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Langue anglaise

Elle n’a de statut officiel que sur le Territoire des zones de souveraineté d’Akrotiri et de Dhekelia, mais elle est parlée par presque tout le monde, souvent à la perfection. La plupart des organismes officiels traduisent tout en anglais, y compris les lois. Depuis la division de l’île, l’anglais s’est même imposé comme la langue commune des Chypriotes grecs et turcs. Avant 1974, c’était le grec et sa variante locale, le grec chypriote, qui permettaient à tous de se comprendre. Mais leur usage s’est perdu dans la partie Nord. Dans la partie Sud, les jeunes utilisent désormais le greeklish, un mélange de grec et d’anglais : sorry remplace le grec sygnomi (« pardon »), kettlo désigne une « bouilloire » (kettle en anglais) et hoteli un « hôtel » à la place du terme grec xenodochio.

Division de l’île

Indéniablement, c’est sur les Britanniques que repose la responsabilité de la séparation de Chypre depuis 1963. Certes, les habitants eux-mêmes, la Grèce et la Turquie, ont aussi leur part de responsabilité, mais Londres possède une certaine expérience en matière de décolonisation chaotique (Inde, Palestine, Nigeria…). Ici, les Britanniques ont surtout commis l’erreur de ne considérer l’île que comme une base militaire permettant de contrôler le canal de Suez, sans prendre en compte les aspirations des « indigènes ». D’ailleurs, le Royaume-Uni conserve une partie de l’île, et il est toujours officiellement garant de la sécurité du pays. Avec le résultat que l’on connaît.

Bases militaires

Le Royaume-Uni conserve 2,76 % de la superficie de l’île avec les zones souveraines d’Akrotiri et de Dhekelia. Malgré les uniformes de la police locale et la présence sur place de la dernière base de la RAF en Méditerranée, ces deux confettis de l’ex-Empire ne sont pas forcément les coins les plus british de l’île. Les autorités locales font en effet tout pour faire oublier cette embarrassante présence coloniale, jusqu’à avoir adopté la monnaie unique européenne en 2008. Akrotiri et Dhekelia constituent ainsi le seul territoire britannique où l’euro est la monnaie officielle. Mais un casse-tête se présente : la circulation complètement libre entre la République de Chypre et les deux bases pourrait être remise en cause avec le Brexit.

Conduite à gauche

Comme au Royaume-Uni, à Chypre, on roule du « mauvais côté » de la route. Prévoyez un ou deux jours d’adaptation pour vous y faire. Sachez aussi que cela peut engendrer un surcoût pour une location d’auto si vous venez d’un pays où l’on roule à droite, comme la France. En revanche, les distances et les limitations de vitesse sont indiquées en kilomètres et non en miles.

Pratique du golf

Elle est peu répandue parmi les Chypriotes, mais les sujets de Sa Gracieuse Majesté adorent venir sur l’île pour taper la balle en contemplant la Méditerranée. On compte ainsi cinq parcours de 18 trous assez modernes. Quatre d’entre eux sont situés dans la partie Sud, près de Paphos. Le Secret Valley Golf est à la fois le plus technique et le plus récent (2013). Celui de Minthis Hills est assez physique, puisque très vallonné, mais il offre de splendides paysages le long du monastère Stavros tis Minthis. Plutôt rustique, celui de l’Elea, mais son trou n° 16 est le plus redouté de toute l’île. Le parcours du Aphrodite Hills est, lui aussi, très vallonné et c’est le plus chic et le plus cher. Enfin, côté nord, près de Kyrenia, le Korineum Golf est idéal pour des débutants avec ses tarifs très accessibles.

Bière

Certains bars de la partie Sud n’ont rien à envier aux pubs londoniens. On y trouve la même déco et les mêmes bières anglaises ou irlandaises. On sert aussi les productions des deux grandes brasseries locales, Keo et Leon, fondées durant l’ère britannique. Dans certains pubs plus pointus, comme Brewfellas, à Nicosie-Sud, vous pourrez aussi goûter aux mousses des deux brasseries artisanales locales, Prime et Aphrodite’s Rock. Dans la partie Nord de l’île, on boit surtout la bière turque Efes et plus rarement celle de la brasserie artisanale Lion’s Heart, dont le nom fait référence à Richard Cœur de Lion. Mais s’agit-il uniquement d’un héritage britannique ? En 2012 ont été découvertes près de Paphos les traces de malt d’orge fermenté dans les ruines d’une brasserie vieille de 3 500 ans.

Tourisme

Chaque année, environ 1,4 million de touristes britanniques se rendent à Chypre : c’est plus que le nombre d’habitants de l’île. Souvent envahissants, surtout lorsqu’ils sont jeunes et alcoolisés, ils sont pourtant bien accueillis par la population locale. Et ils se sentent ici comme à la maison (le soleil en plus) : conduite à gauche, langue anglaise, restaurants indiens, mêmes grandes enseignes qu’au pays, etc. C’est grâce aux Britanniques que le tourisme s’est développé à Chypre à la fin du XIXe siècle, lorsque les troupes de l’Empire stationnées en Égypte venaient se mettre au frais pendant l’été dans le Troodos.

Diasporas

Les liens entre les Britanniques et leur ancienne colonie sont aussi entretenus par la diaspora chypriote qui compte environ 800 000 personnes au Royaume-Uni. Chypre accueille pour sa part entre 50 000 et 120 000 ressortissants britanniques. La plupart étaient installés avant la fin du withdrawal agreement, en 2021, qui a permis une transition après le Brexit. Ceux-ci sont le plus souvent des retraités aisés, dont la présence a comme effet de faire grimper les prix de l’immobilier. Moins nombreux dans la partie Nord, ils résident principalement et tout à fait illégalement dans des propriétés appartenant à des familles chypriotes grecques chassées en 1974. À ces expatriés s’ajoutent environ 7 000 Anglais installés en territoire britannique, dans les zones de souveraineté d’Akrotiri et Dhekelia. Depuis le Brexit, la durée de séjour des Britanniques non résidents est limitée à 180 jours par an ou soumise à un visa.

Business

Réputés pour leur sens du commerce depuis l’Antiquité, les Chypriotes ont su évoluer en adoptant le droit des affaires britannique : fiscalité avantageuse, facilitation des procédures administratives, etc. Et cela, aussi bien au nord comme au sud de l’île. Si ce sont surtout les investisseurs russes et turcs qui ont longtemps profité de cette situation, les hommes d’affaires chypriotes, eux, sont bien implantés au Royaume-Uni. Ainsi, les 170 grands armateurs chypriotes grecs ont pour la plupart leur siège ou une filiale à Londres. Depuis le Brexit, l'intérêt est plus restreint pour de nouveaux investisseurs.