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Femme bahaméenne© Daniel M Ernst - shutterstock.com.jpg

American Way of Life

Le mode de vie bahaméen est très influencé par celui des États-Unis. Cette influence est particulièrement notable chez la jeune génération, qu’il s’agisse du langage, de la mode vestimentaire, de la musique, de la nourriture, et des références culturelles en général. Ainsi, les grandes chaînes de restauration rapide américaines sont largement représentées sur les îles et les hamburgers remplacent de plus en plus le traditionnel peas’n’rice. Autre aspect de cette proximité culturelle, les jeunes Bahaméens faisant preuve de facilités particulières sur le plan sportif peuvent bénéficier aisément de bourses d’études aux États-Unis.

British Education

Le modèle d’éducation bahaméen est largement inspiré du système britannique (uniformes en prime de l’école au lycée !), et les jeunes bénéficient d’une solide éducation. L’école est obligatoire jusqu’à 16 ans ; pour les études supérieures, l’hôpital Princess Margaret à Nassau abrite une école d’infirmières, tandis que l’université des Indes occidentales possède un campus à Nassau et un autre à Freeport, ainsi que des antennes sur différentes îles voisines. Pas moins de quatorze nations des Caraïbes de langue anglaise partagent l’administration de cette université, qui accueille sur chacun de ses campus des étudiants de tous ces États. Les Bahamas se sont fait une spécialité de l’enseignement du management hôtelier et du tourisme. Pour d’autres cursus, la plupart des jeunes, profitant d’accords et de bourses, doivent s’expatrier en Grande-Bretagne et au Canada. Une fois diplômés, ils sont nombreux à revenir sur leurs îles natales.

Emploi : les services en tête

Environ 90 % du PIB du pays provenant des services, cette branche d’activité représente aujourd’hui l’essentiel de l’emploi local. Le tourisme à lui seul embauche la moitié de la population active du pays, suivie du secteur des finances, second acteur économique du pays après le tourisme. Les principaux pôles d’activités sont concentrés à Nassau, Paradise Island, et Freeport dans une moindre mesure ; le complexe Atlantis à lui seul, avec ses 8 000 employés, se classait jusqu’à l’arrivée du complexe Baha Mar comme le second employeur du pays, juste après le Gouvernement… En 2019, le taux de chômage s’élevait à 9,63 %. Suite à crise du Covid-19, il a explosé à plus de 25 % avant d'entamer une nette baisse l'année suivante (21,5 %) qui devrait se poursuivre.

L’emploi local est favorisé par des mesures assez strictes : les Bahamas sont le pays des Caraïbes le plus exigeant en termes de formalités d’entrée sur le territoire, et les permis de travail pour toute personne de nationalité étrangère sont particulièrement difficiles à obtenir.

La famille, un pilier

La famille est une valeur essentielle aux Bahamas. Sur les Out Islands notamment, d’ailleurs surnommées les « Family Islands », la famille demeure le noyau de la société. Toutefois, sa structure a connu des mutations notables au cours des générations. L’accès aux études supérieures à Nassau et à l’étranger pousse certains jeunes à s’éloigner du noyau familial, et à s’y installer à la fin de leurs études pour débuter leur carrière professionnelle. D’autres choisissent au contraire de s’arrêter à la fin de l’école obligatoire, ou de revenir dans leur île natale après leurs études, et fondent alors une famille à peine le cap de la vingtaine franchi. Malheureusement, il est assez fréquent que ces liaisons précoces s’achèvent par un divorce quelques années plus tard, si bien qu’aujourd’hui, les familles monoparentales sont assez nombreuses. En définitive donc, si le lien familial est encore fort, il n’est pas rare de rencontrer des familles avec mère à Long Island, père à Abaco, fils à Nassau et fille au Canada.

Homosexualité

À l’image des îles caribéennes voisines, les Bahamas n’excellent pas dans le domaine des droits aux personnes LGBT : pas d’union civile pour les couples de même sexe, adoption interdite, et aucune loi de pénalisation contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle. Comme partout, l’homosexualité existe, mais on ne la voit pas, on n’en parle pas. Si la Rainbow Alliance des Bahamas apporte son soutien à la communauté homosexuelle bahaméenne, ne vous attendez donc pas à trouver sur place des établissements gay friendly.

Place de la femme

Les femmes bahaméennes sont tout à fait bien intégrées dans la vie sociale aux Bahamas, elles occupent majoritairement des postes dans le tourisme, l’hôtellerie et les services, où elles sont parfois majoritaires. Souvent plus éduquées que les hommes, elles sont la force vive du pays.

Mais derrière ce quotidien, certaines inégalités persistent en matière juridique, notamment en termes d’héritage : elles ne disposent toujours pas du même droit que les hommes de transmettre la citoyenneté à leur époux d’origine étrangère. Des femmes de premier plan, de toute orientation politique, continuent à faire pression pour une modification de la Constitution et une révision des lois pour intégrer l’égalité dans ces règles, mais tout reste encore à faire.

Bush medicine

La « bush medicine » – médecine traditionnelle – est pratiquée par les Bahaméens depuis des siècles. Les traditions africaines sont à l’origine de ces savoirs si particuliers qui ont envahi les îles pendant la période de l’esclavage, et qui sont aujourd’hui encore largement transmises de mère en fille. Les habitants de Cat Island doivent notamment leur réputation de longévité à leur connaissance et à l’usage régulier des plantes que tout un chacun possède dans son jardin. Plus d’une centaine sont ainsi répertoriées sur les îles pour leurs effets thérapeutiques.

Protection sociale

Les Bahaméens profitent du NIB, National Insurance Board. Lancée en 1972, cette organisation a pour objet de gérer et d’administrer le programme national de sécurité sociale, officiellement en action depuis le 7 octobre 1974. Son rôle majeur est de couvrir les citoyens par le biais d’indemnités en cas de maladie, d’invalidité, d’accident du travail, de maternité, de retraite ou toute autre source de perte involontaire de revenu. C’est l’équivalent de notre Sécurité sociale française : une cotisation mensuelle est prélevée sur le salaire brut des employés ; elle peut être complétée par une mutuelle privée selon le choix et la politique de l’employeur.