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MONASTÈRE DE GRAČANICA

Église - Cathédrale - Basilique - Chapelle
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Princi Lazër, Graçanicë (Gračanica), Kosovo
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Dans un écrin de verdure, en plein centre de Gračanica, se cache un joyau de l’art serbo-byzantin : le monastère de Gračanica (Манастир Грачаница/Manastir Gračanica en serbe, Manastiri i Graçanicës en albanais). En 1321, ce fut le dernier édifice fondé par Milutin, grand roi de la dynastie des Nemanjić. De son passé tumultueux, ce monastère orthodoxe serbe a hérité d’une magnifique église médiévale qui vaut autant pour la finesse de son architecture que pour l’éclat de ses fresques. Depuis 2006, ce complexe dédié à la Mère de Dieu (la « Vierge » pour les catholiques) fait partie des quatre sites du pays inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Épargné par la dernière guerre, et désormais placé sous protection de la police kosovare, il est occupé par une vingtaine de moniales, dont l’une est francophone. Pour la visite, il faut laisser une pièce d’identité au poste de sécurité. Une tenue correcte exigée (pas de short ni de débardeur, se couvrir la tête pour les femmes) et les photos sont interdites à l’intérieur de l’église. À l’entrée, ne manquez pas la boutique où sont vendus du miel, de la rakija et du vin de la région viticole de Rahovec/Orahovac, des icônes orthodoxes, ou encore des livres sur les monastères de Serbie et du Kosovo.

Histoire

Des premiers siècles du christianisme à la création du Kosovo moderne, ce monastère symbole de la culture serbe offre un bon résumé de l’histoire mouvementée de la région.

Des origines antiques. Le monastère a été établi en 1321 à l’emplacement d’une église du XIIIe siècle dédiée à la Mère de Dieu, elle-même bâtie à l’emplacement d’une basilique du VIe siècle. Les fondations de cette dernière ont été conservées. Elles portent des inscriptions en latin qui témoignent de remplois provenant de la cité romaine voisine d’Ulpiana. C’est là que les Byzantins avaient créé, au Ve siècle, l’éparchie de Lipljan, l’un des plus anciens diocèses du centre des Balkans. Mais l’antique cité déclina et le siège de l’éparchie fut transféré à Gračanica, où se développa une petite ville plus facile à défendre. Les siècles passèrent, de nouveaux peuples aussi. À partir du XIIe siècle, la région fut disputée par les Serbes et les Bulgares. De ces affrontements, l’église bâtie au XIIIe siècle eut à pâtir. Une destruction qui ne pouvait laisser le roi bâtisseur serbe insensible : « J’ai vu les ruines et la décadence de l’église de la Mère-de-Dieu à Gračanica, dans l’éparchie de Lipljan, explique Milutin dans une inscription peinte sur le mur sud, aussi l’ai-je reconstruite de fond en comble et peinte et décorée, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. »

Un chantier rapide. Bouclés en moins de deux ans, les travaux de la nouvelle église s’achèvent en 1322. Mais Milutin n’en verra pas la fin. Il meurt le 21 octobre 1321, après trente-neuf années de règne. Toutefois, le roi a pris soin d’associer à la fondation du monastère sa quatrième épouse, la princesse byzantine Simone Paléologue. C’est une équipe d’artisans bien rodés, appelée « l’école de la cour du roi Milutin », qui mène la construction. Parmi eux, deux des meilleurs artistes des Balkans, les frères et peintres grecs Michalis Astrapas et Eutychios. Le résultat, remarquable, est considéré comme l’aboutissement de l’art serbo-byzantin classique, tant par la finesse de son architecture que par la richesse de ses fresques. Un exonarthex (avant-vestibule) sera ajouté dans les années 1340. L’éparchie de Lipljan est alors élevée au rang de « métropole de Gračanica » et le monastère devient le deuxième plus important site orthodoxe du territoire après le patriarcat de Peć.

Sept siècles mouvementés. Après la fin de l’Empire serbe (1371), le monastère de Gračanica se retrouve en première ligne face aux incursions des Ottomans. Ceux-ci mènent des raids ici en 1379, en 1383, puis lors de la bataille de Kosovo Polje, en 1389 : de précieux objets sont volés, tandis que l’exonarthex, le campanile et une riche collection de manuscrits partent dans les flammes. L’exonarthex est reconstruit et le calme revient lorsque les Ottomans prennent réellement contrôle du territoire, en 1455. Gračanica s’impose alors comme un grand foyer intellectuel. Au XVIe siècle, le monastère est réputé pour ses peintres d’icônes et son imprimerie. Mais lors de la grande guerre turque (1683-1699), les Serbes apportent leur soutien à l’Autriche. En représailles, les Ottomans pillent le complexe, détruisent les bâtiments annexes et s’emparent du trésor du patriarcat de Peć qui avait été caché sous un dôme de l’église du monastère de Gračanica. Celle-ci s’en sort toutefois presque indemne. Mais le monastère va alors connaître un long déclin.

Depuis 1999. Le monastère a repris un rôle de premier plan depuis la fin de la guerre du Kosovo. Placé dans l’enclave de Gračanica, relativement épargnée par les nationalistes albanais, il est devenu le siège « provisoire » de l’éparchie de Raška-Prizren qui a autorité sur les orthodoxes serbes du Kosovo. Depuis 2006, le monastère est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco parmi les « monuments médiévaux du Kosovo » avec les monastères de Peć, de Dečani et l’église de la Mère-de-Dieu-de-Leviša de Prizren. Du fait de la situation politique locale, ces quatre sites figurent également sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco.

Architecture

Les bâtiments annexes du monastère tels qu’ils existaient au Moyen Âge ont presque entièrement disparu. Seule l’église elle-même a survécu depuis sept siècles : malgré la complexité de son architecture, c’est un chef-d’œuvre qui étonne par son harmonie.

Complexe monastique. Une fois passé le portail, une allée mène directement à l’église. Celle-ci est installée en plein milieu d’un jardin arboré formant un grand carré de 60 m de côté, cerné de murs et de trois bâtiments d’influence serbo-ottomane reconstruits aux XIXe et XXe siècles : deux sur les côtés abritant le siège de l’éparchie et les ateliers des moniales (icônes, miel, vêtements, etc.) et un autre, plus grand, situé derrière l’église où se trouvent les cellules, le réfectoire et le trésor du monastère (qui ne se visite pas).

Extérieur de l’église. Le catholicon impressionne avec ses cinq dômes montés sur tambour, dont celui du centre atteignant 18 m de hauteur, ses cascades de voûtes et de pendentifs, ses alternances de pierres et de briques, ses volumes sphériques et ses courbes complexes dont se dégage une gracieuse harmonie. Tout cela dans un espace assez réduit : 13 m par 16,50 pour l’église et son narthex, prolongés sur 9 m en longueur avec l’exonarthex. Ce dernier, ouvert de baies vitrées et orné d’une coupole, n’est pas très intéressant en lui-même, mais il s’intègre bien au style plus ancien du reste de l’église. N’hésitez pas à faire le tour du bâtiment pour dénicher çà et là les inscriptions latines sur les pierres provenant du site d’Ulpiana et pour admirer le travail des maçons XIVe siècle. Ceux-ci maîtrisaient parfaitement les deux grandes techniques byzantines : l’appareil cloisonné (pierres de taille encadrées de mortier et de briques plates) et l’assemblage des briques formant motifs divers (méandres, dents de scie, feuilles de palmier…) dont le sens nous échappe aujourd'hui.

Intérieur de l’église. Dans un espace modeste, se déploie une structure complexe. Pour comprendre celle-ci, il faut faire abstraction de l’exonarthex ajouté plus tard. L’église suit la base de la basilique du VIe siècle avec ses trois nefs parallèles. Mais les architectes du XVIe siècle, anonymes, ont dépassé cette contrainte pour inventer un aménagement quasi inédit, que l’on ne retrouve que dans certaines églises de Thessalonique de la même période. Ce qui laisse d’ailleurs penser que les architectes de Mitulin venaient, comme les peintres, de cette ville grecque. D’une manière générale, l’église correspond aux canons byzantins avec son plan en croix inscrite (ou « croix grecque »), c’est-à-dire inscrite dans un rectangle, une nef unique sans transept. Ainsi, dans la zone du dôme central se croisent deux axes : au nord et au sud, les voûtes en berceau forment les bras horizontaux de la croix, tandis que l’axe vertical de la croix s’étire d’ouest en est. Mais les architectes ont tiré profit des quatre dômes secondaires placés aux quatre coins du rectangle pour créer de multiples sous-espaces. Après l’exonarthex, à l’ouest, on pénètre dans le narthex. Celui-ci est étonnamment petit : peu profond, il est aussi limité sur les côtés par la présence de deux ailes latérales qui s’étirent entre deux dômes au sud et deux autres dômes au nord. Toutefois, ces ailes s’achèvent à l’est par deux chapelles latérales (paraclésions) : la chapelle Saint-Nicolas sous le dôme nord-est et la chapelle de la Mère-de-Dieu sous le dôme sud-est. Ces deux chapelles encadrent le sanctuaire et son abside. Enfin, au centre, le naos (« temple ») est dominé par le dôme principal soutenu par quatre piliers qui délimitent le cœur de l’église.

Fresques

Tout l’intérieur de l’église est décorée de fresques. Celles de l’exonarthex, réalisées en 1570, sont sans grande portée artistique et assez endommagées. Mais le décor du reste du bâtiment est absolument remarquable : il s’agit des œuvres réalisées par Michalis Astrapas et Eutychios, en 1322, qui ont inspiré des générations de peintres. Dans l’ensemble, celles-ci sont bien conservées, sauf dans certaines parties hautes, du fait d’infiltrations d’eau.

Narthex. Situé après l’exonarthex, ce « vestibule » est orné de fresques des cycles du Jugement dernier et du menologion (calendrier des saints), mais, surtout, d’une remarquable série de portraits de membres de la dynastie des Nemanjić. Cette dernière est placée au registre inférieur des larges piliers marquant la séparation avec le naos. À gauche, les parents de Milutin sont représentés en tenues monastiques : le roi Stefan Uroš Ier et la princesse capétienne Hélène d’Anjou entourent le Christ Emmanuel qui leur remet à chacun le grand schème, vêtement réservé aux plus vénérables moines orthodoxes. À droite, un arbre généalogique illustre la dynastie Nemanjić, de Stefan Nemanja, le fondateur en 1166, jusqu’à Milutin. C’est le premier « arbre des Nemanjić » jamais réalisé. Il sera repris dans de nombreuses églises, comme à Peć et Dečani, un siècle plus tard. Sur le côté intérieur des piliers se font face les commanditaires, richement vêtus. Milutin porte le modèle réduit de l’église. Face à lui se tient son épouse, Simone Paléologue, sur la tête de laquelle un ange vient déposer une couronne inspirée de la propoloma, la coiffe trapézoïdale des femmes byzantines. Au registre supérieur, le cycle du Jugement dernier est dominé par la main de Dieu (voûte). Certaines scènes sont assez étonnantes comme les anges en train de replier le ciel et les astres telle une nappe après un pique-nique, ou encore, le Paradis représenté sous la forme d’une cité fortifiée, gardée par saint Pierre et un ange de feu, et dans laquelle le prophète Abraham accueille le bon larron portant sa croix.

Dormition de la Mère de Dieu. Située au-dessus de l’entrée du naos, c’est la fresque la plus marquante de cette église, qui fut elle-même dédiée à la dormition de la Mère de Dieu lors de sa fondation. Elle illustre le thème central de l’art pictural oriental depuis le VIIIe siècle : le « sommeil » (dormitio en latin) de Marie ou, plus prosaïquement, sa mort. Cet épisode est presque absent chez les catholiques, qui, eux, célèbrent le même jour, le 15 août, « l’Assomption », la montée au ciel de l’âme de la « Vierge », sans évoquer sa mort physique. Ici, Michalis Astrapas et Eutychios ont largement reproduit la première fresque de la dormition qu’ils ont réalisée en 1295 dans l’église de la Mère-de-Dieu-Perivleptos, à Ohrid (Macédoine du Nord). La scène est composée de manière dynamique. En bas, une procession funéraire retrace les grandes étapes de la vie de Marie : la foule part de son ancienne maison de Bethléem, parvient chez l’apôtre Jean, à Éphèse, lieu de son décès, passe devant sa deuxième maison, à Jérusalem, et parvient au mont des Oliviers, où les fidèles découvrent son tombeau vide. Le Christ apparaît au-dessus de la dépouille de sa mère nimbé dans un halo étincelant. Il tient dans ses bras un nouveau-né emmailloté qui symbolise l’âme de Marie. Autour de lui, une milice d’archanges forme le dôme céleste, puis se joint à la procession où les apôtres (sans auréole) portent ou devancent le linceul. Mais un intrus s’est glissé parmi eux : c’est le prêtre juif Jéphonias. Ses avant-bras sont tranchés « par une force invisible, avec une épée de feu » pour avoir voulu renverser la dépouille sacrée. Dans les écrits apocryphes, ce personnage est le symbole de la rédemption des Juifs. Ainsi, Jéphonias sera miraculeusement guéri après s’être converti. Au registre supérieur, la cohorte des anges ouvre la fenêtre du Paradis pour accueillir l’âme de la défunte. De part et d’autre, dans une zone moins bien préservée, sont représentés les apôtres (toujours sans auréole) naviguant à bord de nuages noyés dans le ciel bleu. Pas n’importe quel bleu : tout le fond est peint à partir de lapis-lazuli d’Afghanistan, le plus précieux pigment du Moyen Âge.

Zone du dôme central. Elle est presque entièrement occupée par un grand cycle de la vie, de la Passion et des miracles du Christ, tandis que sur les piliers se poursuit le cycle du menologion entamé dans le narthex. L’ensemble est dominé par le Christ Pantocrator (« tout-puissant » en grec) peint dans la calotte du dôme. Il est entouré des lettres IC XC. C’est le christogramme, l'abréviation de « Jésus-Christ » en grec byzantin (Iesous Christos), repris dans toutes les représentations du Christ des églises orthodoxes à travers le monde. Le Christ tient les saintes Écritures et fait le signe de bénédiction de la main droite. La position des doigts est importante. Elle reproduit le christogramme : le pouce et l’annulaire se touchent pour former le C, les trois autres composent le I et le X. Mais ce n’est pas tout, puisque deux doigts tendus symbolisent la double nature, humaine et divine, du Christ, tandis que les trois autres, joints, figurent la Trinité. Au registre suivant, des archanges participent à la divine liturgie (l'eucharistie pour les catholiques). Chose étonnante, c’est le Christ enfant et non son symbole, l’amnos (le pain représentant l’Agneau de Dieu), qui est offert aux communiants. Entre les fenêtres du tambour de la coupole sont peints huit prophètes de l’Ancien Testament. Au registre inférieur devraient normalement figurer les quatre apôtres évangélistes. Mais ceux-ci ont été placés au sommet de chacun des quatre dômes secondaires : Matthieu au nord-ouest, Marc au sud-ouest, Luc au nord-est et Jean au sud-est.

Sanctuaire. La partie la plus sacrée de l’église est réservée au clergé. La limite est matérialisée par le « mur d’icônes » : l’iconostase. Peu large et plusieurs fois remaniée du fait des raids des Ottomans, elle ne comporte que deux icônes dont une très belle Mère de Dieu en majesté réalisée vers 1540. Marie apparaît assise sur un trône. Elle est elle-même le « trône » sur lequel siège le Christ enfant, qui représente ici la sagesse de Dieu. Tous deux sont entourés de dix-huit prophètes de l’Ancien Testament représentés avec leur symbole ou avec le manuscrit de leur prophétie. L’iconostase se distingue aussi par sa haute croix en bois sculptée et dorée du XVIIe siècle. Derrière, l’accès est interdit. On peut toutefois contempler l’abside ornée de l’Orante : c’est la traditionnelle représentation de la Mère de Dieu « priante » (orans en latin), debout avec les mains levées et tendues, les paumes ouvertes vers l’extérieur, elle annonce l’arrivée du Christ. Elle est ici entourée des archanges Michel (à gauche) et Gabriel qui portent chacun une sphère évoquant la création de la lumière (Michel) et de la terre (Gabriel). Cette fresque est assez endommagée. Mais une autre orante, magnifique et mieux conservée, est visible dans l’absidiole de la chapelle de la Mère-de-Dieu, à droite du sanctuaire.

Derrière, l’accès est interdit. On peut toutefois contempler l’abside ornée de l’Orante : c’est la traditionnelle représentation de la Mère de Dieu « priante » (orans en latin), debout avec les mains levées et tendues, les paumes ouvertes vers l’extérieur, elle annonce l’arrivée du Christ. Elle est ici entourée des archanges Michel (à gauche) et Gabriel qui portent chacun une sphère évoquant la création de la lumière (Michel) et de la terre (Gabriel). Cette fresque est assez endommagée.

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Visité en mars 2020
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Ce monastère est à voir, en venant préparé ! Moins beau à mon sens que celui de Decani, il reste magnifique ! Facile d'accès depuis Pristina
goboeuf
Visité en mai 2019
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Le monastère est un magnifique endroit tranquille qu'il ne faut en aucun manquer. Les fresques sont d'une beauté inoubliable. J'en garde un très bon souvenir.
GP37
Visité en janvier 2018
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Service
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petite église mais merveilleuses fresques

petit livre en vente à la librairie

accès facile en taxi ou bus

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