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Les Dolomites, du Frioul au Haut-Adige

Leur territoire se déploie sur 141 000 hectares, à cheval sur trois régions italiennes (le Trentin-Haut-Adige, la Vénétie et le Frioul-Vénétie Julienne) et cinq provinces (Trente, Bolzano, Belluno, Pordenone et Udine). Les Dolomites se font ainsi frioulanes entre Pordenone et Udine, croisent des parcs naturels régionaux qui empruntent leurs noms et d'autres celui des Alpes. Même le parc naturel des Dolomites est pluriel : du Frioul, de Sesto, de Belluno... Tout dépend par où on l'aborde ! Dans les Dolomites frioulanes, la principale ville est Belluno, la ville du célèbre écrivain Dino Buzzati ; mais on y trouve également Cortina d'Ampezzo, station touristique célèbre, et Pieve di Cadore, ville natale du grand peintre Tiziano Vecellio. Côté Tyrol italien, on peut citer Bolzano et Trente, principales cités. La grande route des Dolomites, de Bolzano à Cortina d’Ampezzo, traverse des paysages grandioses sur plus de 100 km. Ses paysages sereins sont célèbres dans le monde entier. Ces montagnes blanches qui rougissent et rosissent au coucher du soleil donnent à la région un charme inégalé. Ils sont caractérisés principalement par de très larges vallées couvertes de pâturages ou de bois, cernées par des montagnes dressées et découpées. On y découvre des bourgs bien entretenus aux balcons fleuris, dont on ne distingue souvent que le clocher de l’église. Version hivernale avec les domaines skiables, version des beaux jours avec les sentiers de randonnée et ceux de VTT, et même une version routière pour passer les cols sans s’essouffler.

Les 9 sites des Dolomites classés par l'Unesco

Les Dolomites comptent 9 massifs montagneux classés au patrimoine mondial de l’Unesco pour leur beauté si caractéristique.

Dans les Dolomites frioulanes et d’Oltre Piave : 21 461 hectares du Parc national des Dolomites frioulanes sont classés. Les petits villages de Forni di Sopra, Erto et Cimolais sont d’excellentes bases d’exploration.

Dans les Dolomites de Vénétie : 31 666 hectares du Parc national des Dolomites Belluneses, du Pale di San Martino, de San Lucano et de Vette Feltrine forment la première aire, tout près de Belluno, la capitale de la province. 53 586 hectares des Dolomites septentrionales représentent la plus vaste zone protégée, tout au nord de la province à la frontière autrichienne vers San Vito et Sesto, mais aussi tout autour de Cortina d’Ampezzo (y compris le Parc naturel d’Ampezzo). Il englobe des parties du Parc naturel Fanes-Senes-Braies (25 000 ha), le Parc naturel Tre Cime di Lavaredo autour du massif éponyme, le Monte Cristallo et bien d’autres. Près de 4 344 hectares délimités par le Pelmo, Croda dal Lago au-dessus du Val di Cadore, et 2 208 hectares correspondants au pourtour du sommet du massif, la Marmolada qui culmine à 3 342 mètres.

Dans les Dolomites du Trentin-Haut-Adige. 11 135 hectares constituent les Dolomites de Brenta, les plus occidentales, proches de Trente, la grande ville de la plaine. Elles sont si éloignées des autres aires du massif qu’elles diffèrent totalement par leurs paysages et leur géologie. 9 302 hectares couvrent la zone de Sciliar, Cattinaccio/Schlen Rosengarten et Latemar tout proche de Bolzano, la capitale du Sud-Tyrol italien. 7 930 hectares protégés dans les réserves naturelles de Puez Odle et Puez Geisler constituent la région la plus tyrolienne et dépaysante des Dolomites du Trentin-Haut-Adige. 271 hectares autour du sommet de Brettenbach sont également protégés au sud de Bolzano.

Une géologie très particulière

Les Dolomites doivent leur nom à un géologue français de la fin du XVIIIe siècle, Déodat Gratet de Dolomieu, qui perça leur mystère en 1788 et les définit comme des roches sédimentaires blanches faites de carbonate, de calcium et de magnésium. Leurs déchirures résultent des bouleversements climatiques subis depuis des siècles. La roche possède une particularité intéressante : elle est d’origine marine. Au départ, les splendides Dolomites étaient un immense massif de corail. Les intempéries ont usé les parties friables de la roche, y découpant des aiguilles et des vires. Au pied de ces montagnes, les éboulis caractéristiques témoignent de l’intensité de l’érosion. Les Dolomites comptent 18 sommets de plus de 3 000 mètres d'altitude. Les massifs occidentaux le Latemar, le Catinaccio, le Sella, le Sassolundo, la fameuse « reine des Dolomites » Marmolada et les Pale di San Martino s’opposent aux massifs orientaux : les Tofanes, le Cristallo, le Lavadero et la Civetta.

Comme des gratte-ciel de pierre, des cristaux gigantesques de carbonate pointent vers le ciel dans des dimensions colossales, formant des sommets aiguisés et vertigineux (falaises, pinacles, pitons, aiguilles, tours, dents), des murailles verticales, des rochers, et quelquefois des reliefs géométriques remarquables (prisme, cônes, etc.). A leurs pieds, des plateaux, vallées, collines et forêts contrastent par leur horizontalité. Les Dolomites concentrent aussi une multitude de petits glaciers et de neiges éternelles à une relative basse altitude, des falaises de 600 à 1 600 mètres de hauteur qui comptent parmi les murailles calcaires les plus hautes du monde, mais aussi de profonds canyons de 500 à 1 500 mètres de profondeur.

Milan et les grands lacs

La Lombardie est une région géographique aux limites bien définies, confinant au nord à la Suisse, à l’est à la Vénétie et au Trentin-Haut-Adige, au sud à l’Emilie-Romagne et à l’ouest au Piémont. Elle est limitée par les Alpes au nord, le Pô au sud, le Tessin et le lac Majeur à l’ouest, le fleuve Mincio et le lac de Garde à l’est. Cette région, dont la superficie est de 23 857 km2, présente un paysage doux et assez varié, passant de la montagne la plus accidentée à la plaine la plus fertile. On lui reconnaît trois grandes zones géographiques : la zone alpine comprenant, au nord, les Alpes, entrecoupées en direction de la Suisse par des vallées parcourues d’anciennes voies de communication ; la zone préalpine avec ses grands lacs : le lac Majeur, le lac de Côme et le lac de Garde (le plus grand d’Italie) ; et, enfin, la plaine padane avec ses châteaux, ses rizières et le fleuve Pô (le plus long et le plus important fleuve italien) qui trace sa limite sud. Région parmi les plus riches, les plus développées et les plus peuplées d’Italie, la Lombardie est par conséquent l’une des plus surprenantes et imprévues pour le touriste, qui s’y aventure parfois sans connaître son patrimoine historique, monumental, artistique et naturel. D’étonnants paysages naturels (grands lacs, parc du Stelvio) abondent dans cette région. Le premier élément physique composant le territoire lombard est la présence de la plaine padane, divisée en haute et basse plaine (Alta e Bassa Pianura Padana). Particulièrement sèche et aride dans sa partie haute, beaucoup plus fertile et donc exploitée à des fins agricoles dans sa partie basse, la plaine padane présente également une grande variété morphologique grâce à l’action des dépôts alluviaux : son terrain est en effet constitué par des minéraux, comme la calcite et la dolomite. Nous nous intéressons dans ce guide au lac de Garde, arrière-pays vénitien dans le prolongement de la région des lacs lombards. Le lac de Garde est une oasis méditerranéenne qui se prolonge jusqu'aux derniers contreforts des Alpes (Brenta et Adamello), il est à cheval sur les régions de la Lombardie, de la Vénétie et du Trentin-Haut-Adige. D'origine glaciaire, sa superficie totale est de 370 km2, et son microclimat favorise une végétation de type méditerranéen (oliviers, oléandres, lauriers-roses) qui vaut à sa côte véronaise le nom de Riviera des Oliviers.

L’arc des Alpes italiennes

Etroit et élevé du côté du Piémont, il compte beaucoup d’impressionnants sommets de plus de 4 000 m d’altitude : le mont Blanc à 4 807 m, le mont Rose à 4 638 m, le Cervin à 4 478 m et le Grand-Paradis à 4 061 m. Les Alpes italiennes sont pourvues de vallées d’origine glaciaire, comme la vallée d’Aoste ou la vallée de l’Adige qui forment des grands axes de communication. Leur dense réseau hydrographique, auquel viennent s’ajouter de nombreux glaciers, en fait le premier réservoir d’eau de la péninsule et notamment de la plaine du Pô. Elles sont peuplées par quelque 3 millions d’habitants.

La Vallée d’Aoste, la plus verticale

On pourrait presque dire que c’est une région à la verticale, pas seulement au sens physique en raison des hautes cimes qui l’entourent (parmi lesquelles le mont Blanc), mais également pour la concentration surprenante, dans une région aux dimensions si réduites, de tant de splendeurs naturelles. Les phénomènes naturels de cette région sont grandioses : des cimes imposantes du mont Blanc à l’âpreté fascinante du Cervin, du spectaculaire mont Rose (qui doit son nom à la couleur que prennent ses grands glaciers au coucher du soleil) au Grand-Paradis, la haute montagne au centre du vaste parc naturel du même nom. Plus d’un cinquième du territoire valdôtain est classé en réserve de protection de la faune et de la flore : Parc national du Grand-Paradis (35 000 ha), Parc régional de mont Avic (3 500 ha), 8 réserves naturelles, 4 jardins alpins. Et avec 210 glaciers, 500 torrents, 400 lacs…, les découvertes sont infinies. Les centres touristiques et les stations de ski de la vallée d’Aoste ont une tradition ancienne et une renommée solide : les plus connus sont Courmayeur et Breuil-Cervinia.

Le Piémont, autour de Turin

Le Piémont, situé au nord-ouest de l’Italie, a des frontières communes avec la France à l’ouest, et la Suisse au nord : c’est la plus grande région d’Italie après la Sicile. 40 % du territoire sont recouverts par les Alpes, 30 % par les collines du Montferrat, des Langhe et du Roero, et les 30 % restants sont en plaine. Au nord, le Piémont partage avec la Lombardie la région des lacs : le lac d’Orta, véritable bijou romantique, et le lac Majeur. Turin, le chef-lieu du Piémont, a la réputation d’être une ville magique. Capitale de la grande industrie italienne (c’est là que se trouve l’usine Fiat), c’est également un des principaux centres touristiques d’Italie. D’autres témoignages civils et religieux du passé, tels que forteresses, basiliques, couvents, sont innombrables également dans le reste du Piémont, dans les villes et les provinces de Novare, Verceil, Coni, Alexandrie et Asti. Les paysages naturels sont splendides et variés : montagnes, vallées, collines (les Langhe sont connues pour avoir servi de décor à de nombreux récits de Cesare Pavese et de Beppe Fenoglio, célèbres écrivains piémontais), lacs (Majeur, d’Orta, de Viverone) et le Parc national de Valgrande. La tradition gastronomique et vinicole y est riche et prestigieuse (quelques grands vins italiens sont piémontais).