CITADELLE
La citadelle fortifiée de Fatehpur Sikri présente un ensemble architectural absolument unique inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. L'empereur moghol Akbar fit de Fatehpur Sikri sa capitale après que la prophétie du saint soufi Cheikh Salim Chishti lui promettant trois fils se fut réalisée. En plus d'une magnifique mosquée située hors les murs, Akbar fit édifier trois palais dans la citadelle, un pour chacune de ses épouses favorites : une hindoue, une musulmane et une chrétienne. La citadelle compte de nombreux autres bâtiments rivalisant de finesse d'exécution. Située au sommet d'une colline, les points de vue sur la campagne environnante sont nombreux. C'est au pied de cette colline que s'étalaient les quartiers des soldats et de la suite royale. On peut encore apercevoir la double muraille d'enceinte s'étirant à des centaines de mètres autour de la cité impériale. C'est à l'heure où le soleil se couche et que le grès rouge s'enflamme que la citadelle est la plus belle à observer, mais attention si vous êtes en train et retournez à Agra. Quelle que soit l'heure du jour où vous y passerez, vous ne pourrez qu'être impressionné par ce fantastique héritage.
Habituellement, l'accès à la citadelle se fait par la porte d'Agra, située au nord-est de la ville de Fatehpur Sikri, un peu plus haut sur la route après l'arrêt du bus. C'est là que vous commencerez votre visite. Vous pouvez grimper à la citadelle à pied ou emprunter la navette qui relie le parking des visiteurs au site. Il se trouve après Agra Gate, sur la gauche. Le départ de la navette s'effectue toutes les 20 minutes environ. Il existe deux entrées à la citadelle où vous pourrez vous procurer votre billet d'entrée. La première est proche de la mosquée, la seconde, un peu plus loin, permet d'effectuer la visite dans l'ordre renseigné par l'audioguide.
Le site de Fatehpur Sikri était déjà occupé avant qu'Akbar ne choisisse d'y établir sa capitale. Un ensemble important de statues jaïnes vieilles de 1 000 ans ainsi que les fondations d'un temple ont été retrouvées lors de fouilles entreprises en 2000. Il semblerait que la région était un site religieux et de culte. Des fouilles archéologiques ont révélé qu'il existait déjà une forteresse construite par les rajpoutes de Sikarwar. Ces derniers ont contrôlé la région par intermittence avec les musulmans venus de Perse entre le VIIe et le XVIe siècle.
Diwan-i-Am : Quand on entre par la porte d'Agra, le Diwan-i-Am est le premier bâtiment que l'on perçoit. Akbar, monté sur son trône, y donnait ses audiences publiques, y rendait la justice et écoutait ses sujets. Les condamnés à mort lâchaient ici leurs derniers souffles, écrasés sous le poids de l'éléphant royal. Cette immense cour se prêtait donc aux grandes cérémonies masculines ; l'autre moitié de la société, les femmes, devait se contenter d'observer discrètement la séance derrière les jali (petites fenêtres en pierre) de chaque côté.
Diwan-i-Khas : En sortant du Diwan-i-Am, au fond de la cour à droite s'élève le Diwan-i-Khas ou la salle des audiences privées. En réalité, la salle occupe toute la hauteur du bâtiment. Au centre s'élance une grande colonne abondamment sculptée qui s'inspire de l'architecture du Gujarat, avec trente-six corbeaux en volute qui soutiennent un chapiteau d'où rayonnent quatre bras. Sur la partie inférieure de la colonne, des écritures symbolisant chacune des religions. Selon la légende, Akbar, sur un trône circulaire placé sur le chapiteau, présidait le conseil avec ses quatre ministres flanqués au bout des quatre bras !
Ankh Michauli : Il s'agit de la trésorerie et se trouve juste à côté du Diwan-i-Khas. Elle abritait les deniers de l'Empire amassés dans des coffres-forts en pierre. Une de ces caches a été laissée apparente dans l'un des coins de la salle.
La cour Pachisi et le Panch Mahal : la cour dans laquelle vous vous trouvez est la cour Pachisi, nom donné à un jeu auquel se livrait Akbar. Remarquez le damier en forme de croix au centre de la cour. La légende prétend que l'empereur utilisaient des femmes esclaves en guise de pions. A l'ouest de cette cour, à l'opposé du Diwan-i-Am se trouve le Panch Mahal, palais de forme pyramidale surmonté d'un chhatri. A l'origine, des panneaux de pierre ajourée en dissimulaient l'intérieur et ses 176 colonnes. On suppose que ce palais était destiné aux femmes de la cour.
Alup Tanao et le Daulat Khana : en continuant vers le sud vous atteignez le bassin d'ornement appelé Anup Talao. Quatre ponts mènent à la plate-forme centrale sur laquelle se produisait le chanteur Tansen accompagné de musiciens. Akbar pouvait l'écouter depuis ses appartements privés situés dans le Daulat Khana (la Demeure de la Fortune). Au rez-de-chaussée, la plus petite pièce renfermait la bibliothèque royale et l'empereur dormait légèrement en hauteur dans le coin à gauche.
Le palais de Jodha Bai et le palais Birbal : A l'ouest du jardin d'ornement, c'est le plus imposant de toute la citadelle. Son entrée, particulièrement bien surveillée, servait aussi d'accès au harem. Ce palais aurait été édifié pour l'épouse hindoue d'Akbar, Jodha Bai, sa préférée. Les chambres étaient somptueusement décorées de soieries et de tapis. Le harem est le bâtiment en U qui se trouve à l'opposé du palais. Il accueillait les 200 servantes d'Akbar qui vivaient là, à demeure.
Le palais Birbal a mieux vieilli, et on admire la richesse des peintures murales. Il aurait servi de résidence à l'un des ministres favoris d'Akbar.