Histoire Histoire

Le patrimoine historique du département est riche avec les châteaux, les musées, les églises, les abbayes qui rappellent les grandes heures de son histoire. Mouvementée mais coupée de périodes paisibles, elle a légué de nombreux vestiges dont beaucoup issus de la période entre 2000 avant J-C et l’arrivée des Romains en 56 av. J.-C : une richesse archéologique de la Protohistoire remarquable. De l'aménagement de vraies citadelles en terre et en bois, il en subsiste encore en bon état, comme au « Castet Crabé » à Lagarde sur plus de 6 ha. Durant 5 siècles, les Romains ont occupé le territoire puis les Wisigoths ont pris le relais. Le département a connu des périodes de prospérité, d'autres plus difficiles. La seconde moitié du XXe siècle et sa société de consommation amène une nouvelle industrie dans les Hautes-Pyrénées. Le département s’est ensuite modernisé intelligemment sans oublier son riche passé.

Préhistoire

Bénéficiant d'une période tempérée, les premiers hommes apparaissent dans les régions pyrénéennes il y a 100 000 ans. Suite à une nouvelle période de glaciation, il faudra attendre le paléolithique moyen et supérieur pour retrouver des traces de vie, principalement dans le piémont, datant de 30 000 ans. La Préhistoire a laissé des documents exceptionnels dans les grottes richement ornées et décorées de Gargas, que la dernière datation carbone évalue à 26 000 ans.

Antiquité

Les Romains arrivent sur le territoire bigerrion en 56 avant J.-C. et l'occuperont pendant cinq siècles. Comme tous les peuples du bassin aquitain, Publius Crassus, lieutenant de César, défait les montagnards qui l'acceptent mal. Pour assurer la soumission des pyrénéens, il fait construire de nombreuses routes et développe une remarquable mise en valeur du territoire avec un quadrillage très serré de villas, puissantes entreprises agricoles. La période est faste comme l'attestent la villa de Montmaurin ou les thermes. Mais à partir de l'an 500 (jusqu'en 1500), les grandes invasions ravagent les villes et l'insécurité est partout, les vallées subissant les assauts de peuplades qui les jettent dans des guerres ruineuses.

Moyen-Âge

Les Vandales commencent cette destruction mais tombent dans la plaine de l'Adour. Au début du Ve siècle, les Wisigoths occupent tous les passages permettant d'atteindre l'Espagne et leur guerre avec les Francs se termine par la victoire de Clovis. En 507, il incorpore la Bigorre à son domaine. Après sa mort, la cité de Bigorre change de multiples fois de souverains. En 840, le comté de Bigorre est constitué et entériné par Charles le Chauve. Tarbes est alors une double ville fortifiée et le développement marque cette époque où la construction des châteaux et des forts débute. En 1360, l'exécution du Traité de Bretigny oblige le baron de Bazilhac à remettre le comté aux mains du Roi d'Angleterre et ses garnisons s'installent dans les châteaux. La peste noire tue la moitié de la population en 1356. Aux XIIIe et XIVe siècles, les monarchies françaises et anglaises s'affrontent et meurtrissent la Bigorre qui déplore la perte de la Rivière-Basse, avant que le Nord ne la soumette définitivement.

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De la Renaissance à la Révolution

Alors qu'une belle reprise économique s'annonçait vers 1500, les guerres de religion de 1569 à 1589 livrent la Bigorre de la plaine à un théâtre où les pires exactions ont lieu. En 1553, le futur Roy de France né à Pau succède à sa mère en 1572 sur le trône de Navarre, devenant ainsi le dernier Comte de Bigorre. La paix ayant été restaurée, les paysans développent le territoire grâce à la culture et l'élevage. En 1659, le Traité des Pyrénées qui délimite la frontière avec l'Espagne est signé par Louis XIV. Le Grand Siècle de prospérité est le XVIIIe, notamment après 1725. Là encore l'agriculture joue un rôle primordial avec trois piliers : les grains dont le blé, les chevaux et les mulets, la vigne et le vin. Le baron d'Etigny intendant à Auch, construit les routes royales en longues lignes droites qui restent l'essentiel du réseau routier.

De la Révolution au XXI siècle

La misère marque les 33 années du règne de Louis XV et 1774 en est certainement la plus terrible. Un virus décime les troupeaux et en Vallée d'Aure, 4 500 bovins périssent, mettant à mal les semences et une économie fragile. La famine fait rage. L'industrie est peu développée et l'intendant d'Etigny souhaite faciliter le commerce des papeteries de Tarbes et des lainages de Bagnères en traçant de nouvelles routes. La station thermale de Cauterets connaît alors un bel essor mais le mécontentement grandit, c'est la Révolution.

Après la Révolution

L'Assemblée publie la liste officielle des noms et l’étendue des 83 départements qui formeront la France. Les 16 et 26 février 1790 naît le département des Hautes-Pyrénées composé de la Bigorre et des Quatre Vallées et voit la ville de Tarbes devenir son chef-lieu.

Milieu du XIXe siècle

Le potentiel agricole trouve sa pleine utilisation. Le tourisme apparaît avec de riches voyageurs. L'évolution de la médecine met en lumière les propriétés de l'eau : c'est l'âge d'or du thermalisme. Venus en cure à Luz-Saint-Sauveur en 1858, Napoléon III et l'impératrice Eugénie mettent en place des chantiers faramineux comme le pont Napoléon, des hôpitaux, et la construction d'une route qui relie les stations. Ces projets coïncident avec l'arrivée du train et la ligne Paris-Tarbes permet un tourisme de grand essor. Les hôtels luxueux apparaissent. Cauterets et Bagnères-de-Bigorre attirent la haute société parisienne dont ils sont des lieux de villégiature. Victor Hugo, Sarah Bernhardt, George Sand, Claude Debussy promeuvent l'image de marque des Pyrénées et le mouvement du romantisme contribue à leur notoriété. A la fin du siècle arrive l'électricité et une centrale est installée dans l'ancien moulin de Saint-Créac.

La Grande Guerre

Au début du siècle, Tarbes devint une grande ville de garnison. Quand la Première Guerre mondiale éclate, les Bigourdans sont très motivés, les civils et même les femmes participent en faisant fonctionner les usines à plein régime. En 1918, près de 40 000 hommes portent l’uniforme. Il y aura plus de 6 000 tués. C'est un Bigourdan commanda les armées alliées : Ferdinand Foch. Il sera accueilli à Tarbes dans un véritable délire.

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La guerre 1939-1945

Après la guerre civile espagnole, la deuxième guerre mondiale éclate. Jusqu'en 42, le département est en zone libre. Tarbes doit faire face à l'arrivée de 40 000 personnes en juillet 40 ! Le 11 novembre, les troupes d'occupation pénètrent dans le département. Le nombre des prisonniers bigourdans est estimé à 6 000.

La Résistance

Dès l'appel du Général De Gaulle, des mouvements de résistance s'organisent. Les réseaux d'évasion vers l'Espagne sont mis en place et nombreux sont les Pyrénéens à sauver des juifs. Le capitaine André Pommiès fonde le CFP, un corps franc constitué de volontaires du sud-ouest de l'Espagne ainsi que des militaires actifs et réservistes. De 1942 à 44, les actions marquantes sont nombreuses, comme le sabotage de l'usine de Soues qui évite le pilonnage aérien. Très actif, le CFP est l'un des principaux éléments de l'Organisation de Résistance. Les maquisards transportent armes et matériel, sabotant les principaux moyens de transports et de production des Allemands. De sa fondation à la libération, le Corps Franc Pommiès aura mené 900 opérations militaires, perdu 387 hommes et 156 seront déportés.

L’après-guerre

Parmi les grandes réalisations de l’après-guerre, citons la construction de la basilique Saint-Pie X à Lourdes, des équipements hydroélectriques, de l’aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées, des grands ensembles immobiliers, les créations de stations de ski (une seule remontée mécanique en 1939, 152 en 1981), les améliorations du réseau routier dont la route de Tarbes à Lourdes et l'autoroute A64... ou encore l’aménagement des établissements thermaux.

De nos jours

Entre les deux guerres, Jean-Raoul Paul, ingénieur polytechnique, conduira l’industrialisation du département et installera les premières stations d’hiver, notamment celle de Barèges. Le thermalisme s'ajoute à l'attractivité du département, l'armement et les chemins de fer marquent son industrie. Alstom, Socata, Pechiney et Seb sont autant de grands noms qui auront déterminé son économie. Le département évolue vers un modernisme notable tout en restant attaché à ses traditions. Lourdes en son cœur, la chaîne des Pyrénées et ses espaces naturels boostent le tourisme et sa gastronomie en fait une destination réputée.

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