NECROPOLE DE BENI HASSAN

Situé sur la rive droite du Nil à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville d'Al-Minya, la nécropole de Beni Hassan réunit un ensemble de sépultures princières, réalisées il y a environ 2 500 ans avant notre ère. Il est constitué de 39 tombes creusées dans la partie haute d’une roche aride. Le relief et la couleur de cette roche qui surplombe le Nil en font un des très beaux sites d’Égypte. Douze tombes seulement ont des motifs décoratifs, et parmi celles-ci, quatre sont accessibles au public. Dans l’ordre, vous visiterez celle de Khety (n° 17), Baqît III (n° 15), un peu plus loin Khnoum-Hotep (n° 3) et Amménémès (n° 2). Ces deux dernières sont les plus grandes et les plus belles. Ces tombes furent creusées au début du moyen Empire, à cheval sur les XI^e et XII^e dynasties (2060-1785 av. J.-C.), à l’usage des nomarques, les représentants régionaux du pharaon. Leur pouvoir causa l’effondrement de plusieurs dynasties tout au long de l’histoire de l’Egypte ancienne.

Au sud du cimetière se trouve un temple construit par Hatchepsout et Thoutmôsis III, dédié à la déesse locale Pakhet 1. Il est connu sous le nom de grotte d'Artémis car les Grecs identifiaient par syncrétisme Pakhet avec Artémis et le temple est souterrain.

Les nombreux textiles et 38 momies trouvés lors des fouilles ont été mis à l'étude scientifique par le Louvre dans les années 1990. Elle a révélé que la momification n'était pas l'apanage de l'antique religion égyptienne puisque les premiers chrétiens d’Égypte, les coptes, étaient également momifiés. Si vous désirez approfondir le sujet, regardez l'excellent documentaire : Le mystère des momies coptes d'Antinoé. Ce site est en effet parfois appelé Antinoé ou Antinoupolis : sur le lieu du suicide de son amant, l’empereur Hadrien, qui développa la Pax Romana tout le long de son règne, éleva la ville mémoire d’Antinoé, dont il ne reste que quelques murs de briques crues, dessinées par le vent.

Les vestiges n’étant guère nombreux, la nécropole de Beni Hassan intéressera principalement ceux qui cherchent à établir une chronologie dans l’évolution de l’art funéraire.

Ils seront séduits par les proportions de ces vastes tombes, d’architecture assez simple, aux peintures surprenantes. On y observe une caravane d'Asiatiques, une récolte de figues et une chasse aux canards. Scènes animalières étonnamment vivantes ou représentations de lutteurs en action, on est parfois à la limite de la bande dessinée ou du Kâma-Sûtra. Des gazelles sont représentées en train de s’accoupler, quant aux lutteurs, ils ne font pas que s’affronter !