Guide de Galice : Politique et économie

POLITIQUE
Une monarchie constitutionnelle

Juan Carlos est roi d'Espagne depuis le 22 novembre 1975. Son titre officiel est " Sa Majesté Don Juan Carlos Ier de Bourbon ". Lorsque Franco le nomma " prince d'Espagne ", il était loin de se douter que les convictions et l'entreprise de Juan Carlos différaient des siennes car, une fois sur le trône, en 1975, ce dernier commença à prendre des mesures pour rétablir la démocratie suspendue pendant les années franquistes. Grace à Juan Carlos, et à la Constitution de 1978, l'Espagne devient une monarchie constitutionnelle et un Etat social démocratique de droit reconnaissant la pluralité des partis politiques. Le roi est chef de l'Etat. Mais, bien qu'il règne, il ne gouverne pas, ses compétences sont limitées. Il est chef des armées, il ratifie les lois, nomme le président du gouvernement et peut dissoudre le gouvernement. La politique intérieure et extérieure est conduite par le gouvernement central, qui opère sur différents champs d'action : administration civile et militaire, défense, exercice du pouvoir exécutif et réglementation, élaboration des budgets généraux de l'Etat... Le président du gouvernement (équivalent de notre Premier ministre) est à la tête de l'exécutif et est nommé pour quatre ans. Depuis le 7 avril 2004, José Luis Rodriguez Zapatero, leader du PSOE, réélu en mars 2008, dirige le gouvernement.

Le pouvoir législatif appartient au Parlement, ou Cortes generales. Il est composé du Congreso de los diputados (Congrès des députés) et du Senado (Sénat). Le congrès compte 350 députés élus pour quatre ans au suffrage direct. Les sénateurs sont au nombre de 248, dont 40 sont désignés par les régions.

Les Communautés autonomes

Le passage du XIXe au XXe siècle coïncide avec l'émergence des pensées régionalistes en Espagne. Influencés par le romantisme allemand, les régionalismes politiques et, en particulier, basque, se structurent. Mais ces revendications ne sont guère tolérées par les régimes autoritaires, qui ne cessent de mener des politiques répressives. Malgré cela, l'idéologie régionaliste perdure. Aussi, lorsqu'en 1975 Franco meurt, l'Espagne se trouve de nouveau confrontée à la tentation régionaliste. La reconnaissance des revendications régionales devient un facteur de stabilité (politique et sociale) pour le pays. Dès 1976, l'Espagne se transforme. Le roi permet la légalisation des partis politiques. Dès lors, les revendications régionales commencent à s'exprimer à haute voix et s'affirment de plus en plus. La Catalogne et le Pays Basque, leaders de la pensée régionaliste, réclament une certaine autonomie politique.

La Constitution de 1978 et les gouvernements régionaux

Optant pour un système intermédiaire entre centralisme et fédéralisme, la Constitution de 1978 institue des gouvernements régionaux. En 1981, une nouvelle étape est franchie avec la création du statut de Comunidad autonoma (Communauté autonome). La Catalogne et le Pays Basque sont les premiers à y accéder. En dix mois, c'est l'ensemble des Espagnols qui demandent un statut pour leur région. Dix-sept communautés voient le jour, disposant chacune d'un statut d'autonomie propre. Aragon, Navarre, Valencia, Castille-León, Castille-La Manche, Andalousie, Murcie, Estrémadure, Galice, Asturies obtiennent un statut d'autonomie en 1981. Madrid, La Rioja et Cantabrie obtiennent leur statut en 1983. La Communauté autonome a été définie selon des critères historiques, culturels et linguistiques. Les critères géographiques, voire démographiques, n'ont pas été retenus comme critères pertinents de cette division communautaire. Ainsi, l'Espagne a des communautés qui peuvent être très disparates.

Découpage territorial et domaine de compétences

Le municipio (municipalité), la provincia (équivalent du département) et la comunidad autonoma (équivalent de la région) forment les trois échelons du découpage politico-territorial de l'Espagne actuelle. En vingt ans d'existence, le statut d'autonomie a accumulé de larges pouvoirs. Les gouvernements régionaux sont aujourd'hui responsables au minimum du logement, des services sociaux, de l'agriculture, de la culture et de l'urbanisme.

Bien que chaque " autonomie " ait désormais son président, son assemblée législative et son gouvernement, et, pour certaines, des institutions concernant les affaires administratives, civiles et pénales, un Tribunal supérieur de justice, les plus grands bénéficiaires des nouveaux arrangements sont les Basques et les Catalans, qui jouent, depuis 1993, un rôle important au Parlement de Madrid. Toutes les Communautés autonomes n'ont pas les mêmes domaines de compétences et pas la même influence sur les décisions nationales. La réforme du Sénat a abouti à le transformer en chambre de représentation des autonomies. L'organisation politique espagnole s'est rapprochée encore plus de celle des fédérations.

Le Pays Basque

Le gouvernement et le Parlement, autonomes, ont autorité en matière d'éducation, de culture, de santé, de justice, de gestion économique.

Le gouvernement siège au Palacio de Ajuriaenea, à Vitoria. Le Parlement est situé rue Becerro Bengoa, à Vitoria également, et le Tribunal supérieur de justice est à Bilbao. Les trois territoires de l'autonomie ont eux-mêmes leur gouvernement. Le Pays Basque a aussi sa police autonome, la Ertzantza, en uniforme bleu et rouge et béret basque rouge.

La Navarre

Les Fueros sont le fruit du pacte de respect mutuel entre le roi et le royaume de Navarre, au Moyen Age. Cette charte civile, politique et économique propre à l'autogouvernement s'est maintenue tout au long de l'histoire. La Navarre est aujourd'hui une communauté forale, reconnue depuis 1982. Les Basques souhaitent, eux, former une grande communauté incluant la Navarre, qui jusque-là s'y oppose. Elle dispose d'une police forale, indépendante. Le gouvernement foral, à Pampelune, en plus des droits communs aux autres Communautés autonomes, dispose de tous les pouvoirs sur l'administration fiscale.

La Cantabrie

La Cantabrie est une Communauté autonome depuis 1981, qui dispose d'un Parlement et d'un gouvernement régional. Le Parlement compte 39 sièges ; il est basé à Santander.

Les Asturies

La Communauté autonome des Asturies est une principauté qui a été reconnue par Juan Carlos dès son accession au trône. Le gouvernement est basé à Oviedo. Les Asturies sont le berceau de la monarchie espagnole, avec, pour premier roi, Pelayo, qui infligea la première défaite aux Maures lors de la bataille de Covadonga, en 719. Depuis, le souverain d'Espagne porte aussi le nom de prince des Asturies et la communauté.

La Galice

Le Parlement galicien est élu au suffrage universel. Il se compose de 75 députés. Le gouvernement - la Xunta de Galicia - est formé d'un président et de 11 conseillers chargés des départements de l'administration publique, de l'économie, des travaux publics, de l'éducation, de la culture, des services sociaux, de l'industrie et du commerce, de la pêche et de l'agriculture, des relations institutionnelles, et du poste de porte-parole du gouvernement. Le Tribunal supérieur de justice de Galice traite les contentieux administratifs, sociaux, civils et pénaux.

Le Tribunal des comptes est l'organisme de gestion de l'administration autonome.

Le défenseur du peuple, qui dépend du Parlement autonome, défend les droits des citoyens galiciens. La Galice a un statut d'autonomie dit historique, expression qui souligne ses différences culturelles telles que langue et identité.

Et la fiscalité ?

A la fin des années 1980, les difficultés économiques chroniques de l'Espagne conduisirent la Catalogne et le Pays Basque à entamer de rudes négociations avec le PSOE. Ces deux régions avaient un PIB bien supérieur à celui des autres régions et se plaignaient de trop participer à l'économie de la nation (suite au principe de redistribution régionale, les régions les plus riches donnent plus à l'Etat) et de n'en tirer aucune contrepartie. En effet, la majorité des budgets des autonomías sont dépensés à court terme, de façon clientéliste. Ainsi, depuis 1997, les régions fixent elles-mêmes les taux d'imposition sur une part de l'impôt sur le revenu, afin d'assurer le financement de leurs dépenses, et peuvent même créer leurs propres impôts, comme sur les grandes surfaces par exemple.

Le gouvernement central

Le gouvernement central a, quant à lui, d'autres champs d'action. Les plus importantes missions concernent l'élaboration et la conduite de la politique intérieure et extérieure, l'administration civile et militaire et la défense de l'Etat, l'exercice du pouvoir exécutif et la réglementation conformément à la Constitution et aux lois, et, enfin, l'élaboration des budgets généraux de l'Etat.

Le pays est dirigé par le leader de la majorité parlementaire, appelé jefe del gobierno. Avec la victoire du PSOE aux élections du 14 mars 2004, José Luis Rodríguez Zapatero est devenu le chef du gouvernement pour une durée de quatre ans. Il a été réélu en 2008.

Les partis politiques espagnols

Durant le franquisme, seule la Phalange était tolérée. Toutes les autres organisations politiques étaient interdites et donc illégales. Dès 1976, la prohibition est levée et les partis politiques exilés ou clandestins sont légalisés tandis que d'autres se constituent. Aujourd'hui, les deux principaux sont le PSOE et le PP.

Le PP (Partido popular). Le Parti populaire s'appelait " Alliance populaire ", parti héritier du franquisme dont le chef n'était autre que Manuel Fraga, ancien ministre du général Franco. Aujourd'hui, parti traditionnel de droite, conservateur et ancré sur la démocratie chrétienne, il est dirigé par Mariano Rajoy, successeur d'Aznar.

Le PSOE. Le Parti socialiste ouvrier espagnol, parti de l'opposition, a été fondé de manière clandestine à Madrid, le 2 mai 1879, à l'initiative d'un noyau d'intellectuels et d'ouvriers dirigé par Pablo Iglesias. De 1982 à 1996, Felipe González sera le leader du premier gouvernement socialiste. Depuis sa victoire aux élections législatives de 2004, le parti de José Luis Rodriguez Zapatero tient de nouveau les rênes du pouvoir, qu'il tire vers le progressisme et la social-démocratie.

Le PCE et Izquierda Unida. La coalition Izquierda Unida, ou rassemblement de la gauche, a été créée le 27 avril 1986, par le Parti communiste espagnol (PCE), la Fédération progressiste, le Parti des peuples d'Espagne, le Parti d'action socialiste, le Parti socialiste unifié de Catalogne, le Parti humaniste, le Parti carliste, la Gauche républicaine et de nombreux partis indépendants.

La fondation du Parti communiste espagnol remonte cependant à 1921, lorsque deux partis dissidents du PSOE décident de rejoindre l'Internationale communiste.

Los Verdes. Le Parti écologiste espagnol, fondé en 1984 à Malaga, plus communément appelé " Confédération des Verts ", est le seul membre espagnol de la Fédération européenne des partis verts. Le parti a même réclamé des poursuites judiciaires contre le gouvernement de José Maria Aznar, à la suite du naufrage du Prestige, le tenant pour responsable.

Les partis régionalistes

Ce sont le Parti nationaliste galicien (BNG), le Parti nationaliste asturien (Unidá), le Parti régionaliste de Cantabrie (PRC), l'Union des peuples de Navarre (UPN) et le Parti nationaliste basque (PNV).

Ce dernier a été créé par Sabino de Arana et Goiri. Le parti se fonde sur Euskadi (autre nom de la Communauté autonome basque), territoire situé de part et d'autre des Pyrénées. Il considère l'euskara comme sa langue nationale et revendique la reconnaissance du peuple basque, le développement de leur culture et une modification de la Constitution. Le PNV ne soutient pas l'ETA.

Partis politiques du Pays Basque : EE (Euskadiko Eskerra), EA (Eusko Alkartasuna), EH (Euskal Herritarrok), PNV (Partido Nacionalista Vasco).

Les bandes du Jarrai (jeunes séparatistes) organisent la kale borroca (violence dans les rues).

Autres partis politiques : les autres Communautés autonomes se rapprochent pour beaucoup des tendances nationales.

Séparatisme et terrorisme
L’ETA

ETA, ou Euskadi Ta Askatasuna (qui signifie " Pour la patrie et la liberté des Basques "), naît en 1959, sous la dictature du général Francisco Franco. La formation apparaît à ses débuts comme un mouvement estudiantin de résistance contre l'appareil franquiste. Rapidement, le groupe séparatiste basque, qui affirme représenter les aspirations indépendantistes de la région, adopte des principes plus radicaux : la défense de la langue basque l'euskera, la lutte ethnique, le sentiment antinational, l'indépendance des territoires. Le premier acte de terrorisme de l'ETA, une tentative de déraillement d'un train franquiste, remonte à 1961. L'escalade de la violence commence : en 1973, la terreur s'accentue avec l'assassinat de l'amiral Miguel Angel Blanco, haut membre du Parti populaire. Depuis 1968, le groupe séparatiste déclare être à l'origine de plus de 1 000 assassinats, une revendication qui n'a pourtant pas mené à sa suppression. L'ETA est toujours présent sur la scène politique. Les gouvernements successifs ne sont pas parvenus à un accord. Les années 1990 ont été marquées par la révélation d'un des plus grands scandales de la décennie, l'affaire du Grupo Antiterrorista de Liberacion (Groupe antiterroriste de libération, GAL, responsable de plusieurs dizaines de meurtres et d'actes de torture), dont les liens avec les plus hauts échelons du gouvernement espagnol ont été prouvés. Une grande partie de la population basque condamne aujourd'hui, de plus en plus ouvertement, les méthodes employées par les membres de l'ETA. Dans un contexte de lutte internationale intensive contre le terrorisme, l'ETA est désormais plus que jamais dans le collimateur des pouvoirs publics. Le parti indépendantiste basque Batasuna (parti d'extrême gauche) est déclaré, le 27 mars 2003, hors-la-loi par le Tribunal suprême espagnol, au motif d'avoir soutenu en sous-main l'ETA. Cette mesure draconienne n'est qu'un des éléments d'une politique répressive menée par le gouvernement Aznar, dans laquelle le dialogue entre dirigeants et séparatistes n'a plus sa place. Après l'arrestation de hauts d'ignitaires de l'ETA au Pays Basque français, grâce à la coopération policière transfrontalière, en octobre 2004, l'organisation est fortement déstabilisée. Le nombre des attentats est nettement en baisse et l'on ne compte aucun attentat mortel entre 2004 et 2005.

En mai 2005, les députés espagnols approuvent une proposition gouvernementale visant à ouvrir des pourparlers avec l'ETA, dans le cas où l'organisation séparatiste basque armée renoncerait à la violence. Le 21 novembre 2005, le plus grand procès contre l'ETA, faisant suite à l'enquête lancée en 1998 par le juge Baltasar Garzon, s'ouvre près de Madrid. Il vise 56 militants ou sympathisants présumés de l'ETA, qui risquent entre 10 et 51 ans de prison.

Début 2006, le gouvernement espagnol reprend le dialogue avec le mouvement séparatiste basque, ce qui aboutit à un accord historique entre les deux parties : une trêve est signée en mars 2006. Le 30 décembre 2006, l'ETA donne un coup de canif dans le contrat et revendique un attentat mortel : un véhicule piégé cause la mort de deux Equatoriens sur le parking de l'aéroport de Madrid. Depuis mai 2003, l'ETA n'avait pas commis d'attentat meurtrier. En réaction à l'attentat du parking, le gouvernement de Zapatero déclare le processus de paix rompu. Pour montrer son mécontentement, le peuple espagnol défile, le 13 janvier 2007, en brandissant des banderoles pour " la paix, la liberté, la vie et contre le terrorisme ".

Le processus de paix prenant officiellement fin le 5 juin 2007, Zapatero repense sa politique antiterroriste et entend bien faire de la sécurité au Pays Basque sa priorité. S'ensuit, en novembre 2007, le lancement d'un mandat d'arrêt contre 46 membres d'organisations indépendantistes basques présumés proches de l'ETA. Malheureusement, en décembre 2007, Raul Centeno, garde civil espagnol, premier tué depuis la fin de la trêve, vient s'ajouter aux quelque 800 personnes décédées depuis 1968 et le début de la lutte organisée pour l'indépendance du Pays Basque. En 2008, Zapatero réélu, ETA poursuit sa lutte. De nombreux attentats ont été revendiqués au cours de l'année. La trêve est oubliée. Entre 2008 et 2010, ETA est décapitée cinq fois et des dizaines d'activistes sont emprisonnés.

La politique extérieure

En 2002, des tensions se font sentir entre l'Espagne et la Grande-Bretagne à propos de Gibraltar. Ravivé en 1999, après une querelle portant sur les droits de pêche, le conflit s'accentue en novembre 2002, au cours d'un référendum : les votants refusent catégoriquement un condominium de l'Espagne et de la Grande-Bretagne sur le Rocher (El Peñon). Le ton monte également d'un cran entre le Maroc et l'Espagne, au sujet du minuscule îlot du Persil. Au début de l'été 2002, les troupes espagnoles délogent manu militari les assaillants de l'armée marocaine. Des conflits de voisinage sont alimentés par plusieurs contentieux, dont la souveraineté de Ceuta et de Melilla, les enclaves espagnoles au Maroc, et la pêche. Ces derniers temps, les relations avec le Maroc ont connu un réchauffement significatif. L'envoi d'une force conjointe hispano-marocaine en Haïti, la visite du roi d'Espagne en janvier 2005, mais aussi les drames de Ceuta et Melilla, prises d'assaut par les immigrants subsahariens en octobre 2005 (provoquant la mort de plusieurs d'entre eux) ont montré la solidité des nouveaux liens entre les deux pays. En Algérie, l'Espagne souhaite préserver ses intérêts économiques et commerciaux (l'Algérie est le premier fournisseur de gaz du pays). Zapatero a par ailleurs lancé l'idée d'une " Alliance des civilisations", afin de rapprocher l'Union européenne des pays méditerranéens ; elle propose de centrer le dialogue sur les questions économiques, sociales et culturelles, plutôt que politiques et sécuritaires. L'Amérique latine constitue également un axe constant de la diplomatie espagnole, qui souhaite un rapprochement plus étroit entre l'Union européenne et le Mercosur. Zapatero s'est engagé dans une politique internationale en faveur des droits de l'homme (il a proposé, avec M. Chirac, de créer au sein de l'ONU un fonds d'aide à la démocratisation qui s'appuierait sur l'éducation). De plus, il favorise une intégration forte de l'Espagne dans l'Union européenne, négligeant les Etats-Unis, à l'inverse de son prédécesseur.

En 2003, José Maria Aznar s'est rangé aux côtés des Etats-Unis pour une intervention armée en Irak. Alors que la majorité de la population s'y oppose, le chef du gouvernement insiste sur la nécessité de coopérer contre le terrorisme international et décide d'envoyer ses troupes. Conformément à ses promesses électorales, le nouveau chef du gouvernement, José Luis Zapatero, retire les troupes espagnoles d'Irak, le 30 juin 2004. Le gouvernement américain critique sa décision, l'accusant de se soumettre au chantage des terroristes islamistes. Malgré les tentatives de rapprochement et les signes de bonne volonté, comme la visite du roi Juan Carlos aux Etats-Unis, fin novembre 2004, la relation hispano-américaine paraît affectée par le retrait des troupes espagnoles d'Irak. Depuis, la priorité de l'Espagne est l'Europe.

Les enjeux politiques actuels

La commission parlementaire enquêtant sur les responsabilités politiques dans les attentats du 11 mars 2004 a fait comparaître les principaux responsables politiques espagnols, dont Zapatero et Aznar. Les conclusions de l'enquête de la commission ont été rendues en juin 2005. Le gouvernement Aznar y est critiqué pour n'avoir pas prévu la menace islamique et pour y avoir réagi de manière partisane.

Le gouvernement de Zapatero mène une politique sociale ancrée dans la modernité : il a nommé un gouvernement paritaire (la moitié des ministres sont des femmes) et a déposé une loi reconnaissant les mêmes droits aux couples homosexuels qu'aux couples hétérosexuels : héritage, fiscalité, mais surtout mariage et droit à l'adoption. Bien que l'Espagne soit rappelée à l'ordre par le Vatican, elle continue sur la voie progressiste. En revanche, en ce qui concerne l'immigration, l'administration de Zapatero, qui avait déposé un projet de loi prévoyant la régularisation des étrangers travaillant illégalement dans le pays sous certaines conditions, durcit les règles, s'alignant sur les directives européennes.

En effet, en 2010, l'Espagne, à l'instar de toute l'Europe, fait face à une grave crise financière mondiale. Les temps sont à l'austérité budgétaire et le chômage augmente en flêche.

ÉCONOMIE
Les mutations de l’économie espagnole

Alors que, dans l'ensemble de l'Espagne, l'emploi agricole a été dominant jusqu'aux années 1970, le Pays Basque est, par tradition, une région industrielle. Depuis la fin des années 1980, l'économie espagnole s'est complètement transformée : privatisations, développement de nouveaux secteurs, perte de vitesse de l'industrie lourde (surtout dans le nord), délocalisations, etc. Les aides financières et le savoir-faire de l'Union européenne ont constitué un soutien précieux pour l'économie espagnole. Toutefois, depuis 2007 et la crise des subprimes aux Etats-Unis, l'Europe, et l'Espagne avec elle, est déstabilisée. En 2010, le pays doit faire face à un taux de chômage de 20 % (le plus haut de toute l'Europe) et à une croissance nulle.

Agriculture et élevage

Au nord de l'Espagne, l'agriculture demeure une activité importante. L'élevage également, dont celui des bovins dans les régions humides du nord-ouest. Quant à la côte atlantique, la pêche y est très active (sardine, thon, morue), qui alimente de nombreuses industries.

La vigne est présente un peu partout en Espagne, même dans le nord, au Pays Basque et en Rioja essentiellement. Rappelons que l'Espagne est le premier vignoble de masse d'Europe. Dans la région d'Almagro, on produit du safran ainsi que les célèbres aubergines au vinaigre. Le sous-sol est riche en mercure.

Industrie

La production d'électricité, qui a décuplé entre 1950 et 1970, est due pour plus de la moitié aux centrales hydrauliques, nombreuses dans l'ensemble du pays et notamment dans les vallées pyrénéennes. Depuis 1960, l'industrie s'est très rapidement développée ; ses principaux centres sont situés dans le nord du pays (sidérurgie, industries mécaniques et chimiques dans les Asturies ; fabriques d'armes et papeteries dans les provinces basques).

L'industrie textile, valeur sûre de l'économie nationale, a su renforcer sa position extérieure, en gagnant d'importantes parts de marché à l'exportation. On y trouve de nombreuses entreprises d'habillement, comme Inditex (l'un des premiers groupes mondiaux dans la confection et la distribution d'habillement). La société Inditex, qui possède la marque basque Zara, a su se démarquer en misant sur la mode à bas prix. Son bénéfice croît régulièrement depuis la création de la société en 1975.

L'industrie automobile, durement touchée par la crise économique et financière de 2010, a perdu environ 200 000 postes.

Présence française en Espagne

La présence de la France en Espagne, ce sont près de 1 200 sociétés françaises implantées dans la Péninsule : des grandes banques comme la BNP ou le Crédit lyonnais, l'industrie automobile avec Renault, Citroën et Peugeot, et les grandes surfaces avec Pryca (Carrefour), Continente (Continent) et Alcampo (Auchan) ou encore la FNAC, qui dominent le secteur de la grande distribution.

Ressources

Le sous-sol du pays, exploité depuis l'Antiquité, est très riche.

On trouve du charbon principalement dans les Asturies, et du minerai de fer dans la province de Biscaye et dans le sud du pays, du plomb et du zinc dans les monts Cantabriques. Pauvre en hydrocarbures, l'Espagne dispose de raffineries qui lui permettent de traiter le pétrole qu'elle importe.

Tourisme

Depuis longtemps, l'énorme importance de l'industrie du tourisme dans l'économie nationale n'échappe plus à personne. Rappelons que l'Espagne est le deuxième pays le plus visité au monde, après la France, mais le premier en termes de recettes économiques liées à cette industrie. Depuis 1963, le pays s'attache à développer ses réseaux de communication et à former de vrais professionnels du tourisme. En 1957, le général Franco ouvre les frontières au tourisme.

Le 7 septembre 1963, le décret 2427 crée l'école officielle du tourisme. Le décret royal du 16 février 1996 entérine la création, à l'université, d'études de tourisme permettant de former des experts et de mieux répondre à la demande des visiteurs étrangers. Car les touristes ne viennent pas uniquement pour les plages ensoleillées, mais aussi pour découvrir des aspects de la culture ibérique. Une vaste campagne de promotion du tourisme culturel a permis d'augmenter le nombre des visiteurs en dehors de périodes estivales et des zones côtières. Depuis quelques années, c'est au printemps et en automne que le nombre de touristes augmente le plus rapidement. En 2008, 60 % des touristes internationaux viennent de trois pays principaux : Angleterre (27,6 %), Allemagne (17,6 %) et France (14 %) et, plus généralement, 93,5 % d'Europe. L'Espagne est, devant la Grande-Bretagne et l'Italie, la première destination préférée des Français.

Moyens de communication

Si les infrastructures ont été modernisées - lignes de train à grande vitesse (Madrid-Séville, et Madrid-Barcelone, avec un prolongement prévu vers la frontière française), extension du réseau d'autoroutes et des capacités aéroportuaires -, l'Espagne doit encore faire des efforts pour rivaliser avec les installations de ses voisins européens. En effet, les relations avec le reste de l'Europe souffrent du transbordement qu'impose l'écartement plus large des voies de chemin de fer espagnoles.

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