MONASTÈRE D'ALAVERDI

Il se nomme « Allah Verdi », le « don de Dieu » en langue perse ancienne. Au Moyen Âge, le monastère marquait la limite du monde chrétien. Au-delà débutait la terre de l’islam, ayant influencé son nom. Vous verrez le monastère de loin : pendant plus de mille ans, son clocher, haut de 50 m, a dominé l'horizon. Au cœur de la plaine viticole, du fleuve Alazani, cerné des collines striées de vignobles et des montagnes du Caucase, protégé par ses hauts remparts, le complexe monastique est un des plus beaux monuments religieux de Géorgie. Saint-Georges-d’Alaverdi est l’une des trois grandes cathédrales géorgiennes du XI^e siècle, avec Svetitskhoveli à Mtskheta et Bagrati à Koutaïssi, l’un des trois piliers symboliques de l’histoire géorgienne.

Essayez de vous rendre sur le site en septembre, lors du festival d'Alaverdoba. Il a lieu quelques jours à la fin du mois de septembre. Le 28 du mois marque la fête de saint Joseph d'Alaverdi, un des treize pères assyriens et le fondateur de l'église originelle au VI^e siècle. À l'origine, le festival durait trois semaines, voué au culte et aux cycles de la Lune. C'est un excellent exemple de syncrétisme religieux. Les Azéris, Lezguines, Avars, Kistes tchétchènes ou Kurdes de confession musulmane y participent régulièrement.

La cathédrale Saint-Georges-d’Alaverdi fut construite par le roi de Kakhétie Kviriké au XI^e siècle, à l’emplacement du monastère préexistant, fondé au VI^e siècle. Elle a été endommagée par des tremblements de terre ; puis au XIX^e siècle, les Russes ont peint les murs intérieurs pour effacer les fresques géorgiennes, en partie restaurées en 1966. Passé les imposants remparts, vous longerez les vignes. Les moines produisent toujours du vin, perpétuant la tradition née à la fondation du monastère.

L’ensemble du monastère est fortifié. La cathédrale a un plan de croix, avec trois absides inscrites dans un rectangle. Sa décoration extérieure est minimale, comme celle de la plupart des édifices de Kakhétie, mais ses proportions sont d’une harmonie classique étonnante. L’intérieur est très spacieux et majestueux. La coupole compte 16 fenêtres qui distillent la lumière et accentuent l’impression d’espace. Parmi les fresques, celle de saint Georges tuant le dragon, au-dessus du portique occidental, est la plus célèbre, mais la plus ancienne est la Vierge à l’enfant au-dessus de l’autel.

Alaverdi est candidate auprès de l’Unesco pour être sous sa protection du patrimoine mondial. Le lieu est aujourd’hui un monastère ; les moines vous laisseront visiter, mais restez le plus discret possible.