Découvrez la Crète : Géographie

« Crète », en tant que personnage héroïque, apparaît dans plusieurs légendes : elle est parfois décrite comme fille d’une Hespéride, ou Hespéride elle-même ; ailleurs, elle est l’épouse d’Hélios, le roi soleil, et devient ainsi la mère de Pasiphaé ; ailleurs encore, elle apparaît comme la fille de Deucalion. Cela ne pouvait en être autrement : la Crète, l’île qui a marqué le monde ancien grec par sa civilisation, méritait bien une place dans la mythologie pour expliquer sa destinée unique et exceptionnelle. Son emplacement géographique et sa morphologie se trouvent au cœur de sa belle aventure, de ses péripéties et de ses tourments au cours des siècles. Grand pont suspendu entre le Péloponnèse et Rhodes, escale pour les marins venus du nord qui naviguent vers le sud sur le chemin des Cyclades et de l’Égypte, la Crète couronne l’extrême sud de la Grèce en se laissant gracieusement aller aux flots de la mer Égée et de la Méditerranée.

Une île montagneuse

Par sa superficie qui atteint les 8 335 km², la Crète est la cinquième plus grande île de la Méditerranée après la Sicile, la Sardaigne, la Corse et Chypre. Longue de 257 km, sa largeur varie entre 12 et 60 km et lui donne son aspect étiré si caractéristique.

Située dans la Méditerranée orientale, encore plus au sud qu’une partie des côtes du Maghreb et à seulement 300 kilomètres des côtes libyennes, la Crète est le point le plus méridional de l’Europe, après l’île de Chypre. Sur une carte, elle marque la limite sud du bassin égéen qui comprend toutes les autres îles grecques (à l’exception de Corfou et des îles qui l’entourent).

De loin, la Crète ressemble à un immense rocher isolé au milieu de la mer. En effet, sur pratiquement toute la longueur de l’île, les montagnes se succèdent pour se jeter dans la mer au nord et au sud. Quatre chaînes de montagnes dominent et sont séparées par des plaines et des hauts plateaux où l’agriculture est riche. A l’ouest, le massif des Montagnes Blanches (Lefkà Ori) culmine à 2 454 m, et les sommets y sont souvent couverts de neige, d’où leur nom : Lefkà signifie blanches. On y trouve également les plus grandes gorges, celles de Samaria, s’étirant sur 17 kilomètres avec un dénivelé total de 1 227 m. Au centre, entre Héraklion et Agia Galini, s’élève la chaîne de l’Ida qui, avec 2 456 m, est le sommet le plus haut de l’île. Plus à l’est, au-delà de la grande plaine centrale, s’élèvent les monts Dikti à 2 148 m. Enfin, à la pointe est, le massif de Sitia atteint 1 476 m.

Le plus long fleuve de Crète est le Yeropotamos, situé dans la vallée de Messara au sud de l’île. Il s’étire sur 45 km et se jette dans la mer de Libye, près d’Agia Triada. Le seul lac d’eau douce de Crète est le lac de Kournas, entre Réthymnon et Hania. Enfin, deux plateaux célèbres et magnifiques sont vraiment incontournables : ceux du Lassithi (anciennement recouverts de moulins à vent) et de Nida.

La Grande bleue

Les amoureux de nature ne pourront qu’être séduits par la beauté apaisante du paysage crétois, extrêmement riche et varié. Cette richesse est, incontestablement, due à une mer omniprésente, tantôt limpide et turquoise, tantôt d’un bleu profond impénétrable, aux riches fonds marins. L’immensité bleue borde le nord de l’île par la mer de Crète, et le sud par la mer de Libye. Quel plaisir, lorsqu’on gravit les routes qui serpentent dans les montagnes de Crète, d’embrasser au loin la Grande Bleue qui s’étend à l’infini…

Avec son littoral qui dépasse les 10 000 km, la Crète est dotée d’un nombre impressionnant de plages à couper le souffle. Si parfois elles débordent de monde, c’est pour de bonnes raisons. Citions ainsi parmi les plus célèbres, et sans ordre particulier, la plage de Matala, d'abord, située à proximité du Palais de Phaistos. Cette crique, point de rencontre des hippies pendant les années 1960 et 1970, doit son charme au coucher du soleil, à ses eaux limpides, et ses rochers sculptés depuis l’Antiquité. La plage du lagon de Balos, elle, s’offre en plein milieu d’un paysage vierge : les eaux saisissantes du lagon aux couleurs turquoise et émeraude, complètement transparentes, vous invitent à vivre, allongé sur un sable blanc, une expérience inoubliable. La plage sablonneuse de Preveli s’étend au pied d’une gorge. Une rivière qui se jette dans la mer, avec palmiers, lauriers et buis qui poussent sur ses rives, est l’autre atout de cette plage méritant le détour. La liste continue avec la plage et les criques turquoise et sablonneuses de Falassarna, la plage rose d’Elafonissi, ou la plage de sable noir de Vaï, bordée par la plus vaste palmeraie d’Europe. On ne manquera pas non plus l’occasion de se rafraîchir sur les plages parsemées de galets lisses de Palaiochora et de Lenda… Dans ces paysages côtiers, d’une beauté hors du commun, et sur n’importe quelle plage, baie ou crique, la mer crétoise ne pourra qu’envoûter vos vacances.

Une géographie propice au sport

Avec ses parcs naturels, ses gorges, ses grottes, ses montagnes, sa végétation variée et bien sûr sa mer omniprésente, la Crète offre un grand choix de paysages, ce qui séduira les amateurs de grands espaces et de nature, mais aussi de sport.

Dans la plupart des stations balnéaires (en particulier sur la côte nord), il est possible de louer des petits catamarans, des pédalos, des kayaks de mer, des jet-skis et de faire du ski nautique. A noter que les vents peuvent se lever très rapidement et changer de direction fréquemment (effets de relief en été surtout sur la côte sud). Quelques spots comblent les amateurs de windsurf : à Kouremenos Beach près de Palekastro à l’est de Sitia, à Almirida, près de Hania, ou à Palaiohora au sud.

On croise, en revanche, peu de voiliers dans les eaux de la mer de Libye à cause du manque d’abris et d’infrastructures. Signalons pour les amateurs de voile le port de Palaiochora, peu fréquenté pour ces différentes raisons mais bien équipé (possibilité d’hivernage). Dans le nord de l’île, les escales sont possibles à Hania, Réthymnon, Héraklion, Agios Nikolaos…

L’île est un lieu merveilleux pour les marcheurs, petits et grands, amateurs ou confirmés. De la balade d’une heure ou deux, où l’on peut même emmener sans problème les enfants, au véritable trekking de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, l’éventail des possibilités est très large. La Crète est montagneuse et les chemins sont parfois difficiles. Si vous n’avez pas l’habitude de la marche, il peut être préférable de s’inscrire à l’un des divers trekkings proposés par les agences de voyages locales, notamment si vous décidez, par exemple, de traverser les fameuses gorges de Samaria. Sinon, les buts de randonnée ne manquent pas : de nombreuses gorges existent en dehors de celles de Samaria (Imbros, Agia Irini…), les Lefka Ori, le plateau d’Omalos, les monts Psiloritis et Dikti, le plateau du Lassithi, la vallée de la Mort près de Zakros, des îles comme Gavdos… Ajoutons le sentier paneuropéen E4, bien signalé tout au long de son parcours, qui traverse la Crète d’ouest en est de Kastelli-Kissamos à Zakros. Ceux qui souhaitent simplement s’immerger au cœur de la nature n’auront qu’à sortir des agglomérations et parcourir les régions environnantes ou séjourner dans de petits ports. Avis à ceux qui aiment les vacances actives !
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