MONUMENT AUX MORTS
Curieuse et longue histoire que celle du monument de Gentioux. Il fait partie des monuments pacifiques comme on en dénombre plusieurs en France, bien qu'ils ne soient pas si nombreux au regard du nombre de monuments aux morts que compte l'Hexagone. Celui-ci a de surcroît une histoire singulière. Erigé après la Première Guerre mondiale, en 1922, une statue de bronze représentant un enfant est installée à ses pieds. D'un point rageur, il désigne les noms des 58 soldats morts au cours de ce conflit. Le socle porte l'inscription « Maudite soit la guerre », gravée dans sa pierre. Le message exprime clairement la douleur d'un enfant suite à la perte d'un père au cours de la guerre. En 1985, une tentative d'inauguration officielle de ce monument n'a pas abouti. Cependant, il a toujours été honoré : par le maire lisant le texte officiel, par les enfants de l'école lisant un texte dans l'esprit de l'orphelin et par des manifestations très populaires. D'autre part, on raconte que les troupes qui rejoignaient le camp militaire de la Courtine devaient détourner la tête lorsqu'elles le trouvaient sur leur chemin... Aujourd'hui, le monument aux morts de Gentioux est inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Dans ce petit village, certaines familles avaient perdu deux ou trois des leurs au cours de cette guerre plus meurtrière que toute autre auparavant. Jules Coutaud, Maire de 1920 à 1965 qui fut à l'origine du projet de ce monument, avait lui-même été gazé au cours du conflit. Le monument aux morts de Gentioux est devenu l'un des plus célèbres du genre.