomètres, il est le seul fleuve permanent de cette région désertique du Nordeste. Ressource vitale pour la région, il est en grand danger, car canalisé et surexploité pour irriguer les cultures de la région. Le film Espelho d’agua montre la beauté des paysages et la richesse des communautés qui vivent sur ses berges.

Le bassin Paraná-Paraguay-Uruguay. Le Paraná qui s’étire sur plus de 2 400 kilomètres navigables fournit une grande partie de l’énergie de la région. Le barrage hydro-électrique d’Itaipu binacional a longtemps été le plus grand de la planète. Le fleuve Paraguay traverse le Pantanal et est une voie navigable majeure du pays.