Située au large du parc national des Quirimbas, le chef-lieu de l'archipel vit au rythme des marées. Dernière victime du cyclone Kenneth fin avril 2019, l'île a vu s'envoler des milliers de maisonnettes de tôles et les toits de paille avec un lourd bilan humain : 41 morts. Toute l'île s'est mobilisée pour redonner sa grandeur à ce jardin d'Éden. Ibo est le point de rayonnement dans les îles Quirimbas. Ses 10 km² de ville coloniale en font une des plus grandes îles de l'archipel. Certains disent que c'est la réplique miniature de l'île de Mozambique, en moins connue, moins accessible, moins touristique... Ibo a incontestablement beaucoup de charme. Ici, ni pont, ni voiture, ni surpopulation, mais de vastes allées où les racines de vieux arbres font fléchir les ruines. Seulement un cinquième de l'île est habité. Elle abrite le fort São João Baptista, des façades couvertes de coquillages, un café-boutique-école de couture ou la production de Cafe do Ibo. Le reste n'est que nature, rizière, mangrove et contemplation. Il flotte dans l'atmosphère l'agréable sensation de bout du monde. La balade qui mène de la forteresse au phare est somptueuse. Le soir, assis sur le muret, on observe le soleil se coucher derrière la mangrove ou bien on le rejoint pour un dernier bain. Sur l'île de Quirimba au sud, on rencontre le peuple makua dont les visages des femmes sont couverts de musiro, un masque de beauté à base de racines. Quelque part hors du temps, on vogue à travers l'archipel à bord d'un dhow " authentique " jusqu'à Matemo.