BLAUGIES

Bière Darbyste, Moneuse, Saison d'Epautre, Moneuse Spéciale Noël, la Vermontoise

Tout a commencé en 1988 avec du matériel plutôt simple : casserole, tourie, brûleur pour le brassage et... huile de coude pour la mise en bouteilles. Mais à force de persévérance, le couple Carlier - Pourtois connut assez rapidement le succès. La petite brasserie de Dour, installée dans une fermette à un jet de bière de la frontière française, s'est équipée en 1992 d'installations plus dignes de son rang. En même temps, les deux fils de la famille, Cédric et Kévin, ont décidé de prendre la relève. Cédric dirige aujourd'hui la taverne-restaurant du « Fourquet », jouxtant la brasserie et Kevin est devenu le brasseur attitré.

Naturelles, traditionnelles, toutes brassées sur place et sans adjonction aucune, ses bières sont toutes refermentées en bouteilles de 75 cl. La gamme ne varie guère : la Moneuse - la bière des débuts - est une spéciale légèrement ambrée affichant 8% alc. vol. Elle porte le nom d'un chef de bande français, qui défraya la chronique à la fin du 18^ème siècle. La Darbyste (5,8%) est brassée avec du jus de figues et la Saison d'Epeautre (6%) respecte la tradition des bières de saison du Hainaut. A celles-ci vient s'ajouter dès la fin de l'automne la Moneuse Spéciale Noël (8%). Plus récemment, Blaugies s'est associée avec la brasserie américaine Hillfarmstead, dans l'état du Vermont, pour produire La Vermontoise d'orge et d'épeautre, épicée de houblon américain. Brassée dans le village hennuyer, elle est également exportée avec succès outre-Atlantique. Sachez aussi que la Darbyste a été classée parmi les 50 meilleures bières du monde par le New-York Times et la Saison d'Epeautre 2^ème meilleure Saison de la planète par le “Men’s Journal” américain, derrière la saison Dupont.

Le nom Darbyste fait référence à celui d'un pasteur protestant, Darby, par ailleurs descendant de l'amiral Nelson. Il avait été envoyé dans le Borinage par les autorités ecclésiastiques pour combattre l'alcoolisme, dans une région où les ouvriers dépensaient une bonne partie de leur paye à boire force bière et surtout genièvre que servaient les tavernes du coin au début du 20^ème siècle. La bière s'inspire d'une recette de grand-mère qui consistait à faire macérer figues et bière dans des cruches. On obtenait ainsi un breuvage léger. A-t-il été inventé par Darby lui-même ou l'expression “bière darbyste” faisait-elle référence, de façon un peu péjorative, à une boisson peu alcoolisée que n'aurait pas reniée le pasteur ? Réponse après quelques bières, sans doute !