Découvrez la Crète : Environnement

Berceau de civilisation et de mythologie, la Crète emprunte ses traits caractéristiques à son insularité et à sa géologie. L'île du cyclope a également suscité l'admiration par la fécondité de ses terres et la diversité de ses productions agricoles. Homère évoque la Crète comme une île « hospitalière, belle et fertile ». Si l'autonomie alimentaire constitue l'un des piliers du territoire, le tourisme est un axe fort de l'économie, qui n'est pas sans conséquence sur l'environnement. L'artificialisation des sols, la gestion de l'eau et des déchets figurent parmi les sujets cruciaux à traiter. La pollution de la Méditerranée et l'impact du réchauffement climatique constituent également des questions préoccupantes. Préserver l'environnement de l'île tient aussi à une certaine façon de voyager, plus sobre, et en même temps plus propice pour y déceler ce qui provoque depuis l'Antiquité l'émerveillement des visiteurs et des habitants.

shutterstock_1684985764.jpg

Des milieux naturels soumis à de fortes pressions

Cinquième île de la Méditerranée, la Crète possède des écosystèmes remarquables, qui abritent des espèces endémiques, comme les kri-kri (chèvres sauvages), ou encore le genévrier dit « cèdre crétois ». Les milieux naturels sont cependant soumis à de fortes pressions anthropiques. L'artificialisation des sols, et notamment l'urbanisme littoral, a par exemple engendré la disparition de sites de ponte de tortues. Le pâturage non contrôlé, le braconnage, la fréquentation touristique ou encore le camping sauvage ont contribué à la dégradation de milieux naturels, ou encore à la perte de biodiversité. Dans certaines zones, le piétinement, l'érosion des dunes, mais aussi le réchauffement climatique à l'origine de plus fréquentes et sévères sécheresses, ont contribué au dépérissement de nombreux « cèdres crétois ». Des programmes de restauration comme « junicoast » ont vu le jour. L'île s'est aussi dotée d'outils de protection de son patrimoine naturel. Des zones Natura 2000 ont pour objectif de protéger les écosystèmes et les espèces remarquables. Des parcs nationaux assurent des missions de protection de l'environnement associées à des actions d'accueil et de sensibilisation des publics.

Parc national de Samaria ou Parc national des Montagnes Blanches : situé dans la partie nord-ouest de l'île, il abrite notamment la réserve naturelle des gorges de Samaria et le passage étroit « des portes », qui offre une randonnée pittoresque, uniquement accessible de mai à octobre. Il protège également une biodiversité remarquable, associée à plusieurs espèces floristiques endémiques. Les gorges de Samaria constituent également l'habitat naturel des kri-kri.

Le Parc naturel de Sitia : situé à la pointe est de l'île, il a rejoint le réseau  Geopark de l'Unesco. Ce territoire dispose de nombreux sentiers de randonnée (géo-parcours) et d'un centre d'accueil qui permettent de découvrir la géologie unique du site, mais aussi sa biodiversité.

Le Parc naturel du Psiloritis : situé au centre de l'île, il abrite le plus haut sommet de la Crète, le mont Ida. Des itinéraires de randonnée permettent de découvrir le parc, ses montagnes mais aussi ses vallées, et toute une frange littorale. Créé en partenariat avec le Musée d'Histoire naturelle de la Crète, il protège un riche patrimoine géologique et a intégré le réseau Geopark.

Depuis 2012, sur fond de crise économique, des investisseurs étrangers achètent des terres selon des procédures simplifiées pour y implanter de grandes fermes solaires ou éoliennes. Ce système de « fast track » dispense d'études d'impacts et suscite l'ire de nombreux habitants. Si l'île n'est pas raccordée au réseau de transport d'électricité du continent, les opposants mettent en avant le surdimensionnement des équipements face aux besoins énergétiques de l'île et l'impact sur les milieux naturels (zone Natura 2000) et les paysages. En 2020 s'est tenue une manifestation contre un de ces projets d’installation d’unités de production d’énergie renouvelable à l’échelle industrielle (EREI), à Sitanos. Autre sujet de discorde, la construction du nouvel aéroport de Kastelli, qui engendrerait la destruction de milieux naturels et de cultures. Au-delà il symbolise le choix d'une massification du tourisme et du sacrifice de l'environnement sur l'autel de l'économie. Un choix justifié par la situation économique mais qui semble oublier la gravité et les conséquences du réchauffement climatique en cours. A trop ignorer les alertes, le mythe d'Icare pourrait devenir prémonitoire.

Des risques naturels amplifiés par le changement climatique

On assiste ces dernières années à des sécheresses et inondations de plus en plus fréquentes et intenses. L’amplification de ces phénomènes ainsi que le changement climatique qui devient de plus en plus menaçant ont alerté les responsables de la Région Départementale de Crète. Ainsi, après quelques années d’études, en septembre 2022, un plan stratégique a été achevé et adopté ayant comme titre général "Plan régional d'adaptation au changement climatique de la Région de Crète" ayant comme but principal de réduire, et prévoir, la vulnérabilité de l’ile en vue de la menace du changement climatique. Dans ce cadre-là, 14 secteurs clés pour le développement de l’ile ont été identifiés ainsi que les zones géographiques à surveiller et privilégier pour les 5 à 15 prochaines années.

Une agriculture résiliente

Le plus vieil olivier du monde se trouverait en Crète. L'agriculture crétoise se fonde sur une polyculture associée à l'olivier et à l'élevage caprin, qui a permis d'assurer la résilience du territoire. Cependant, les « mers d'oliviers » constituent dans certaines zones des monocultures sensibles aux aléas climatiques et aux agents pathogènes. C'est ce qu'il s'est passé en 2018 : après plusieurs hivers secs et la survenue d'agents pathogènes, les productions d'huile d'olive ont connu une baisse de leur rendement.

Une gestion de l'eau et des déchets encore déficiente

Le territoire n'a pas mis en place de collecte sélective et ne possède pas d'installation réglementée de traitement des déchets. La situation est encore plus problématique en période de fréquentation touristique, lorsque la population est plus nombreuse (la Crète a accueilli 3 millions de touristes en 2019). Il en va de même pour la gestion de l'eau. Les eaux usées résiduaires terminent le plus souvent sans traitement dans la mer. La Crète est aussi une des îles de la Méditerranée, avec la Corse, qui souffre le plus de la pollution plastique. Elle a été qualifiée de « plastic hotspot » par un rapport du WWF en 2017, qui préconise, parmi les actions à mettre en place, un accord international visant à interdire des rejets du plastique en Méditerranée à l'horizon 2030.

Voyager autrement

« Dans les creux abrités, les citronniers et les orangers embaumaient, et plus loin, de la mer infinie, émanait une inépuisable poésie ». Il est possible de retrouver le charme décrit par Nikos Kazantzaki dans son roman Alexis Zorba. La Crète se prête à la marche à pied et au vélo. Le voyageur sera également invité à un usage sobre des ressources locales. Pour les adeptes du voyage lent, il est tout à fait possible de se rendre de Paris à Athènes en train. De plus en plus nombreux sont les voyageurs à vélo qui s'élancent depuis la France vers la Grèce.

Organisez votre voyage avec nos partenaires en Crète
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place
Envoyer une réponse