MONASTÈRE ESTIFANOS
Le sanctuaire, situé sur une presqu’île, accueille une communauté d’une trentaine de moines et autant de nonnes, dans des espaces séparés. Selon la légende, une première église aurait été fondée ici vers 862, là où les populations locales honoraient le culte du serpent par des sacrifices d’animaux. C’est le saint Abouna Salama qui fit édifier le sanctuaire. Il aurait convaincu les habitants de se convertir si jamais il parvenait à tuer le monstre. La légende rapporte qu’il fit disparaître le serpent en le frappant de la croix. Une trame narrative largement partagée par d’autres récits de fondation d’églises, mais l’histoire se fait plus précise dès le XIIIe siècle. En 1240 est fondé le monastère Estifanos, sous les auspices du saint Iyasus Mo’a qui en fait l’un des centres d'enseignement monastique les plus réputés du pays. Il participe activement à la restauration de la dynastie salomonienne vers la fin du XIIIe siècle. C’est d’ici que Takla Haymanot, l’un des saints les plus vénérés de la liturgie orthodoxe, partit fonder le monastère de Dabra Libanos, après des années d’étude sous la direction de son père spirituel. Comme tant d’autres, le monastère aura à souffrir des pillages des armées du Gragn au XVIe siècle. Non loin de l’église, une petite cabane faisant office de musée abrite de précieux manuscrits, la pierre sacrificielle qui aurait reçu les offrandes païennes, ainsi que de lourdes pierres en forme de croix portées par les moines en signe d’abnégation pendant leurs longues prières.
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