Terre bénie des Dieux, le Sri Lanka, l'ancienne Ceylan est un terrain de jeu sans limites. La terre de Bouddha possède des plages sublimes, des cascades à foison, une forêt équatoriale antédiluvienne, des paysages somptueux, des monuments historiques, un climat idéal... Pourtant, l'île a dû traverser moult tempêtes depuis son indépendance, entre heurts entre ses différentes ethnies, tsunami ou attentats. Mais se rendre sur ce bout de terre mythique, c'est partir à la découverte de nombreux trésors.
Une capitale aux deux visages
Colombo, le premier contact avec le Sri Lanka, est une ville assez déconcertante. En bord de mer, elle n'offre pourtant aucune ouverture sur l'océan et l'on est presque déçu de ne pas y trouver de longues plages de sable fin. Et tant mieux, car on pourrait passer à côté de son âme. Comme toute capitale qui se respecte, elle n'est, à première vue, en rien représentative du reste du pays. Il n'y a qu'ici que se déploie une architecture ultramoderne en son coeur, le Fort, entre centres d'affaires effilés et cinq-étoiles au design contemporain. Que viennent rehausser encore l'ancienne Clock Tower, un ancien phare détourné, et le Grand Oriental Hotel, stigmate de la présence européenne, toujours fonctionnel.
Et là, tout près, s'étale le quartier populaire de Pettah, l'enclave hindouiste de la cité ; entre son marché tumultueux et l'animation joyeuse de ses rues, on a du mal à saisir ce contraste détonnant avec l'agencement au carré du Fort.
Plus loin, c'est le style colonial qui domine, avec les bâtiments britanniques reconnaissables au premier coup d'oeil et des blocs entiers dédiés à une architecture toute victorienne. La gare ferroviaire de Colombo en est un des vestiges les plus remarquables.
Un triangle à sept côtés
Direction Kandy maintenant, centre vital du dernier royaume cinghalais et sise au coeur des Hautes Terres. Force est de constater que la cité antique n'a rien à voir avec l'occidentale métropole. Ici, la ville est à taille humaine. Elle se parcourt à pied et l'agitation se vit davantage au ralenti. Site touristique par excellence, ville sainte, capitale religieuse, c'est elle qu'on vient voir des quatre coins du monde, elle que les touristes recherchent, appareil photo déjà enclenché. Son temple recèle une relique de la dent de Bouddha, un trésor dont la valeur dépasse allègrement les frontières de l'île.
On afflue aussi pour sa Perahera estivale, probablement la plus courue du pays. Le spectacle y est grandiose grâce aux dizaines d'éléphants qui défilent.
Place à Anuradhapura à présent, pour une autre ville sainte, également protégée par l'Unesco. Érigée il y a plus de vingt-cinq siècles, elle fut la première ville du pays pendant 1 400 ans et abrite les dagobas les plus sacrés de l'île. Ces dômes gigantesques attirent des pèlerins du monde entier. L'ensemble des sept sites listés au patrimoine mondial n'en finit pas : Polonnaruwa, Sigiriya et Dambulla font parler leurs pierres, témoins de l'histoire millénaire de l'île. Galle, sur la côte sud, porte quant à elle l'empreinte surannée d'un passé colonial glorieux. Enfin, la rainforest de Sinharaja, réserve forestière de l'île, est le septième joyau du diadème sri lankais.
Une nature unique
Pour les ornithologues amateurs, passage obligé par Sinharaja, site primitif déclaré réserve de la biosphère. Cette forêt de pluie déploie des couleurs éclatantes et la faune et la flore y sont superbes. Alors, à vos jumelles !
Tout près de là, les sportifs en herbe tâteront un peu d'Adam's Peak, cette montagne sacrée. L'empreinte géante de pas qu'esquisse son sommet est considérée comme celle d'Adam pour les uns, de Bouddha selon les autres. 2 238 mètres à grimper pour assister au lever du soleil, une performance physique qui en vaut la chandelle !
Dans un genre différent, on ne manquera pas de sillonner les collines couvertes de plantations de thé des environs de Nuwara Eliya, ciselés à la main par des milliers de doigts tamouls. Un panorama dont on ne se lasse pas.
En remontant davantage vers l'est, ce sont les Knuckles qui retiendront l'attention. Cette chaîne de montagnes, difficilement accessibles, est un des sites naturels les plus confidentiels de l'île. Ici, on est au bout du monde, sans embouteillages ni touristes. Profitez de cette escapade pour aller à la rencontre, à Dambana, de la société primitive des Veddas. Assez proches physiquement des aborigènes, ce sont les premiers habitants de l'île.
Pour une immersion plus faunique dans la nature sri lankaise, on n'hésitera pas à plonger dans ses parcs nationaux, celui de Yala en particulier qui présente la singularité de compter la plus grande proportion de léopards au monde. On ne manquera pas également les éléphants, rois du pays. Enfin, les amoureux de la nature ne résisteront pas à la possibilité d'assister, de nuit, à la ponte des tortues d'eau un peu partout sur le littoral.
Des activités multiples
Pour les sportifs, le choix est vaste : rafting dans les rapides de Kitulgala, surf à Arugam Bay (côte est) ou Hikkaduwa (côte ouest) selon la saison, plongée sur tout le littoral, golf à Nuwara Eliya, un des meilleurs greens d'Asie, etc. Les randonneurs n'auront que l'embarras du choix entre l'ascension des monts du coeur du pays, la visite des plaines de Horton ou la forêt de pluie. Les amateurs d'oiseaux aussi, qui s'en donneront à coeur joie avec l'abondante faune présente sur le territoire. Entre réserves et parcs nationaux, des dizaines d'espèces endémiques et autres raretés s'observent aisément et les guides sont là pour vous aider à les trouver. Préparez-vous à en prendre plein les yeux !
Enfin, entre deux excursions, comment ne pas se laisser tenter par le doux appel de la médecine sri lankaise, l'ayurvéda ? Entre bains aux fleurs, massages délassants et traitements aux plantes, cette pratique est des plus agréables.
Après tant d'émotions, il faut se sustenter. Les plats pourraient se résumer à un seul, qui se décline en une infinité de possibilités, le curry. Il consiste en une assiette de riz blanc agrémentée, hors du plat, de lait de coco, de papadam et de diverses sauces : chutney, poisson, légumes, piment, etc. Le lait de coco est là pour calmer les ardeurs du piment, tantôt rouge, tantôt vert. Mais ne vous y trompez pas, cette cuisine à l'apparence simpliste relève véritablement de la gastronomie. Les produits sont frais, souvent pêchés ou cueillis le jour même, et l'agencement des épices et herbes respecte toujours les règles de l'ayurvéda - encore lui ! - pour vous fournir un plat parfaitement équilibré.
Il est temps de rentrer à présent, si vous trouvez le courage de reprendre l'avion. Car le Sri Lanka est envoûtant et tend à vous marquer d'une trace indélébile. Une impression de paix et d'harmonie qui ne vous quittera pas de sitôt...
Infos futées
Quand ? Hors des périodes de mousson - la petite de novembre à janvier sur l'est du pays et la grosse de mai à juin sur le centre et l'ouest -, le Sri Lanka bénéficie d'un climat chaud et ensoleillé toute l'année.
S'y rendre. Parmi les compagnies desservant le pays, Sri Lankan Airlines, Air France, Qatar Airways ou Emirates. Compter 11h de vol environ.
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