FONTAINE, GYMNASE ET SANCTUAIRE D'ATHÉNA

En sortant du musée, on parvient tout d’abord à la fontaine Castalie. Elle n’est plus ouverte à la visite en raison des éboulements fréquents. Dommage, car l’eau de cette source sacrée était particulièrement importante dans le culte d’Apollon et pour le fonctionnement de l’oracle… C’est ici que se purifiaient les sujets venus consulter l’oracle de Delphes.

En traversant la route et en descendant les marches qui traversent un café, on arrive à l’entrée du gymnase de Delphes. C’est dans ce gymnase et ses installations que s’exerçaient les jeunes Delphiens et les athlètes participant aux jeux Pythiques. Dès l’époque hellénistique, le gymnase devint un lieu de culture où poètes, savants, philosophes et astrologues venaient donner des conférences dans les salles ou sous les portiques. L’édifice comportait deux étages. Il en reste quelques ruines, elle comprenait deux pistes de course dont l’une était protégée des intempéries par un portique aux colonnes doriques. Elle mesurait environ 184 m de longueur et permettait aux coureurs de s’entraîner en toutes circonstances. L’autre piste, en plein air occupait un emplacement bien particulier : selon la légende, l’endroit aurait été antérieurement recouvert d’une épaisse forêt, où Ulysse y fut blessé au genou par un sanglier. Et c’est à la cicatrice de cette blessure qu’Ulysse avait été reconnu par sa servante lorsqu’il revint à Ithaque vingt ans après la guerre de Troie. La terrasse inférieure comprenait une palestre ou grande cour carrée, une piscine ronde pour les bains froids dont le tracé est encore visible ainsi que des thermes pour bains chauds ajoutés à l’époque romaine. Une grande salle commune permettait aux athlètes de se reposer et de se concentrer avant les épreuves.

En continuant la descente, on atteint le sanctuaire d’Athéna Pronaïa. La déesse Athéna avait été surnommée Pronaïa (celle qui est devant le temple) car ceux qui faisaient route pour Delphes depuis l’est rencontraient d’abord son sanctuaire. Nous ferons la visite depuis l’entrée ouest, l’autre étant condamnée à la suite d’éboulements.

On verra d’abord, sur la gauche, les restes d’un temple en calcaire. Il s’agit des ruines du second temple d’Athéna construit vers 370 av. J.-C. Il était de style dorique, avec 6 colonnes en façade, et répondait à des canons rigoureux, tant au niveau de ses proportions qu’à celui du travail de la pierre. Ce second temple fut construit à la suite d’un tremblement de terre qui avait gravement endommagé le premier temple dédié à Athéna. Ce premier temple n’est autre que… la tholos, que l’on rencontre un peu plus loin. Datant de 380 av. J.-C., c’est un monument impressionnant et il devait sûrement constituer un des édifices les plus beaux et les plus intéressants de l’Antiquité, entouré d’un péristyle de vingt colonnes doriques soutenant la structure.

On pouvait admirer de l’extérieur les métopes qui décoraient le haut du mur circulaire de la cella et surtout le mélange des couleurs entre le marbre blanc et le calcaire bleu noir. Ce chef-d’œuvre de l’architecture grecque fut malmené par le même tremblement de terre qui endommagea le temple des Alcméonides, et l’on décida de le reconstruire un peu plus loin.

En continuant, on observera les restes de deux trésors et on finira la visite en se rendant sur la terrasse des autels, juste derrière et près de l’entrée est du sanctuaire ; des inscriptions y sont encore visibles.