L'avis du Petit Futé sur ANCIENNE CORINTHE

Site de l'Ancienne Corinthe composé d'un musée archéologique, de boutiques, d'un temple, d'une fontaine Pirène.
Le site de l’Ancienne Corinthe a été occupé dès l’époque néolithique du fait de son emplacement idéal en hauteur et à proximité de la mer. Corinthe est passée de l’Âge de pierre à l’Âge du bronze sans heurts, mais a été détruite pour une raison inconnue au début du IIe millénaire. La cité atteint son apogée sous le règne du tyran Kypsélos et sous son fils Périandre. La ville prospère et s’enrichit lors de ses contacts nombreux avec l’Orient, comme en témoignent les motifs qui décorent les vases dès cette époque. En 582 av. J.-C. sont inaugurés les jeux Isthmiques en l’honneur du dieu Poséidon. En 480, la tyrannie est renversée et l’aristocratie prend le pouvoir avec le même succès commercial et politique. Les guerres médiques et la domination athénienne entament la suprématie de la ville. Les victoires de Sparte affaiblissent encore l’influence politique de Corinthe, alors que la guerre de Corinthe qui s’ensuit (395-387 av. J.-C.) finit de l’épuiser. Corinthe retrouvera seulement son statut de grand centre commercial et politique pendant la période macédonienne, au cours de laquelle elle devient le siège de la Ligue achéenne en 200 av. J.-C. Cette richesse ne laisse pas les Romains indifférents, et les armées de l’empereur Mummius rasent la ville, pillent ses richesses et vendent ses habitants comme esclaves. Pendant un siècle, la ville n’est qu’un champ de ruines désert. Ce n’est que sous Jules César que l’on commence à repeupler la ville : elle attire des descendants de Corinthiens exilés et de nombreux juifs et devient un centre politique romain. C’est à cette époque que la ville est visitée par saint Paul (voir « Les Célèbres Lettres »). Sous Justinien, la ville subit un premier tremblement de terre et l’empereur Hadrien construit un aqueduc qui alimente la cité depuis les sources lointaines de Stymphalie. Hérode Atticus dote également la ville de nombreux monuments. En 267 de notre ère, les Hérules envahissent Corinthe, qui subit un nouveau tremblement de terre en 375. A nouveau, la ville connaît les invasions de Barbares, cette fois-ci ce sont les Goths d’Alaric. Un énième tremblement de terre affaiblit la ville qui, en 1210, va être occupée par les pirates. De 1358 à 1395, Corinthe sera sous occupation florentine, et tombera dans le giron des Turcs, puis des Vénitiens, jusqu’en 1822.
La visite débute par le musée archéologique du site. Au-dessus de la porte, au fond du hall d’entrée, une mosaïque datant de 400 av. J.-C. représente deux griffons qui déchirent un cheval. A gauche de l’entrée, la salle préhistorique comporte de nombreux vases et fragments allant du Néolithique à l’Helladique récent. A droite de l’entrée sont présentés des objets d’époque classique jusqu’à la destruction de la ville par les Romains. C’est vers le milieu du VIIIe siècle que les motifs floraux et animaliers, hérités de l’Orient, font leur apparition sur les vases et annoncent les vases corinthiens qui feront la richesse de la ville. Au fond de la salle, de magnifiques figures de sphinx, et surtout, un extraordinaire fragment d’un temple où l’on voit les jambes de deux soldats grecs devant le corps tombé d’une Amazone. La grande salle romaine présente l’art de la ville dominée par l’Empire romain. Un peu plus loin, sur le mur de gauche, de très belles mosaïques découvertes dans les restes d’une villa romaine. Remarquez en particulier celle qui représente la tête de Dionysos au milieu d’un motif circulaire. Dans le cloître et dans le portique du musée, vous trouverez des inscriptions romaines ainsi que des fragments de statues et des morceaux de frises qui ornaient le théâtre de l’époque d’Hadrien.
A la sortie du musée, commence la visite du site. Un ensemble de boutiques rappellent que l’agora était à la fois le centre politique et économique de la ville. Face à vous, vous pouvez voir les fondations d’une multitude de petits temples dédiés à de nombreux dieux grecs, comme Aphrodite, Apollon, Poséidon et le demi-dieu Héraclès. En allant sur votre gauche, vous arrivez rapidement au temple d’Apollon qui domine tout le site depuis son promontoire. Le monument est de style dorique, avec 6 colonnes en façade et 15 sur les côtés. Ces colonnes monolithiques (en un seul bloc) et massives font penser que le temple a dû être construit au VIe siècle av. J.-C. Un peu au nord du temple, les fondations d’un autre temple plus ancien, du VIIe siècle, ont été découvertes, ainsi qu’un ensemble de boutiques romaines qui formaient un bâtiment carré entourant une cour à ciel ouvert et entouré d’un péristyle à colonnes. Prenez les marches qui descendent vers l’immense agora grecque. Au IVe siècle av. J.-C., elle avait déjà les dimensions qu’elle présente aujourd’hui. Elle est encadrée, au nord et au sud, par une rangée de boutiques, et surtout par l’immense portique sud qui supportait 74 colonnes doriques en façade et 34 colonnes ioniques à l’intérieur. Si vous vous avancez sur l’esplanade du portique, vous verrez les fondations de boutiques et surtout de tavernes où les habitants de la ville pouvaient se détendre. Au centre de cette rangée de bâtiments, le bouleutêrion romain, que l’on reconnaît à sa forme plus ou moins circulaire. C’était le siège du Conseil du Sénat romain. Encore plus au sud du portique, la basilique sud date du Ier siècle apr. J.-C. En revenant sur vos pas, vous remarquerez que le portique sud était séparé de l’agora par une rangée de bâtiments qui devaient être des boutiques donnant sur le nord. Au milieu de cette rangée se trouvait le bêma. C’est de cette terrasse que saint Paul a défendu la religion chrétienne et que les politiques romains haranguaient la foule. A l’opposé du portique sud, c’est-à-dire au nord-ouest de l’agora, s’étend une nouvelle rangée de 15 boutiques. A droite de cette rangée s’ouvre la route qui menait au port de la ville : Léchaion. Cette route débouchait sur l’agora sous un propylon monumental. En empruntant cette route, on découvre plusieurs monuments.
Sur votre droite, dos à l’agora, se trouve la très belle fontaine Pirène. On doit à Hérode Atticus les principaux aménagements du monument malgré les touches successives apportées à l’époque byzantine. A l’intérieur du monument, admirez les 6 bassins qui donnaient accès à 4 autres bassins qu’alimentait la source Pirène (sur l’Acrocorinthe). En montant au-dessus des fondations de la fontaine, vous verrez le réservoir central ainsi que les quatre bassins restaurés. Sur votre droite, en descendant la route de Léchaion : le péribole d’Apollon entouré des restes d’une colonnade ionique, des latrines publiques datant de l’époque romaine et enfin les restes de thermes romains. En remontant la route vers l’agora, sur votre droite, les restes de la basilique dite du Nord. Elle s’ouvrait sur l’agora par une cour rectangulaire et une façade décorée de statues monumentales de prisonniers barbares (deux sont encore visibles au musée) qui lui valurent son nom de « façade des Captifs ». Devant elle, l’entrée du souterrain qui mène à la fontaine sacrée (protégée par une grille) ; son eau était réservée au culte. Il ne vous reste plus qu’à revenir sur vos pas en traversant l’agora en direction du musée. La dernière curiosité est la fontaine Glauké, taillée dans le rocher qui semble sortir du sol tel un énorme cube de pierre. L’eau était captée au pied de l’Acrocorinthe et amenée jusqu’à la fontaine par un aqueduc. La fontaine doit son nom à la légende rapportée par Pausanias, selon laquelle la fille du roi Créon et deuxième épouse de Jason, Glauké, se serait jetée dans cette fontaine à cause de la douleur provoquée par la robe empoisonnée que lui avait envoyée Médée, la première femme de Jason, en cadeau de noces. Sur le bord de la route en partant se trouvent les deux derniers monuments du site. L’odéon, d’une capacité de 3 000 personnes, est taillé dans la pente naturelle de la colline. Il date de la fin du Ier siècle apr. J.-C. et fut restauré par Hérode Atticus en 175. Le deuxième monument est le théâtre, aujourd’hui encore envahi par de hautes herbes. A l’est du théâtre restent quelques fragments d’un mur qui devait faire partie du temple dédié à Athéna. A 300 m au nord du théâtre, le sanctuaire d’Asclépios et la fontaine de Lerne.
Informations et horaires sur ANCIENNE CORINTHE
Mai-août : 8h-20h. Reste de l'année : fermeture entre 18h et 19h30 (se rens.). Entrée : 8 €.
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Pour l'anecdote, nous avons assister à une messe improvisée d'un groupe de touristes polonais (catholiques) en plein milieu du site (qui a été d'abord païen puis christianisé par les byzantins).