Artisanat yucatèque

Hamac maya. L’accessoire indispensable de la sieste ! On le voit partout et l’envie d’en rapporter un à la maison ne se fait pas attendre. Cela tombe bien, c’est dans la péninsule du Yucatán que l’on trouve les plus beaux et les plus confortables du Mexique, et parmi les plus recherchés au monde. Le « village des hamacs » est Tixkokob, à 22 km de Mérida. Presque tous les hamacs vendus à Mérida viennent de là. Il est conseillé de prendre au moins la taille « matrimoniale », qui permet de s’installer plus facilement en diagonale et donc de se lover dans le hamac de façon presque horizontale. À l'origine en fil de sisal, les hamacs sont aujourd’hui fabriqués en coton, ou en nylon et polypropylène. Le coton est plus agréable et confortable, mais plus chaud ; les hamacs synthétiques, adoptés par beaucoup de Yucatèques, sont plus frais et résistants à l’humidité, mais moins au soleil. Pour un beau hamac et le meilleur confort, prenez un hamac en coton « perlé », au tissage très fin, qui allie parfaitement douceur et solidité. Le prix d'un hamac dépend du matériau employé et de la qualité du tissage.

Joaillerie en graines de cocoyol. C’est l’une des spécialités d’Izamal. Le cocoyol est une palme de la famille des arecáceas dotée d’épines effilées. L’huile et la pulpe que l’on tire de ses graines servent traditionnellement comme aliments, comme remèdes médicinaux, ou pour fabriquer des savons. Les artisans en font de magnifiques colliers, bracelets, boucles d’oreilles ou chapelets, selon une technique ancestrale : une fois tombée au sol, la graine doit être enterrée plusieurs années pour sécher, réduire de taille et s’endurcir. Elle est ensuite affinée avec une polisseuse, pour obtenir une jolie bille noire lustrée. Les joailleries en cocoyol sont souvent combinées avec des épines de henequén ou de l’argent. Les bijoux en argent pur que l’on trouve dans les boutiques de la péninsule du Yucatán viennent pour la plupart de la ville de Taxco (État de Guerrero). Ceux en ambre viennent en général du Chiapas. Attention aux contrefaçons, il est recommandé de les acheter dans des boutiques certifiées.

 Artisanat en sisal (henequén). Bien avant l’arrivée des conquistadors, les Mayas du Yucatán utilisaient la fibre extraite de l’agave sisalana (sisal), très résistante, pour fabriquer cordes, sacs ou nattes. L'or vert du Yucatán, qui a fait la richesse de la région au XIXe siècle - comme en témoignent les anciennes haciendas, notamment dans le Campeche ou dans la région de Mérida - se retrouve aujourd'hui dans la confection de nombreux produits artisanaux : tapis, paniers, chapeaux, sacs, portemonnaies, attrape-rêves...

Sculptures en pierres. Les villages de Dzityá, Muna, Tixhualahtún, Halachó et Kankab se sont spécialisés dans le travail de la pierre en conservant d’anciennes techniques mayas. On trouve toutes sortes de pièces décoratives, certaines représentant des divinités mayas.

La sculpture sur bois remonte à l’époque préhispanique. Les missionnaires espagnols utilisèrent le talent des Mayas pour sculpter des icônes religieuses et des retables. Peu à peu, la sculpture sur bois s’est diversifiée et est devenue un art populaire, avec des figurines représentant des musiciens typiques, des animaux de la région, etc. Les principaux bois utilisés sont le cèdre rouge ou blanc, le guayacán et le Chaká (Bursera simaruba), des bois tropicaux très durs.

Masques. Les masques représentant des animaux ou divinités ont toujours constitué un élément central dans les cérémonies, danses et rituels précolombiens. En bois, terre ou papier mâché, ils pourront constituer une déco originale pour votre salon.

 Céramiques. Les céramiques précolombiennes découvertes sur les sites archéologiques ont été une source d’informations inestimable sur le mode de vie ou les rituels des civilisations précolombiennes. Les villages de Ticul et Uayma sont reconnus pour leurs poteries et céramiques. Les artisans travaillent de façon traditionnelle avec le K’abal, ou tour, pour élaborer des pièces d’une grande beauté : cruches, azulejos, masques, répliques de sculptures mayas, etc.

Colliers ou bracelets en coquillages. Depuis l’époque précolombienne, les Mayas utilisaient des coquillages et autres matériaux d’origine marine pour leurs rituels et ornements. Ils confectionnaient des pendentifs, des bracelets, des boucles d’oreilles, ou des instruments de musique, comme la fameuse « trompète escargot ». Le travail de la corne de taureau a remplacé celui, aujourd’hui heureusement interdit, de la carapace de la tortue imbriquée (tortuga carey), espèce marine en voie d’extinction, connue pour ses écailles épaisses.

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Guayabera, hipil et sombrero jipi

Légère, élégante et pratique, la guayabera est idéale pour le climat chaud et humide de la région. Messieurs ne vous privez pas ! Cette chemise typique des Caraïbes a la particularité d’avoir généralement quatre poches, deux au niveau de la poitrine et deux à la ceinture (certains modèles plus désinvoltes n’en portent que deux). Elles sont traditionnellement blanches, mais on en trouve aujourd’hui en beige ou de couleurs pastel. Elles sont décorées de lignes verticales ou de broderies, et se portent au-dessus du pantalon. La guayabera est portée par les hommes, aussi bien dans la vie de tous les jours que pour les grandes occasions (mariages, événements culturels ou politiques, etc.), où elle remplace avantageusement le complet. Plusieurs pays revendiquent l’origine de la guayabera, du Mexique à Cuba, en passant par la République dominicaine ou les Philippines… Le succès de la guayabera auprès de l’élite yucatèque a commencé à la fin du XIXe siècle, époque à laquelle on a commencé à la confectionner à Merida. On la trouve aujourd’hui dans toutes les boutiques de vêtements ou d’artisanat de la péninsule. Il y en a à tous les prix, la qualité étant très variable. Préférez les guayaberas en coton ou en lin à celles en polyester. Ces dernières sont moins chères et plus faciles d’entretien, mais beaucoup moins agréables à porter. Si les guayaberas 100 % coton ou lin ne rentrent pas dans votre budget, portez votre choix sur un mélange 65 % synthétique 35 % coton. Les manches longues sont plus élégantes et formelles, mais pour des vacances à 35 degrés, des manches courtes feront bien l’affaire !

Côté féminin, le hipil (ou huipil comme il est connu en dehors de la péninsule) est également très confortable et élégant. Ce vêtement traditionnel maya, auquel les Européens pudiques ont ajouté leur style à l’époque coloniale, est constitué d’une toile de coton rectangulaire, sans manche, qui descend jusqu’aux genoux. Traditionnellement blanc, le hipil, est orné de broderies colorées représentant des fleurs ou des motifs géométriques, en bas et à l’embrasure du cou. Ces motifs ont souvent une signification symbolique. Sous le hipil, les femmes portent habituellement un long jupon semi-transparent appelé fustán, qui présente les mêmes motifs brodés. Les fines broderies sont réalisées en fil de soie, avec des techniques ancestrales qui nécessitent beaucoup de patience. Dans les boutiques de la péninsule, on trouve facilement des hipils blancs ou colorés, aux motifs modernes et chics, qui feront sensation pour vos prochaines soirées estivales !

Quel couvre-chef porter sous le soleil du Yucatán ? Le plus élégant est sans nul doute le sombrero jipi, communément appelé « panama de Bécal ». Ce chapeau indémodable et aux qualités extraordinaires est tissé avec des fibres extraites de la palme de jipijapa, importée au XIXe siècle du village du même nom en Équateur, où les authentiques « panamas » sont confectionnés. Le village de Bécal, entre Mérida et Campeche, fabrique ces magnifiques chapeaux depuis des générations. Pour conserver la flexibilité de la palme, des conditions précises d’humidité sont indispensables. Les artisans travaillent donc sous terre, dans des grottes ! Ces chapeaux sont chers mais ce sont les plus fins au monde, avec les authentiques panamas équatoriens. Leur finesse est telle qu’elle leur permet de reprendre leur forme originelle après avoir été plié dans tous les sens. Les plus souples peuvent même passer à travers une bague ! N’hésitez pas à demander à visiter un atelier pour apprécier la dextérité des artisans.

Et bien sûr quelques douceurs !

Le Mexique laisse de mémorables souvenirs gastronomiques et la péninsule du Yucatán n’échappe pas à la règle ! Pour ceux qui aiment la cuisine épicée, prévoyez d’acheter quelques sauces piquantes, si possible artisanales. Pas pour les mauviettes non plus, le mezcal et la tequila évidemment ! S’ils ne sont pas élaborés dans la région, vous en trouverez tout de même un énorme choix dans les boutiques de souvenirs et les supermarchés. Ces célèbres liqueurs mexicaines « 100 % agave » font de beaux cadeaux pour ceux qui apprécient l’alcool. Plus original, une bouteille de Xtabentún, liqueur ancestrale produite à partir de la fermentation du miel de fleur de xtabentún, que produisent les abeilles mélipones, à laquelle on ajoute de l'anis.

Le chocolat mexicain à base de fèves de cacao auxquelles sont ajoutées parfois de l’amarante et de la cannelle fera très plaisir aux gourmands. Rapportez aussi du cacao pur pour épater vos amis avec la sauce typique appelée mole, à base notamment de piment et de cacao. Quelques paquets de café du Chiapas, de Veracruz ou d’Oaxaca raviront les amateurs. On peut aussi rapporter des gousses de vanille ou des produits dérivés. La vanille mésoaméricaine est la seule au monde à être pollinisée de façon naturelle, par l’abeille mélipone et une espèce de colibri endémique. Elle est très parfumée et a un goût puissant. Les plus réputées sont produites dans le Veracruz. Gaya et Reyna Orlando sont des marques recommandées. Attention, la vanille vendue dans les supermarchés est souvent d'origine synthétique ! Enfin, offrez-vous du miel de mélipone, au goût floral très prononcé. Il était produit et consommé par les Mayas bien avant l’arrivée des conquistadors.