CIMETIÈRES DE BATEAUX

Il est difficile d’imaginer, en arpentant les rues vides de cette ville balayée par les vents de sable du désert, qu’elle était autrefois une ville portuaire florissante. Et pourtant, Aralsk était, durant l’époque soviétique, le principal centre de transit du coton : produit en Ouzbékistan et au Turkménistan, il arrivait à Aralsk chargé sur de gros bateaux qui traversaient la mer d’Aral, avant d’être acheminé par train jusqu’en Russie. La ville d’Aralsk elle-même abrite un petit cimetière de bateaux, à l’endroit où se trouvait autrefois le port. Quelques carcasses rouillées sont posées à côté de panneaux portant des poèmes dédiés à la mer d’Aral. On peut également s’aventurer sur le sable dans le port, pour déambuler parmi les plaques rouillées, pièces de moteurs, morceaux de coques de navires… En allant plus loin, de nombreuses autres silhouettes de bateaux échoués se profilent alors à l’horizon, certains d'une taille vraiment impressionnante. Puisque les poissons ont disparu, ce sont des vaches ou des chameaux qui se sont approprié les épaves, se regroupant le long des coques aux heures les plus chaudes, pour profiter de l'ombre. Au fur et à mesure que la mer se retirait, d'autres épaves sont restées isolées dans ce qui est aujourd'hui un désert. Certaines sont visibles, notamment autour du village de Zhalanash, mais il est nécessaire d'avoir un 4x4 pour s'y aventurer. Quant aux épaves ne vous attendez pas à les trouver entières : beaucoup on été découpées pour en récupérer les pièces de métal.