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Un pays bien entouré

La Mauritanie est multi-frontalière : au nord, elle est bordée par le Sahara occidental (un territoire non autonome revendiqué par le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique) et par l'Algérie. À l'est et au sud-est, on y trouve le Mali, une zone de frontière que l'on peut considérer comme inaccessible, comparable à un no man's land. Le fleuve Sénégal, au sud-ouest, matérialise la séparation avec le pays du même nom. Et enfin, à l'ouest, l'océan Atlantique ouvre l'horizon de la Mauritanie sur tout son littoral. Sa situation géographique en fait un trait d'union entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne, ce qui se reflète par la double appartenance de ses habitants, tant arabo-berbères, Maures ou Harratines (anciens esclaves noirs des Maures), que Toucouleurs, Soninké, Peuls, Wolofs, ou Noirs africains. La Mauritanie se situe entre le 15e et le 27e degré de latitude nord, ce qui lui vaut parfois d'être considérée comme faisant partie intégrante du Maghreb. Globalement, le pays est d'un relief assez monotone, la grande majorité étant située entre 200 et 500 mètres d'altitude. Les 5 régions du nord (Adrar, Dakhlet Nouadhibou, Tagant, Tiris Zemmour, Inchiri) représentent à elles seules les deux tiers du pays, mais abritent à peine plus de 10 % de sa population : une zone désertique donc, tandis que la capitale est surpeuplée (plus d'un million d'habitants pour le district de Nouakchott).

Entre sable, roche et fer

Avec 4,6 millions d'habitants pour une superficie équivalente à deux fois celle de la France, la densité de population de la Mauritanie est l'une des plus faibles au monde : c'est en effet le désert qui occupe la plus grande surface, plus des deux tiers, dans ce pays situé au troisième rang des pays les plus grands d'Afrique occidentale, derrière le Niger et le Mali. La Mauritanie est un pays de sable occupé par l'immense désert saharien et ses alignements dunaires, appelés ergs. Les regs, quant à eux, sont des étendues désertiques formées de cailloux. Le massif de l'Adrar, dans le nord du pays, émerge des dunes de sable : on distingue à l'est de ce grand plateau de grès une formation géologique exceptionnelle, d'une quarantaine de kilomètres de diamètre : le Guelb er Richât, ou dôme de Richat, dont l'aspect concentrique, visible depuis l'espace, lui vaut le surnom d'œil de l'Afrique. Si l'impact d'une météorite a été évoqué dans un premier temps pour expliquer l'origine de cette structure, il s'agit en fait d'un phénomène volcanique : des remontées de magma et d'eau ont formé des trous dans la croûte terrestre, créant un dôme qui s'est ensuite effondré, du fait de l'érosion. Avec le temps, des anneaux se sont formés, laissant voir différents types de roche. L'accès à cette région est facilité par la présence de l'aéroport d'Atar, véritable porte d'accès vers les cités-bibliothèques de Chinguetti et Ouadane. En berbère, adrar signifie crête montagneuse. À ce propos, le point culminant du relief mauritanien est le Kediet ej Jill, à 915 m d'altitude, situé près de Zouérate. Cette zone est par ailleurs le point de départ du train de chemin de fer (un des plus longs au monde), qui achemine le minerai jusqu’au port de Nouadhibou. Les autres massifs de Mauritanie sont le Tagant et l'Assaba.

Près de 350 oasis

La Mauritanie est le foyer de nombreuses oasis, îlots de vie bienvenus au milieu de l'océan de roche et de sable qu'est le Sahara. Ces dernières se situent principalement dans les régions de l’Adrar, du Tagant, de l’Assaba et des deux Hodhs, à savoir le Hodh Ech Chargui et le Hodh El Gharbi. Elles offrent l'hospitalité pour les touristes, et sont une aubaine pour l'agriculture locale. La petite oasis de Terjit, à 50 km d'Atar, est un site inattendu : située à l'ombre de la faille d'un canyon, elle offre palmeraie et réservoirs d'eau naturels, dans lesquels l'eau coule à toutes les saisons. L'oasis de Maaden, fondée par un maître soufi, abrite un projet d'agroécologie, coordonné de concours par Point Afrique et la fondation Terre et Humanité. Dans ce village, logé entre une colline de grès noir et le cordon dunaire de Leklewe, se trouvent coopératives de femmes, ainsi que plantations de carottes, aubergines et gombos. L'ambition ? Parvenir à l'autosuffisance alimentaire, tout en respectant la terre et le vivant.

Le fleuve Sénégal

À l'extrême sud du pays maure serpente le fleuve Sénégal : d'une longueur totale de 1 700 km, ce dernier prend sa source dans le Fouta-Djalon, en Guinée. Malien sur la moitié de son cours, il symbolise la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Il est le seul cours d'eau permanent du pays, et sa rive forme une plaine alluviale, appelée Chemama, qui permet la culture de céréales comme le riz, le sorgho et le mil. La vallée du fleuve Sénégal est donc fertile, agricole, accueillant aussi de belles plantations de vergers. Pendant la saison des pluies, le fleuve Sénégal peut atteindre 20 km de largeur près de son embouchure ! Près de Rosso, le barrage de Diama régule la montée des eaux en amont, tout en fournissant de l'électricité. Ce barrage a également pour objectif d'empêcher, en aval, la remontée des eaux salées de l'océan qui, dans le passé, nuisait aux cultures. La Mauritanie, le Mali et le Sénégal appartiennent à une organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal : les objectifs sont, à l'aide des barrages, de réguler son cours, afin d'en améliorer la navigabilité et d'optimiser l'irrigation de ses berges.

La côte, dessinée par les vents

Les côtes mauritaniennes sont rocheuses : le phare du cap Blanc, près de Nouadhibou, se situe à l'entrée de la baie du Lévrier. C'est une falaise de sable, longue de soixante kilomètres environ, haute de quinze mètres, sculptée par les alizés qui soufflent fort dans cette région. Au nord de Nouadhibou, dans la baie de l'Étoile, le sel se cultive, grâce au projet de saliculture solaire Sa.Sol.No, mené conjointement par la Fondation Slow Food International, Mauritanie 2000 et l'association française UNIVERS-SEL. Juste à côté, à l'auberge des Dauphins, on observe des sortes d'immenses champignons, sculptures de grès, taillées par l'érosion. Cette baie a révélé des vestiges archéologiques, malheureusement dégradés depuis l'expansion de Nouadhibou. En descendant jusqu'au cap Timirit, limite sud du Parc national du banc d'Arguin, c'est le terrain de prédilection des oiseaux et poissons. Le décor est un dédale de petits îlots et bancs de sable.