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Villes et villages

Les villes nouvelles, fondées sur un siècle et demi, entre le XIIIe et le XIVe sont bâties sur des plans rigoureusement géométriques. Elles sont une douzaine dans le département, dont une à Trie-sur-Baïse. Avec sa collégiale typique et des halles au centre d'une place carrée, cette bastide a subi de nombreux bouleversements dont des pillages et des saccages durant la guerre de Cent Ans. Les Carmes y fondèrent un monastère en 1365 et l'église, surmontée d'un clocher massif, toujours visible, marque en 1444 un âge d'or de construction. La mairie, imposant édifice Empire, abrite, en son rez-de-chaussée, une halle aux extensions de type Baltard. Des vestiges des fortifications de la cité sont encore visibles.

Sur la route des moulins à eau 

De la montagne à la plaine, l'eau virevolte avec fougue et nombreux sont les villages à abriter lavoirs et fontaines de charme. Pendant des siècles, c'est pourtant sa force qui servit les Bigourdans et les moulins à seigle, à maïs, à blé ou à noix ont assuré le quotidiens des habitants. Installés au fil des torrents, des rivières et des ruisseaux afin d’utiliser la puissance de l'eau pour moudre, presser ou fouler, ils étaient plusieurs centaines à parsemer le territoire. Aujourd'hui, beaucoup ont été laissés à l'abandon mais certaines vallées ont tenu à perpétuer le bruit des meules qui œuvrent. Restaurés, ils ouvrent régulièrement leurs portes au public. Le moulin de la Ribère à Mauvezin, ceux de Gèdre-Dessus, le moulin Debat à Saint-Lary-de-Soulan, celui de la Traoué à Montaigut ou encore celui de la Mousquère à Sailhan constituent de beaux prétextes pour découvrir le département. De la vallée d'Aure au Pays Toy, des randonnées sont possibles autour de chacun d'eux.

Saint-Sever-de-Rustan

Si Saint-Sever-de-Rustan réussit encore aujourd'hui à nous émouvoir, c'est d'abord pour son ensemble architectural. L'histoire du village est aussi vive que l'eau qui la traverse, le vestige d'un rempart s'ouvre d'ailleurs sur son cours par une porte en briques, et si elle commence véritablement en l'an 800 avec la création de sa célèbre abbaye bénédictine, le site était fréquenté dès le néolithique ! Ce que vous retiendrez reste tout de même ce monument religieux incroyable et monumental, qui tient plus du palais que du monastère et dont architecture à la Mansart lui valut même le surnom de « Petit Versailles du Sud-Ouest ». Détruit puis reconstruit maintes fois, il est a lui seul un condensé de l'histoire de l'art. Tous les styles s'y retrouvent et s'y mêlent dans un esthétisme qui court de la plénitude romane à l'opulence du classicisme avec des touches baroques et des moulures délicates. Classé Monument historique dès 1914, ce joyau est loin d'être le seul et Saint-Sever-de-Rustan est fidèle à son passé d'ancienne bastide qui a vu le jour en 1297. Dans ses rues pittoresques, elle a conservé ses maisons à ambans et à colombages qui associent bois, briques cuites et crues et même les galets bruns de l'Arros. L'église romane Saint-Pierre-aux-Liens avec un plan en croix latine complète le lieu où vous trouverez une aura unique, à voir et à savourer comme un voyage dans le temps.

Châteaux

Ils sont les vestiges d'époques révolues et gardent un pouvoir de fascination intact : les 39 châteaux dont 13 châteaux forts et les six manoirs des Hautes-Pyrénées témoignent du passé flamboyant où protection et guerre rythmaient le quotidien. Celui de Lourdes est un des plus emblématiques et c'est dans les traces de Charlemagne lui-même que vous marchez en le visitant. Située au cœur de la ville qu'elle domine sur son piton rocheux, cette fortification médiévale d'époque romaine est simplement magnifique. La nuit, son donjon lumineux berce la cité et sa beauté fait presque de l'ombre au château de Mauvezin, dont l'état exceptionnel dû à une rigoureuse restauration et l'histoire ont forgé la renommée. En 1083, il est évoqué dans des écrits et s'il fut certainement bâti au XIe siècle par les comtes de Bigorre, c'est Gaston Fébus qui le restaura en y élevant notamment un donjon de 37 mètres vers 1380. Il fut longtemps un véritable gage de paix avant que la guerre de Cent Ans n'en fasse un objet de disputes féroces, dont un siège mené par le duc d'Anjou en 1373. Cette forteresse servit de prison durant les guerres de religion et aujourd'hui ses murs de pierre abritent six salles avec un musée folklorique et historique.

En vallée d'Aure vous trouverez la Tour de Cadéac, un des derniers vestiges du château de Tramezaygues datant du XIIe siècle, et au cœur de la Barousse, le petit village médiéval de Bramevaque conserve des vestiges d'un château du XIIe siècle qui, s'ils ne sont pas les plus connus, méritent d'être visités. Au sommet du massif, les restes du donjon trônent au centre d'une terrasse où s'ouvre un mur derrière lequel un escalier court autour de salles éclairées par une meurtrière. Les vestiges d'une chapelle romane complètent ce magnifique site qui s'inscrit dans un environnement époustouflant.

Architecture religieuse

On dit que la foi déplace les montagnes : avec 700 édifices religieux dispersés dans toutes les vallées, dans les Hautes-Pyrénées, elle s'en garderait bien. Cet héritage spirituel témoigne d'abord de la ferveur qui régnait dans le département ainsi que de la forte influence de l'église catholique dans sa société. Les 550 églises paroissiales, 150 chapelles et 10 abbayes composent aujourd'hui un magnifique patrimoine architectural. Une centaine relève de l'époque romane, visible dans les monastères et les prieurés qui imposent de par leur grandeur un silence respectueux. Nef pure et simple, imposant avant-corps, chapiteaux sculptés, colonnes et arcs vous impressionneront, à l'instar de l'abbaye de Saint-Savin, joyau s'il en est. L'abbaye de l'Escaladieu fait partie des sites à ne surtout pas oublier de visiter et ses évolutions architecturales n'ont d'égales que les jardins qui l'entourent jalousement. Près de 60 monuments à dominante gothique se répartissent dans le nord et le centre du département et la haute vallée de l’Adour. Les fresques intérieures sont de véritables œuvres et beaucoup côtoient l'exubérance baroque que les frères Ferrère, originaires du département, ont distillée en leur cœur.