Cuchilla del ombru © Ksenia Ragozina - Shutterstock.com.jpg
Plage de Punta del Diablo, dans le département de Rocha © Ksenia Ragozina - Shutterstock.com.jpg

Superficie et espace territorial

L’Uruguay se trouve dans la zone tempérée de l’hémisphère Sud, au sud-est de l’Amérique du Sud. Il dispose d’une position géographique privilégiée sur le continent, puisqu’il se révèle être la porte de sortie du bassin de La Plata, faisant alors le pont entre l’Argentine et le Brésil. Sa superficie est de 176 215 km². Si on le compare à ses voisins, le territoire uruguayen apparaît comme minuscule, mais si l’on rapporte sa taille à l’échelle européenne, on se rend compte qu’il pourrait contenir le Benelux tout entier et la Suisse en sus ! Toutefois, il s’avère être le deuxième plus petit pays d’Amérique du Sud après le Suriname. Comptant 670 km de côtes, la mer uruguayenne s'étend sur 208 057 km², dont 13 778 km² s’étirent le long du río de la Plata. La limite entre ces deux ensembles aquatiques a été fixée de manière arbitraire à Punta del Este, car l’eau est plus salée à partir de cet endroit. Ces côtes sont composées de pointes rocailleuses (comme à Punta Carretas à Montevideo), de plages de sable, de ravins littoraux (comme à San Gregorio dans le département de San José). L’Uruguay est l’un des rares pays dont l’espace maritime est plus étendu que son territoire terrestre. D’autre part, le sol uruguayen est caractérisé par un relief légèrement ondulé ne présentant ni hautes montagnes ni vastes plaines, transition entre la pampa argentine et le sud du Brésil aux topographies plus accentuées. En fait, l’Uruguay est le pays dont l'altitude moyenne est la plus basse d'Amérique du Sud. Il abrite des plaines dans sa partie sud, est et ouest. Celle qui longe l’Atlantique est une plaine côtière sablonneuse et marécageuse, occasionnellement coupée de lagunes peu profondes. Les plaines du littoral du río de la Plata et du río Uruguay sont un peu plus larges, fusionnant plus graduellement avec les collines qui composent l’intérieur. Le reste, c’est-à-dire les trois quarts du territoire, est un plateau ondulé marqué par des rangées de collines de basse altitude, plus hautes vers le nord où elles prolongent les plateaux du Sud brésilien. Même si ces étendues à l’intérieur des terres présentent un relief souvent ondoyant, les collines dépassent rarement les 200 m d’altitude. Les plus saillantes sont des formations nommées cuchillas (lames), car elles empêchent l’eau de couler. Le point le plus haut du pays, le cerro Catedral, atteint 514 m, suivi du cerro de las Animas (501 m). Ces deux sommets se trouvent dans le département de Maldonado. En matière d’orographie, l’Uruguay n’a pas à craindre ni tremblements de terre ni glissements de terrain puisqu’il est entièrement situé sur la plaque sud-américaine, loin de toutes failles tectoniques actives. Des secousses sismiques des pays voisins peuvent toutefois être ressenties. Enfin, l’Uruguay est pratiquement exempt de zones inhospitalières, avec 90 % de son territoire exploitable. On estime à environ 3 ou 4 millions d’hectares (environ 20 % de sa surface totale) les terres arables, bien que seulement 1/3 de celles-ci soient cultivées.

Affluents, fleuves et bassins

Quant à son réseau hydrographique, l’Uruguay est un pays riche en eau douce (l’eau est en théorie potable à travers tout le territoire) et en eau sous toutes ses formes, puisqu’il est entouré et renferme des fleuves, des ruisseaux, des lacs, des lagunes et bien sûr, la mer. Quatre principaux bassins fluviaux se distinguent. Tout d’abord, le río Uruguay formant la frontière avec l’Argentine, est bordé de rives basses qui rendent les inondations parfois désastreuses, car elles envahissent de vastes étendues planes. Ce fleuve compte aussi d’importantes zones de sources thermales qu’il est possible de visiter. Ensuite, le río Negro traverse le pays du nord-est vers le sud-ouest avant de rejoindre le río Uruguay. Le bassin du río de la Plata, quant à lui, se noie dans l’océan Atlantique au niveau du département de Maldonado, plus précisément à partir de Punta del Este, après s’être considérablement élargi au point de ne plus paraître fleuve. Enfin, le bassin de la lagune Merín, situé à la frontière brésilienne, au nord-est, constitue la plus vaste des nombreuses lagunes longeant la côte atlantique. Son bassin s’étend sur 62 250 km², dont 33 000 appartiennent à l'Uruguay.

Régions

L’Uruguay compte au total 19 départements administratifs qui peuvent être regroupés dans 4 grandes régions : l’Intérieur, le Littoral, le Grand Montevideo et la Côte. Chaque département comporte sa propre capitale, qui, la plupart du temps, se nomme de la même façon que le département lui-même. Par exemple, la capitale du département de Rocha se nomme Rocha ; celle de Tacuarembó, Tacuarembó, et celle de Paysandú, vous l’aurez deviné, se nomme Paysandú. Cela peut parfois prêter à confusion et il faudra par conséquent vérifier si on vous parle du département lui-même ou bien de la ville.

L’intérieur. Le territoire des gauchos, de l’agriculture et de l’élevage. Région la plus importante géographiquement, elle inclut les départements d’Artigas, Cerro Largo, Durazno, Flores, Florida, Lavalleja, Rivera, Salto, Tacuarembó et Treinta y Tres et les parties orientales de Paysandú, Río Negro et Soriano. La plus grande partie de l'intérieur est consacrée à l’élevage de bovins ou d’ovins. Les estancias, dont l’élevage est principalement constitué de vaches, de chevaux et de moutons, sont immenses, souvent supérieures à 1 000 hectares. Elles se concentrent surtout dans le nord et dans l’est du pays. Bien que peu peuplée, cette zone est toutefois relativement urbanisée. Sa population se concentre en grande partie dans les capitales départementales. Les indicateurs du développement social et économique restent les plus bas du pays dans les départements frontaliers du Brésil au nord. La couche arable est mince et inadaptée à l'agriculture intensive. Les tentatives gouvernementales d’introduire la culture du blé et l’expansion de l’agriculture dans l’Intérieur ont en grande majorité échoué. Il existe toutefois une exception, le riz, qui occupe aujourd’hui près de 140 000 hectares et qui emploie quelque 400 producteurs dans l’est du pays et qui est devenu un produit d’exportation essentiel pour le pays qui fait maintenant partie du top 10 des exportateurs mondiaux.

Le littoral. Il n'est pas question ici de la côte atlantique, mais des rives  fluviales de l'ouest du pays. L'estuaire du río de la Plata est présent sur le littoral uruguayen et crée une large zone deltaïque à l'embouchure du fleuve Uruguay. Cette zone s'étend vers le nord en suivant le río Uruguay jusqu'à la frontière avec le Brésil. Au nord de Montevideo, on trouve les départements de Soriano, Río Negro, Paysandú et Salto, qui longent le río Uruguay. Ces régions sont dans l’ensemble plus développées que dans les terres (Intérieur). Les sols de meilleure qualité sont plus fertiles, favorisant les récoltes, et les exploitations sont généralement de taille plus modeste. La culture d’agrumes destinés à l’exportation s’est accrue dans les départements bordant le río Uruguay. La construction du barrage argentino-uruguayen de Salto Grande au nord de Salto fut une source de développement importante pour la région dans les années 1970. Au contraire, la fermeture de la célèbre usine de transformation de la viande à Fray Bentos a métamorphosé cette localité en ville fantôme. Plus au sud, l’économie a profité de la construction du pont General Artigas reliant Paysandú à la province argentine de Entre Ríos. Celui-ci a en outre permis de désengorger le trafic maritime entre les villes de Colonia del Sacramento et Buenos Aires qui se font face sur le Río de la Plata. En compensation, le gouvernement uruguayen a fortement contribué à la rénovation de celle-ci et au développement du tourisme, en particulier argentin. Plus au nord, les départements de Paysandú et de Salto attirent des milliers de visiteurs avec venant profiter des stations thermales de Guaviyú, Almirón, Daymán et d’Arapey. Ces établissements touristiques sont dotés de bonnes infrastructures en matière d'hébergement et de gastronomie, en harmonie avec l'environnement naturel de la région.

Le Grand Montevideo. Si l’on associe au département de Montevideo celui de Canelones, on obtient un ensemble, le Grand Montevideo, qui contient plus de la moitié de la population uruguayenne, contribuant au caractère monocéphale du pays. Les densités observables dans cet ensemble sont incomparablement plus élevées que dans n’importe quelle autre partie du pays. Montevideo a originellement été fondé sur un promontoire dominant une large baie qui forme un port naturel parfait. La ville s’est développée de telle manière qu’elle couvre aujourd’hui tout le département de Montevideo. Le centre historique, connu comme la vieille ville, est adjacent au port. Les quartiers d’affaires et résidentiels des classes moyennes se sont déplacés plus vers l’est. La seule exception à cela est la présence de la majorité des activités financières et bancaires dans la vieille ville, autour de la Bourse et de la Banco de la República Oriental del Uruguay. Aujourd’hui, le Grand Montevideo est de loin la région la plus développée d’Uruguay et domine la nation tant au niveau économique que culturel. La partie intérieure de Canelones est le domaine des fermes de petite taille et des plantations de fruits et légumes. De nombreuses petites stations balnéaires sont alignées le long de la côte de ce département, et leur activité touristique locale constitue une source de richesse pour la région.

La côte. L'Uruguay possède 670 km de côtes : 450 km se trouvent le long du Río de la Plata et 220 km se situent sur l'océan Atlantique (ce dernier commence officiellement à Punta del Este). En allant vers l’est de Montevideo, le long du río de la Plata puis de l’océan Atlantique, on trouve les départements côtiers de Canelones, Maldonado et Rocha. Maldonado possède en général les meilleures infrastructures du pays et les plages les mieux établies, bien que celles du département de Rocha, plus sauvages, se soient considérablement développées depuis les dernières années. Pensons à Punta del Diablo, à Cabo Polonio et à La Pedrera, stations balnéaires à l’ambiance plus bohème et décontractée, et véritables lieux de fiesta durant les vacances de Noël. Celles-ci restent de taille réduite et disposent d’étendues de plages vierges et sable fin, à la beauté (encore) préservée. Ce sont sûrement les meilleurs endroits pour profiter de l’océan, et cela, même si certains villages comme Cabo Polonio ne possèdent pas encore tout le confort moderne. Le département de Maldonado, lui, accueille les grandes stations de Punta del Este, Piriápolis, Punta Ballena et José Ignacio. Ces localités situées en bord de mer ont pu se développer grâce à l’essor du tourisme provenant de l’Argentine, et plus récemment du Brésil. « Punta », comme la surnomment les Uruguayens, continue de dominer le secteur de l’industrie du tourisme et constitue l’une des principales sources de revenus dans ce domaine. Truffée de gratte-ciels, d’hôtels et de restaurants, elle reçoit chaque été (de décembre à mars), un déferlement de touristes huppés qui viennent profiter des belles plages et des établissements de luxe. Enfin, le tourisme local se concentre plutôt dans des stations comme Piriápolis, Atlántida, ou dans le département de Canelones.