CYRRHUS

Pour vous guider en chemin, demandez la direction du sanctuaire de Nabi Houri tout proche, et bien mieux connu que sous son appellation antique. La tombe de ce saint musulman que l’on vénère ici s’abrite dans un étonnant tombeau romain de plusieurs mètres de hauteur. Visible à gauche de la route d’accès, il est de forme hexagonale et son deuxième étage en lanterne porte un toit pyramidal. Les rubans attachés à l’entrée du tombeau signalent le passage de visiteurs kurdes. C’est en effet une coutume que de laisser un bout de tissu pour marquer sa présence en un lieu. Les alentours sont jonchés de fûts et de chapiteaux à demi fichés dans le sol. Les ruines de Cyrrhus sont bien cachées derrière une colline à 200 m du mausolée. Elle fut fondée par Séleucos au début du III^e siècle av. J.-C., peut-être pour abriter le quartier général d’une de ses satrapies, annexée un temps au royaume d’Arménie, et il lui faudra attendre l’arrivée des Romains qui en feront une base militaire et commerciale. Fortifiée par Justinien alors qu’elle abritait une communauté chrétienne importante, Cyrrhus se dépeuplera rapidement. Noureddin en chassera les croisés qui s’y étaient installés en 1150. Seule une mission française s’est intéressée, à partir de 1952, à ces ruines dont la plupart sont aujourd’hui encore enfouies. Le cadre sauvage dans lequel se répartissent les vestiges réjouit au moins autant que les vestiges eux-mêmes.