Madagascar, la " Grande Île " de l'océan Indien, " sanctuaire de la nature ", " île-continent ", " paradis inconnu ", " carrefour culturel "... Les brochures touristiques encensent cette terre perdue au large de l'Afrique, et pourtant si proche, parfois, de l'Asie. Mais Tanindrazana, la " terre des ancêtres " ne se réduit pas à ces stéréotypes miroitants. Comment décrire les fascinants jeux de couleurs, ces camaïeux de pourpre, de vermillon, de cobalt, d'ébène, d'opale, d'émeraude et de jade, tant d'aquarelles vivantes qui enchantent le regard ? Si les options sont multiples pour partir à la découverte de la Grande Île, on peut imaginer s'offrir une escapade dans le sud, d'abord dans le superbe parc national de l'Isalo, avant de finir rejoindre Tuléar puis les plages sauvages de l'Ifaty.

Un parc national exceptionnel et très couru

Ce superbe parc national (81 540 ha), le plus visité du pays, s'étend à l'ouest de Ranohira, dans la région de l'Ihorombe. On pourrait facilement y passer deux ou trois jours pour s'immerger dans cette nature exceptionnelle. Ainsi, on pourra admirer à loisir le soleil levant et les formidables embrasements du crépuscule sur un paysage presque lunaire... L'Isalo offre en effet des enchaînements de canyons, des pics de grès qui vont du rouge au rose, des grottes, des masses de granit sculptées par les vents et les eaux. Ailleurs, ce sont des plateaux creusés de cratères, des déserts de pierre et de silence, des escarpements abrupts... Dans ce paysage où tout semble mystère, le vent qui souffle entre les massifs calcaires est chargé de sens ; peut-être est-ce le murmure d'un ancêtre... En effet, les roches de l'Isalo abritent des sépultures, tant Bara que Sakalava (qui y résidaient avant d'en être chassés, les guides sauront peut-être vous expliquer) faisant d'elle une terre sacrée. De nombreux lieux y sont fady et il faut les respecter : ne désignez par exemple rien en montrant du doigt. Sept espèces de lémuriens sont recensées dans le parc, dont 4 nocturnes et 3 diurnes. Lors de votre promenade, sans doute apercevrez-vous ainsi les catas, les sifakas, et les lémuriens bruns... peu farouches. Vous trouverez également dans le calme exceptionnel de ce lieu 86 espèces d'oiseaux (dont le drongo malgache, le merle de roche de Benson - Pseudocosyphus bensoni, une espèce endémique protégée, ou le corbeau pie), ainsi que des reptiles en tout genre (inoffensifs), de l'impressionnant lézard aux serpents (boa notamment) en passant par les grenouilles, dont le Boophis albilabris occidentalis, endémique (on peut l'observer près de la cascade des Nymphes).  La flore compte environ 1 200 espèces et comprend aloès, épineux, palmiers rares comme le satrana qui résiste au feu (Bismarkia nobilis) ainsi qu'une plante grimpante spectaculaire appelée " le pied d'éléphant " (Pachypodium rosulatum). À noter que 80 % de la forêt originelle ont été décimés par le feu en 2011 ; quelques rares espèces ont survécu en s'adaptant (espèces xérophiles), comme le Tapia ou le Heza (dont le bois vert est couramment utilisé comme bois de chauffe : il est parfaitement combustible, comme du bois mort). Le sabotse, une plante endémique, aurait donné son nom au massif. Votre guide local vous conduira sur tout le parcours et devrait vous rendre la visite passionnante. Zozoly a été particulièrement remarquable et nous parle avec passion.  

Pour passer quelques jours dans l'Isalo, voilà deux adresses de rêve. Aux portes du parc, du côté de Rahonira, Le Relais de la Reine est un hôtel de charme dans une oasis de verdure (40 ha), plantée au coeur d'un site superbe. Une adresse haut de gamme, avec piscine, court de tennis, centre équestre, terrain d'aviation, transferts sur les sites, via ferrata, location de voitures, spa de haute qualité dirigé par Brigitte Rocfort... L'ensemble s'enorgueillit même de ruches, d'un verger et d'un potager bio que l'on prendra plaisir à visiter. Les chambres (des bungalows en pierre, une originalité copiée sans cesse depuis l'ouverture de l'hôtel) sont vastes, et d'un goût exquis. Bref, la grande classe ! Des circuits pédestres ont également été aménagés, offrant des points de vue spectaculaires sur l'Isalo, prévoyez de rester au moins deux nuits pour pouvoir profiter pleinement du lieu. Le Jardin du Roy, un autre établissement tenu par les mêmes propriétaires, partage quelques activités avec Le Relais de la Reine. Également parfaitement intégré dans l'environnement, avec ses pierres de granit taillées à la main, son utilisation du palissandre, du marbre, de la labradorite, voilà encore des prestations haut de gamme. Les 5 chambres entourent un grand espace vert bien entretenu et un club équestre propose de superbes balades d'une heure à la demi-journée. On trouve aussi un restaurant et une superbe piscine ensoleillée. Enfin, les petits budgets pourront choisir les bungalows " Rênes de l'Isalo " situés entre les deux établissements. Le paradis à petit prix.

Tuléar, point final de la RN7 et point de départ de la route des plages

Après la visite du parc, on prendra la route de Tuléar, à 12 km au nord du tropique du Capricorne. Carrefour stratégique de l'Ouest malgache, Tuléar est aussi le point final de la merveilleuse descente de la RN 7 et offre une touche de bleu rafraîchissante après la terre rouge et aride. Une ambiance indolente règne dans ces rues gorgées de soleil, et la ville tout entière semble se reposer dans l'attente de la tombée de la nuit pour profiter pleinement de la vie nocturne endiablée.

Des efforts considérables ont été faits pour redynamiser la région : un front de mer en rénovation, des lieux et activités culturels en expansion, une offre sportive variée, une propreté notable et de belles routes goudronnées jusqu'à Ifaty. Car l'atout de la ville reste surtout sa proximité avec les plages sauvages du Canal du Mozambique (Anakao, Salary, Ifaty...) vers lesquelles tout le monde se dirige le week-end venu.

Farniente dans la baie d'Ifaty

La baie d'Ifaty est pour beaucoup de voyageurs synonyme de farniente, de belles plages bordées de cocotiers... mais aussi de station balnéaire d'une certaine ampleur. Cette vision doit bien vite être tempérée (un moindre mal dans cette région où le soleil écrase les plus endurcis) : on est en effet bien loin de la Grande Motte ! Le " pôle touristique " principal du village de Mangily (quand on parle d'Ifaty, on parle en fait du village de Mangily !) est constitué de simplement quelques établissements où les bungalows sont rois.  Pour les amateurs, Mangily est un site connu et reconnu pour la plongée. Malheureusement, le Massif des Roses a quelque peu perdu de sa superbe. Il faut dire que le développement touristique qu'a connu la zone balnéaire d'Ifaty ces dernières décennies a contribué à sa détérioration. Plusieurs Organisations non gouvernementales, à l'instar de l'ONG Bel Avenir et de Reef Doctor, oeuvrent activement pour sa préservation. Heureusement depuis 2007, le site est officiellement protégé. Les enfants qui jouent sur la plage et les villages de pêcheurs vous garantissent également de beaux moments en contact avec les locaux. Voir le survol de la côte avec notre petit drone

 

Infos futées

Quand ? Toute l'année, mais la saison cyclonique s'étend de janvier à mars. Août et octobre sont les mois les plus prisés. Avril/mai et novembre sont de très bons choix.

S'y rendre. Vols presque quotidiens. Le prix moyen d'un vol aller-retour Paris-Antananarivo varie entre 700 € (basse saison avec une ou deux escales) et 1 500 € (direct en haute saison).La compagnie Air Madagascar est vraiment agréable puis Tsaradia sa nouvelle filiale permet de faire les vols intérieurs. Si la réputation d'Air Madagascar sur ses vols intérieur n'était pas très bonne, ce renouveau a permis de retrouver un très bon niveau de qualité

S'organiser sur place. L'agence Malagasy tours est un agence locale qui sait conjuguer une organisation irréprochable pour son séjour tout en offrant un approche intense et intime en dehors des sentiers battus. Une bien belle découverte que nous recommandons. Voir aussi la vidéo d'Yvon, leur guide qui nous parle de sa passion pour la Côte du Capricorne.