MONASTÈRE BYZANTIN D'OSSIOS LOUKAS

C'est d'abord un panorama merveilleux en toute saison qui a lui seul mérite le détour. Elevé sur le mont Hélikon, le monastère comporte ensuite deux églises bâties avec les restes d’un temple de Déméter. A l’origine, en 946, saint Luc le Stiriote s’était construit une loge et un jardinet sur l’emplacement actuel du monastère, pour y vivre en ermite. Saint Luc avait eu le don de guérison et de prophétie, et c’est pourquoi, après sa mort, sa tombe fit l'objet de nombreux pèlerinages. Aujourd’hui son reliquaire est dans l’église Saint-Luc, Ossios Loukas, mais ses reliques ont été transférées au Vatican. Le monastère est encore le lieu de vie de moines orthodoxes. Canonisé sous le nom de Luc le Jeune, Ossios Loukas est considéré comme saint par les orthodoxes et les catholiques. Il est aussi connu comme le Vénérable Luc, Luc le Thaumaturge ou Luc le Stiriote (déformation de soterion, le « salut »). A l’extérieur, au nord et à l’ouest, on peut remarquer l’emplacement des anciennes cellules qui ont disparu. Une seule est restée, surmontée de l’horloge que l’on voit à l’entrée. A droite, on entre dans le réfectoire pour payer son billet.

Le réfectoire. Constitué de deux étages, il forme aujourd’hui un petit musée où sont exposés des fragments architecturaux du site. L’étage du bas est fermé ; il servait d’entrepôt aux moines tandis qu’ils prenaient leurs repas dans l’actuel musée.

On se dirige à présent vers l’église Saint-Luc, la première église vers l’entrée et la plus imposante.

Eglise Saint-Luc. Important : pour se repérer dans les descriptions qui suivent, il faut retenir que l’église est orientée vers l’est. Le nord est donc à gauche en entrant, le sud à droite et l’ouest vers l’entrée.

De l’extérieur, on peut déjà voir que les murs ont été construits, à leur base, avec les restes de l’antique Stiri, alors que le haut est fait de tuf, une pierre locale. Les espaces sont comblés par des briques. Derrière soi, il y a l’ancienne fontaine du monastère. L’église, de type octogonal, est surtout connue pour ses splendides mosaïques, que l’on peut voir dans la première salle, appelée narthex, et dans la nef, qui est la salle principale.

Mosaïques du narthex. La première mosaïque en entrant représente le Christ ; dans les quatre triangles au-dessus de l’entrée, on peut voir la Vierge, saint Jean-Baptiste et deux archanges. En face du Christ, dans les cercles, il y a cinq martyrs. A gauche, sur la voûte, sont représentés des médecins.

On voit le lavement des pieds de Pierre, au nord, six saintes à l’ouest et la Crucifixion à l’est. Cette dernière est simple, avec Jean, la Vierge et le Seigneur, les yeux fermés. A droite du narthex, le mur est montre la Résurrection, le mur ouest, des saints et la scène de l’incrédulité de Thomas, qui touche le flanc du Seigneur sur le mur sud. Tout au long du narthex, sur les arêtes entre les différentes mosaïques, sont représentés les douze apôtres. En tout, le narthex est orné de 43 personnages et de quatre scènes de l’Evangile.

Mosaïques de la nef et du hiérôn. Là aussi, on trouve très peu de scènes de l’Evangile puisqu’on n’en compte que cinq. En face et à gauche, au nord-est, l’Annonciation a disparu. En face et à droite, au sud-est, est représentée la Nativité, avec la Vierge, les animaux, les bergers, le bain avec les deux femmes, Joseph à gauche, les Mages, les anges et bien sûr Jésus. Toujours à droite vers l’entrée, au sud-ouest, on peut voir la présentation de Jésus au Temple. Siméon se prépare à recevoir le Christ, pendant que Joseph et Anne assistent à la scène. Vers l’entrée, à gauche cette fois, au nord-ouest, on peut reconnaître le baptême du Christ. Dans cette scène symétrique, où le corps nu de Jésus est caché par l’eau, on peut remarquer le vieillard qui symbolise le fleuve Jourdain, en contrebas. Enfin, au-dessus de l’autel, la Pentecôte. Le Saint-Esprit envoie sa bonté, symbolisée par des rayons, sur les apôtres. On voit une représentation de la Vierge à l’Enfant en dessous. Les autres personnalités de l’Eglise sont des hiérarques, des saints et des martyrs, avec une grande majorité de moines et de saints militaires représentant la force de l’armée byzantine qui défendait les orthodoxes.

Fresques de saint Luc. Dans la chapelle sud-ouest, le Christ discute avec saint Jean-Baptiste. Dans la chapelle nord-ouest est représentée la transfiguration avec 20 saints, dont saint Luc, le fondateur du monastère. La grande coupole représente le Christ Pantocrator, d’une taille gigantesque. L’Evangile que tient le Christ mesure 1,10 m et chaque archange 2,25 m. La chapelle nord-est permet de passer à l’église de la Vierge. Ce genre de passage est très rare. On y trouve le reliquaire d’Ossios Loukas, mais sans les reliques. Au-dessus, une représentation de saint Nicolas.

Eglise de la Vierge. Commencée par saint Luc et achevée deux ans après sa mort, en 955, elle est ornée de fresques, mais seules celles du passage voûté à droite du hiérôn sont encore visibles. Le sol en marbre est d’un type très byzantin. On se dirige ensuite vers la crypte, dont l’entrée est à droite de l’église Saint-Luc, par l’extérieur.

Crypte. Elle avait été bâtie pour accueillir le premier tombeau de saint Luc. Dessinée selon un plan en croix, elle comporte une iconostase en marbre. A droite, en entrant, saint Luc bénit le monastère et présente les règles de la vie monastique.