Des objets artisanaux
L’artisanat paraguayen est de bonne qualité et les prix restent très accessibles en général. Le seul inconvénient peut être l’encombrement de certaines pièces, si vous poursuivez votre voyage. Une harpe par exemple ! On distingue traditionnellement l’artisanat indigène, en provenance du Chaco surtout, et l’artisanat populaire issu du métissage hispano-guarani, réalisé dans la région orientale.
L’artisanat indigène est varié. Chaque groupe ethnique fait l’usage de techniques ancestrales et de matériaux naturels de sa région. Dans le Chaco, la plupart des communautés utilisent les fibres de tacuarembó, de pindó et de karaguatá pour réaliser des paniers et des sacs. On trouve également des sculptures en bois de palo santo, guayacán, karanda’y, ou cèdre, qui représentent le plus souvent des figures zoomorphes (yacarés, jaguars, tatous…). Les Indiens fabriquent aussi des masques et des bancs traditionnels au symbolisme fort, les apyká. Enfin, la céramique, produite depuis des temps immémoriaux, a un caractère bien plus fonctionnel que décoratif (urnes funéraires, ou récipients à usage culinaire), mais les artisans s’adaptent de plus en plus aux goûts occidentaux. Le Museo del Barro à Asunción et le Museo Guido Boggiani à San Lorenzo (Gran Asunción), présentent de belles pièces artisanales indigènes, vendues dans un esprit de commerce équitable.
L’artisanat populaire quant à lui, s’est développé dès le début de la période coloniale. On trouve de belles céramiques cuites au tatakuá dans les environs de la capitale, comme dans le village d’Itá. Les formes naturalistes sont dominantes, mais de plus en plus d’artistes intègrent dans leurs créations les mythes populaires. Certaines pièces sont devenues célèbres et se trouvent partout, comme les groseritos de l’artiste Rosa Brítez (1941-2017), fabriquées dans l’atelier familial à Itá (Taller de Artesanía Doña Brítez), ou les gallinitas de la suerte (petites poules porte-bonheur), créées par l’artiste Marciana Rojas (1928-2018). À Areguá, la céramique est davantage d’inspiration occidentale et fonctionnelle (vases, crèches, pots de fleurs…), mais il y a également des œuvres plus originales que l’on peut dégoter par exemple dans la galerie El Cántaro. Les articles en cuir (sacs, portefeuille, ceintures…) peuvent faire de jolis cadeaux aussi. Ils sont fabriqués à Itauguá, San Miguel, Atyra, ou Tobatí. Si vous passez par Limpio, offrez-vous le fameux sombrero pirí, le chapeau typique du paysan. Quant au travail du bois, on fabrique des masques de personnages mythologiques à Altos, tandis qu’à Capiatá, Tobatí, ou Yaguarón, les santeros continuent de sculpter des icônes religieuses comme au temps des missions. La ville de Luque est réputée pour ses luthiers (fabrication de guitares et harpes surtout), mais aussi pour l’élaboration de bijoux en filigrane, en or et en argent. Côté tissage, le poncho traditionnel « Para’i de 60 listas », est fabriqué à Piribebuy, intégralement à la main avec des techniques ancestrales. D’une grande finesse, sa fabrication demande des jours de travail, d’où son prix élevé. Le Paraguay produit aussi des hamacs, ponchos et couvertures en laine de mouton, du côté de San Miguel. Enfin, bien sûr, vous ne passerez pas à côté des fameuses « toiles d’araignée », les dentelles ñanduti, extrêmement fines, réalisées à l’aiguille à l’aide d’une toile tendue sur un support en bois. Traditionnellement blanches, on trouve des ñandutis de toutes les couleurs aujourd’hui. Les motifs sont géométriques ou inspirés de la nature (papillons, oiseaux, fleurs…). On en fait des vêtements, du linge de maison, ou des robes de mariées. Ces adaptations locales de la dentelle de Ténérife, aux motifs propres à la culture guaranie, sont réalisées dans les environs d’Itauguá.
Pour en savoir plus sur l’artisanat paraguayen, l’IPA (Instituto Paraguayo de Artesanía) dispose d’un site intéressant : ww.artesania.gov.py
Chemise ou T-shirt
Si vous arrivez en été au Paraguay, offrez-vous immédiatement quelques ao po’i (« vêtement fin » en guarani). Cette chemise traditionnelle en coton est vraiment agréable à porter durant les jours de fortes chaleurs, car très légère. C’est un vêtement élégant, décoré de motifs géométriques ou inspirés de la nature. On le fabrique depuis l’époque du Dr Francia dans le village d’Yataity, considéré comme le berceau de l’ao po’i. Certaines pièces sont aujourd’hui faites à la machine, mais de nombreux artisans maintiennent la confection traditionnelle à la main (hecho a mano). L’ao po’i peut désigner également des serviettes de table, napperons ou autres étoffes. Moins traditionnel que l’ao po’i, un T-shirt (camiseta) à bandes rouges et blanches de l’Albirroja, la sélection paraguayenne de football, vous permettra de vous intégrer immédiatement aux Paraguayens ! Quant aux expatriés, ils devront choisir leur clan : Olimpia ou Cerro Porteño ! On trouve aussi dans les rues d’Asunción des T-shirts originaux aux motifs tirés du folklore paraguayen (tereré, mitos, messages humoristiques en guarani, etc.).
De l’herbe et du rhum !
Ceux qui auront apprécié leurs sessions de tereré ou de maté se feront un plaisir de se procurer tout le matériel nécessaire : thermos gravé avec son prénom, bombilla, calebasse, et bien sûr un paquet de yerba mate. Il existe aussi du mate cocido en sachet à infuser. Côté yuyos, ces plantes médicinales que l’on infuse dans l’eau du tereré, procurez-vous un beau mortier en bois de palo santo, ou des sachets à infuser (à défaut de pouvoir emporter les herbes fraîches). On en trouve une grande variété dans les supermarchés. Les herbes apaisent les maux les plus courants, avec des noms bien exotiques pour impressionner votre grand-mère : jaguarete ka’a, yate’i ka’a, hurusu he’e, kapi’i katî, batatilla ykokû… Pas toujours très savoureux, mais lançons-nous ! Et pour apporter un peu de douceur aux yuyos, trop amères, la stévia (ka’a he’ẽ) fera très bien l’affaire. En poudre ou liquide, on la trouve dans toutes les épiceries. Enfin, même si le pays n’est pas connu pour son rhum, les amateurs choisiront de préférence une bouteille de Fortín, El Supremo, Jules Verne, ou Papagayo.