Découvrez le Paraguay : Religions

Ne soyez pas surpris si votre chauffeur de taxi se signe tout en conduisant, vous venez de passer devant une église ! On va probablement vous demander, à un moment ou à un autre de votre voyage, à quelle confession religieuse vous appartenez. Si vous répondez que vous ne croyez pas en Dieu, c’est votre interlocuteur qui aura du mal à vous croire ! Le Paraguay est le pays le plus catholique d’Amérique latine. Si la constitution paraguayenne garantit une totale liberté de culte et la laïcité de l’État, il ne fait aucun doute que l’Église a une influence très forte dans les décisions politiques, en particulier dans celles qui s’opposent à la doctrine chrétienne, comme l’avortement ou le mariage gay. Les Paraguayens croient en Dieu, mais respectent aussi les mitos de la cosmogonie guaranie, ces personnages ancrés dans la culture populaire, qui pour beaucoup n’ont rien d’un mythe et existent réellement !

Un pays catholique

Plus de 88 % de la population paraguayenne se dit catholique, c’est un record en Amérique latine ! Les Paraguayens, toutes générations confondues, sont de fervents croyants. Les églises sont souvent pleines et l’on se presse en masse lors des grands pèlerinages, en particulier celui du 8 décembre, jour de l’Immaculée Conception, pour rendre hommage à la Vierge des Miracles de Caacupé. Quant aux débats de société, les mentalités restent très fermées au mariage entre deux personnes du même sexe, ou à la dépénalisation de l’IVG. Huit personnes sur dix y sont opposées.

Une visite historique

L’un des événements les plus marquants de ces dernières années a été la visite du pape François (Papa Francisco) du 10 au 13 juillet 2015. Issu de l’ordre des Jésuites, il était très attendu dans ce pays à forte majorité catholique et à l’histoire marquée par les missions. Des dizaines de milliers de personnes s’étaient massées sur la route de l’aéroport pour accueillir le souverain pontife. Il les salua depuis la même Peugeot qui avait transporté 27 ans plus tôt le pape Jean-Paul II. Le lendemain, c’est devant la basilique de Caacupé que se réunirent plus d’un million de fidèles pour la messe en l’honneur de la Vierge de Caacupé. Le pape François a une relation particulière avec le Paraguay. Lorsqu’il était archevêque à Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio passait beaucoup de temps dans les villas (bidonvilles) avec les immigrés paraguayens. Après avoir condamné la guerre de la Triple Alliance, le pape rendit un vibrant hommage à la femme paraguayenne : « Que Dieu bénisse la femme paraguayenne, la plus glorieuse de l’Amérique ! […] Vous les femmes et les mères paraguayennes qui, avec grand courage et abnégation, avez su relever un pays détruit, effondré, submergé par la guerre. Vous avez la mémoire, le patrimoine génétique de celles qui ont reconstruit la vie, la foi, la dignité de votre peuple. » Durant son séjour, le pape François a aussi rencontré un représentant de la cause LGBTI. « La diversité est nécessaire. La richesse de la vie est la diversité. Le bien commun se vit en célébrant les différences », déclara-t-il. Le désormais célèbre « Quien soy yo para juzgarlos ? » (« Qui suis-je pour les juger ? ») fut même affiché par l’organisation Somos Gay sur les panneaux publicitaires de la route de Caacupé.

Les autres religions

Les représentations évangélistes (pentecôtistes, mormons, adventistes…) prennent de plus en plus d’importance et dépassent les 6 % de la population. Parmi les évangéliques, on trouve les mennonites avec des courants plus ou moins traditionalistes. Le judaïsme, l’islam et le bouddhisme sont également présents dans les villes les plus cosmopolites, comme Asunción, Encarnación et Ciudad del Este. Les indigènes ont leurs propres croyances auxquelles se mélangent souvent des préceptes religieux apportés par les églises de toutes sortes qui tentent de les convertir. Les communautés indigènes du Chaco en particulier sont très sollicitées et changent assez facilement de confessions… Enfin, de nombreuses sectes sont présentes au Paraguay, comme les Témoins de Jéhovah et l’Église de l’Unification, plus connue sous le nom de secte Moon. La secte coréenne a acheté à la fin des années 1990, plus de 590 000 hectares de terres dans le Chaco, à Puerto Casado au bord du Rio Paraguay, des terres riches en eau douce proche de la frontière brésilienne. La secte Moon est toujours le plus grand propriétaire terrien du pays !

Mythes et légendes

La culture paraguayenne est pleine de légendes et de personnages mythologiques, la plupart tirés de la cosmogonie guaranie. On les retrouve dans les discussions, le soir au coin du feu, ou à travers la peinture, la sculpture ou la littérature. Les croyances se transmettent oralement, c’est pourquoi elles peuvent varier sensiblement d’une région à l’autre. Parmi les croyances les plus ancrées dans la culture populaire, celle de la Plata Yvyvy (« argent enterré »). Elle veut qu’apercevoir des étincelles dans un champ, ou voir apparaître et disparaître, en un instant, un chien blanc (sans tête !) dans son jardin, serait le signe de la présence d’un trésor ! Cette légende trouve son origine dans les richesses de l’Église qui ont été enterrées par les Paraguayens durant la guerre de la Triple Alliance, pour ne pas les livrer aux envahisseurs. Des fortunes seraient cachées, dit-on, sous les terres paraguayennes…

Le ñanduti, « toile d’araignée » en guarani, a donné lieu à d’innombrables légendes. L’une d’elles est celle d’une jeune fille dont l’amoureux n’est pas apparu le jour de son mariage. Elle part à sa recherche et le découvre mort, sous un arbre. Elle veille alors le jeune homme toute la nuit. Au petit matin, elle découvre le corps de son fiancé sous un manteau scintillant de rosée. Il était recouvert d’une délicate toile d’araignée. Elle décide alors de reproduire le travail de l’araignée, avec du fil et une aiguille, pour en faire un linceul de dentelles. Plus joyeuse, la légende de ce jeune guerrier, Ñandu (« Araignée »), amoureux de la fille du cacique, elle-même éprise de Ñandu. Le cacique décide de marier sa fille, le lendemain matin, la promettant à celui qui apportera le plus beau présent. Tous les prétendants partent à la chasse, mais Ñandu ne peut abandonner sa mère âgée, prise de fièvre depuis des jours. Le soir arrive, et Ñandu entend déjà les tambours annonçant les premières offrandes : un perroquet, un tatou géant, une peau de jaguar… Désespéré, Ñandu grimpe en haut d’un grand arbre et commence à pleurer. À la tombée de la nuit, sa mère se réveille et part à la recherche de son fils, pleine d’inquiétude, sachant la détresse amoureuse du garçon. Du pied de l’arbre, elle aperçoit le jeune homme, recouvert d’une grande toile d’araignée, scintillant à la lumière de la lune. Elle retourne chez elle et décide d’imiter l’araignée, tissant toute la nuit, avec ses propres cheveux blancs, une magnifique dentelle. Le lendemain matin, Ñandu trouve sa mère endormie sous la dentelle. Il comprend qu’elle lui est destinée et l’apporte au cacique. Celui-ci, émerveillé par une œuvre si délicate, décide de marier les amoureux.
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