Guide du Niger : Le Niger en 60 mots-clés

Terme touareg désignant " la montagne ", très utilisé dans les chansons des guitaristes, les stars du désert qui font danser les étoiles sous le ciel. Des soirées guitare sont occasionnellement organisées dans tout le pays, le canal d'information le plus fiable pour savoir où se rendre reste encore le bouche à oreille.

Argile dont on fabrique les briques séchées au soleil pour construire les maisons. Dans les villes secondaires du pays, l'argile reste le matériau de construction le plus utilisé. Mélangé à de la paille, cela fait des constructions solides, et même des chefs-d'oeuvre comme la célèbre mosquée d'Agadez.

S'il y a bien un pays où il faut faire l'expérience de dormir dehors (comme tous les Nigériens), c'est au Niger ; le ciel y est sublime, il fait toujours plus frais la nuit que le jour, et les soirées sont inoubliables, mais avec moustiquaire ! On apprend aussi à vivre dans l'obscurité dans les villages et les campements.

" Au nom de Dieu ", bénédiction qui ponctue le repas comme une invitation à commencer à manger. On entendra pour les moins religieux " au plat " ! En cas de surprise ou de peur, vous entendrez également Besmillah !

Tout ce qui n'est pas la ville est la brousse, " on part en brousse " équivaut à " nous partons à la campagne " ; " il vient de la brousse " égale " il vient du village " ; " c'est un broussard ", l'insulte absolue pour dire que la personne ne connaît rien de rien hormis son champ et le puits de son village.

Un récipient volumineux, en terre cuite qui conserve l'eau fraîche toute l'année. Le canari nécessite un changement régulier de son contenu ; il est toujours placé à l'ombre, fermé d'un couvercle surmonté d'un gobelet posé à l'envers. Offrir de l'eau est l'un des premiers actes d'accueil après les salutations.

Période de jeûne qui dure un mois, pendant laquelle il peut être difficile de se restaurer si on décide de déjeuner dans les petites échoppes qui bordent les routes. A la fin de ce long mois de partage et de miséricorde arrive la fête du Ramadan, les " demandes de pardon " entre voisins, remettant les ardoises à zéro pour une nouvelle année de voisinage.

En réalité " dromadaire ", c'est l'animal le plus rustique et le mieux adapté au climat du Niger : il est partout, de la boucle du fleuve à l'ouest du pays, aux rives du lac Tchad jusqu'aux frontières sahariennes. Chargé de bois ou de palmes de doum, il côtoie les voitures en ville, traverse les déserts, chargé de sel et de mil, s'élance en de mémorables courses, monté par les meilleurs chameliers de l'Aïr, et aujourd'hui, permet aux touristes sahariens de se balancer à leur rythme en rêvant dans de somptueux paysages.

Turban dont les hommes se drapent la tête. On l'appelle teguelmoust lorsqu'il s'agit du litham indigo des Touareg. Celui des femmes touareg est le même avec des dimensions variées, on l'appelle aleshou. Il couvre tout le corps de la tête aux pieds, avec élégance. Que cela soit celui des femmes ou des hommes le port est différent selon les ethnies et les régions. Admirer la mode sahélo-saharienne à travers des yeux et des gestes pleins de grâce.

A chaque fin de semaine, son lot de cérémonies : décès, mariage, baptême, les Nigériens sont souvent sollicités. Il y a toujours une cérémonie où se rendre ! Les lieux de célébration dans les grandes villes sont reconnaissables par les chaises en plastique alignées devant la maison ou sous une tente ombragée.

Les scarifications sur le visage, parfois à peine esquissées, parfois très marquées, ont représenté au Niger un moyen très pratique de marquer son identité. Ainsi chaque ethnie (à l'exception notable des Touareg) s'est adonnée à cette pratique. De nos jours, de plus en plus de parents soustraient leurs nouveau-nés à cette pratique traditionnelle, perçue comme rétrograde.

Au Niger, les cimetières ne se visitent pas, d'ailleurs ils restent souvent dissimulés en bordure des villages et des villes. C'est un lieu qui inspire la crainte, qui rappelle à la société que l'on peut mourir demain ! Seuls les hommes sont admis lors de l'enterrement. Lorsque vous croisez un convoi funéraire signalé par les phares allumés, arrêtez-vous par signe de respect.

En ville, ce sont les chauffeurs de taxi et de Mobylette-taxi (appelée kabou-kabou) qu'il faut craindre le plus ; le code de la route n'est guère respecté. Dans les quartiers populaires, malgré l'absence de panneau de limitation de vitesse, il faut rouler doucement car les enfants peuvent surgir sans crier gare. En cas d'accident, les démarches auprès des assurances et pour établir les constats ne sont pas simples, il faut s'armer de patience et de diplomatie.

" Monter sur son linge sale pour apercevoir les saletés du voisin "... Savoir et commenter les informations qui circulent dans le quartier est un passe-temps qui regroupe de nombreux adeptes ! Des chaises paresseusement installées dans la rue à l'ombre témoignent de l'usage de commenter chacun de vos pas.

Terrain clôturé privé dans les villages ou les villes où l'on construit sa maison, sa case en paille ou sa tente. Par extension, s'assimile au mot " maisonnée ", lieu de vie d'une famille. Les concessions sont toujours ouvertes, il suffit de pousser la porte pour pénétrer dans la vie d'une famille. Le visiteur découvre souvent la scène suivante : une cour propre, les membres de la famille à l'ombre sous un hangar ou un grand arbre, et la cuisinière au foyer.

Pour se frotter à la population qui lie volontiers connaissance, rien de tel que de faire travailler couturiers, cordonniers, de prendre le taxi, d'aller voir un match de foot, un film au cinéma dans les quartiers, de faire son marché, de répondre à une invitation de baptême ou de mariage, etc. Seules les manifestations publiques à caractère politico-social sont à proscrire.

Spécialité zerma, le copto est un terme générique pour désigner toutes sortes de feuilles ou fleurs comestibles bouillies ; elles sont égouttées et assaisonnées de poudre d'arachide, de piment et d'autres épices.

A la fin de la saison des pluies, de nombreuses femmes zerma sillonnent les villes avec des calebasses portées dans deux filets attachés à un bâton posé sur leurs épaules. Les citadins se jettent sur elles, heureux de retrouver le goût authentique du copto.

Littéralement " tourne-tourne ", c'est le nom donné au plat dînatoire des foyers nigériens. A base de farine de mil ou de mais, ce plat assez fade n'a pas trop de succès auprès des jeunes et, quand s'offre la possibilité d'y échapper, ils la saisissent avec plaisir. Le petit déjeuner est la seconde chance donné au courba-courba d'être consommé, Dans ce cas, il est réchauffé dans la marmite de la sauce noire, souvent avec un meilleur goût que la veille.

C'est la course touareg par excellence, pendant laquelle les champions mesurent leur bravoure face à l'immensité du désert, poussés par le chant des jeunes femmes remarquablement parées pour l'occasion.

Un des ciments de la société nigérienne, il se pratique entre ethnies différentes et désamorce les conflits. A chaque ethnie, son " cousin à plaisanter ". La règle du jeu est unanime : ne jamais se fâcher, quoi qu'il en soit.

Le prêt-à-porter n'est pas très nigérien, le couturier coud le boubou de maman, le costume de bureau de papa et les tenues d'école pour les enfants. Les périodes de pointe pour la couture sont pendant les fêtes et les saisons des mariages.

Le Niger possède une reconnaissance internationale en haute couture, portée par Alphadi, fondateur et organisateur du Festival international de la mode africaine, le Fima, organisé régulièrement depuis 1998. Mais dans la vie de tous les jours, ce sont les couturiers sénégalais immigrés qui habillent les grandes dames dans la tradition sahélienne.

Non ce n'est pas un deuxième travail, c'est un deuxième chez soi, pour les maris nigériens ayant une situation, c'est-à-dire une paye régulière et importante à la fin du mois. Le soir, au lieu de rentrer à la maison retrouver leur femme habillée de pagnes usagés préparant le repas ordinaire, les cris des enfants et la poussière de la concession, certains préfèrent la compagnie d'une courtisane parée de jolis pagnes au parfum ensorcelant. C'est souvent la phase intermédiaire entre la fréquentation et le mariage. Les courtisanes profitent de cette période car, elles le savent bien, leur futur statut de co-épouse les verra rejoindre le sort de la première...

Le pagne est une des tenues prisées des femmes nigériennes. Il y a plusieurs façons de le porter : les dames âgées le portent de façon ample, presque comme un boubou, les jeunes filles en font des jupes droites et longues avec des bustiers centrés qui mettent bien en évidence leurs formes aguichantes. Les jeunes femmes mariées le portent presque comme leurs cadettes à une nuance près : elles y ajoutent un deuxième pagne, qui pourrait se traduire par : " Mon coeur est pris "...

Seule 30 à 40 % de la population nigérienne est considérée comme scolarisée. Cela est à la fois la cause et la conséquence du retard considérable du développement du pays, classé en toute fin de liste au niveau de l'Indice du développement humain. On note néanmoins une légère amélioration dans le taux de scolarisation des jeunes filles qui peu à peu rejoint la proportion des jeunes garçons à l'école.

Les enfants sont partout au Niger ! Aux carrefours de circulation, vous verrez des enfants mendier, qui doivent gagner leur repas en échange d'un enseignement par un maître marabout. D'autres enfants plus grands vous demanderont des sous, sous prétexte que vous êtes (supposé) riche. Pour faire un don, il est préférable de privilégier des objets plutôt que de l'argent.

La plupart des jeunes rêvent d'Occident. Le taux de chômage, élevé, et le faible taux de scolarisation poussent très tôt les jeunes à l'exil. Beaucoup de Nigériens partent travailler dans le sud vers les pays côtiers en saison sèche, une manière de s'épanouir tout autant que de gagner sa vie.

Au Niger, les ressortissants des pays de la sous-région sont assez bien présents : Les Burkinabés, les Maliens, les Sénégalais, les Béninois, les Ghanéens, les Nigérians... Chacun est reconnu pour une spécialité qui lui est traditionnellement associée : gardiennage, jardinage, couture, commerce... Pour tout ce petit monde, il n'est pas toujours facile d'être étranger.

Le bon plan pour les petites faims, ce sont des beignets à base de farine de blé, de haricots ou de mil (appelés galettes) cuits dans l'huile ; vous pouvez les déguster avec du sucre ou du piment. Des vendeuses de farrin'massa se trouvent un peu partout, le matin pour le petit déjeuner nigérien et l'après-midi pour le goûter. A côté de ces " dorés ", vous trouverez des ignames ou patates douces frites également, excellent : demandez-les chaudes !

Un mot si simple, mais chargé de sens multiples : ce mot zerma est sans doute le plus utilisé dans cette langue. Donc si vous devez retenir un mot zerma, c'est celui-là, car il va avec tellement de situations. Quand vous rencontrez une personne, il vous dira " Fofo ! ", c'est la forme de salut le plus neutre qui convient à tout moment de la journée. Que devrez-vous lui répondre ? " Fofo ! ". C'est le mot magique qui veut dire aussi " merci ".

Connu sous le nom scientifique de Faidherbia albida, il est souvent conservé dans les champs de mil pour favoriser la production. Dans les grandes villes de l'ouest du pays, c'est souvent sous cet arbre vénérable que s'abritent les commerces des quartiers. Quand vous achetez des cigarettes ou des boissons fraîches, levez la tête pour admirer le géant qui domine.

Les bonnes manières, il est toujours bien vu de saluer, en montant dans un taxi, en rentrant dans un hall d'hôtel ou un restaurant, en arrivant sur un site... Le salut, c'est la première politesse au Niger, c'est la première impression que vous donnerez de vous, soignez-le, vous y gagnerez en respect.

Le comportement vestimentaire est vécu comme un signe de respect de l'environnement culturel, mais les Nigériens savent de toute façon que l'Occidental est différent, donc ils ne s'offusquent guère des épaules dénudées mais, un peu plus, des cuisses... A Niamey, on rencontre des jeunes filles aux habits moulants et court vêtues qui en côtoient d'autres couvertes des pieds à la tête.

Les petites attentions amoureuses sont à consommer avec une très grande modération au Niger. En public, mieux vaut ne pas s'embrasser, utilisez vos yeux pour dire ce que vous avez envie de faire ! Vous ne verrez jamais en plein jour un couple nigérien débordant de gestes amoureux, pour le respect de vos hôtes et de vous-même, adaptez-vous le temps d'un séjour, tout en expérimentant d'autres façons de montrer votre amour...

On se déchausse avant de pénétrer dans une maison ou sous la tente, mais parfois pour récupérer ses chaussures, c'est une autre histoire ! Souvent, une chaussure ressemble à une autre, et les petits malins ne se privent pas pour faire une blague ! Et ce genre d'habitudes peut jouer des tours : telle personne habituée à se déchausser avant d'entrer quelque part, se déchaussa avant d'entrer dans sa voiture sur le parking... elle s'en aperçut une fois chez elle, et eut la chance de retrouver ses souliers qui l'attendaient là où elle s'était garée !

La photographie. Il n'y a aucun problème pour prendre des photos au Niger, sauf s'il s'agit de bâtiments officiels. Dans les musées et certains sites touristiques, cela est payant. Dans les villes et villages, il convient de demander l'accord des personnes à photographier, c'est encore mieux si vous prenez le temps de discuter avec eux, elles vous demanderont sans doute en retour de leur envoyer les photos, chose facile dans un pays où tout le monde connaît quelqu'un, qui connaît quelqu'un.

Faire un don. Outre la mendicité des handicapés au carrefour de circulation, les voyageurs peuvent être abordés par des enfants ou des adultes leur demandant de l'argent, il est conseillé de ne pas leur donner de pièces, car ce serait un encouragement à en faire un travail à plein temps. En revanche, nombreuses sont les écoles en zone rurale, dans tous le pays, qui ont besoin d'aide en fournitures et en supports pédagogiques. Bien qu'il ne soit pas facile d'organiser un don à une école, encore moins d'avoir un intermédiaire fiable, ce genre d'initiative fait partie des formes d'aide au développement à encourager.

Les compliments. Complimenter une personne sur sa gentillesse ou sur sa générosité passe très bien ; par contre, dès que le compliment porte sur l'aspect physique, il convient de canaliser ses sentiments, car au pire vous passerez pour un porte-malheur et au mieux pour un dragueur. Par exemple, si un parent vous présente son enfant, évitez de vous exclamer : " Oh, qu'il est beau ! ", on y verrait le mauvais oeil, car de tels compliments ne peuvent qu'attirer le malheur sur l'enfant. Adressé à un adulte, un compliment physique ou vestimentaire peut s'entendre comme une déclaration enflammée !

La sieste. La sieste, cette institution pas très formelle, se pratique selon les possibilités de chacun dans ce pays à la chaleur parfois écrasante. Les fonctionnaires ont une coupure entre midi et 2h, et en profitent pour faire une petite sieste, tandis que les commerçants somnolent devant leur commerce. Si vous avez besoin de quelque chose pendant cette période, allez-y en douceur.

Tous les sujets peuvent être abordés en discussion, passe-temps favori des sans-emploi (nombreux), des vieux et des femmes qui, elles, ne sont jamais inactives mais sont au courant de tout. Ne vous étonnez pas que l'on vous connaisse très vite, c'est un peu de curiosité mais beaucoup une façon de s'occuper.

On aime ou on déteste, mais on ne tue pas ce petit lézard translucide aux pattes en ventouses qui hantent les plafonds des maisons sahariennes. Porte-bonheur ? Mangeur de moustiques ? Il nous rappelle sans cesse sa présence par son appel caractéristique en onomatopées peu mélodieuses.

Indispensable dans le nord où il est interdit de circuler sans guide fourni par une agence de voyages qui délivre une feuille de route officielle avec l'itinéraire, document transmis aux autorités de la région, tout cela pour des raisons évidentes de sécurité.

Vent du nord-est chaud et sec qui souffle une grande partie de l'année, il donne une atmosphère particulière au pays. Dès votre descente d'avion, la poussière de terre rouge, que vous aurez déjà aperçue dans les airs, vous accueillera.

Terme désignant la saison des pluies de juin à septembre : les pluies sont sous forme d'orage et durent quelques minutes, voire quelques heures. Elles endommagent surtout les pistes en latérite qui deviennent glissantes et ont de larges trous. Les vallées de l'Aïr, de l'Ader, du massif de Termit et du plateau du Koutous peuvent aussi couler pendant plusieurs heures et empêcher la traversée. Un voyage en cette saison implique de ne pas être pressé.

Plus de la moitié de la population est haoussa, et la langue haoussa, merveilleusement riche de nuances, est la plus parlée au Niger. La plupart des citadins nés en ville la comprennent, même sommairement. Les peuples haoussa sont les champions du commerce, et Maradi, au centre sud du pays, est une ville haoussa impressionnante de dynamisme économique. La langue haoussa est aussi très parlée dans d'autres pays voisins de l'Afrique de l'Ouest et centrale. Quand vous achetez votre bouteille d'eau ou de la viande grillée dans les petits commerces, il y a des fortes chances que votre vendeur soit haoussa.

" Par la grâce de Dieu ! ", expression qui revient souvent lorsqu'on projette un événement. A la télévision, à la radio ou sur les invitations de baptême, après la mention du lieu et de l'heure du rendez-vous, l'expression est de rigueur.

13h, c'est l'heure sacrée ; toutes les informations du pays sont diffusées sur les ondes de la radio nationale jusque dans les lointaines brousses. On apprend ainsi les mutations administratives et politiques, la pluviométrie, et tous les événements sociopolitiques du pays. Comme tout le monde se connaît, ces informations sont le lien indispensable dans cet immense pays. L'image du cycliste avec sa radio collée à l'oreille est typique !

Route de terre rouge à la surface en " tôle ondulée " ; les plus nombreuses après les quelques routes nationales principales bitumées. Si vous louez un 4×4 et que vous aimez les raids en voiture, cela peut être amusant de zigzaguer sur ce genre de voies, mais avec prudence.

La lutte traditionnelle, pratiquée dans toute l'Afrique de l'Ouest, est de loin le sport le plus populaire au Niger. Les lutteurs sont de véritables stars, et tout le pays s'arrête en période de tournoi. Sont choisis les meilleurs journalistes pour commenter l'événement. Nous ne saurions trop vous conseiller d'y assister, ne serait-ce qu'une fois, mais tâchez d'arriver tôt : la passion est telle que personne ne cède sa place !

Les mains : il faut savoir que la main droite est considérée comme la " main propre ", c'est elle qui est utilisée pour manger, pour saluer et pour préparer les repas. La gauche est celle qui est au contact des secrétions naturelles : on se mouche avec la main gauche par exemple. Les mains jointes pour recevoir un cadeau comporte à la fois une dimension religieuse qui bénit le donateur, et un vrai merci du fond du coeur du receveur.

Maître religieux musulman que l'on consulte pour toutes sortes d'affaires ayant trait à la vie sociale et familiale. Il appelle et dirige la prière. Il préside les décès, les mariages, les naissances avec des versets coraniques. Il fabrique également des amulettes de protection contre le mauvais oeil, pour la réussite. C'est un personnage incontournable au Niger et, souvent, malgré les clichés, avec un esprit ouvert pour discuter avec les Occidentaux.

Il est de rigueur, mais si l'on sait se prendre au jeu avec humour, sans penser qu'il y a toujours un " arnaqueur et un arnaqué " on peut passer de bons moments. Les prix des denrées alimentaires varient peu, et l'on arrive vite à se faire une idée, mieux vaut dire : " je veux pour 100 FCFA de carottes " que de demander le prix, vous verrez bien combien le marchand vous en met, quitte à en redemander un peu ! Quant aux prix des produits artisanaux, certains paraîtront chers comme les bijoux en argent, mais le poids et la valeur de l'argent ne sont pas les seuls critères, le travail et la finition ont aussi un prix, et une paire de boucles d'oreilles légères peut coûter cher si elle est finement ciselée.

De l'arabe méhari, désignant le chameau de selle, s'emploie uniquement pour les expéditions à dos de chameau (mais ne signifie pas toujours que l'on passe son temps sur le chameau, on marche aussi beaucoup à côté de son méhari). Les premières heures sont souvent sportives et euphoriques, le temps de bien connaître son nouveau compagnon, avant de commencer à admirer les paysages dunaires pour ensuite le soir venu ressentir toute la fatigue d'un chamelier novice en plein Sahara.

Le mil est LA céréale constituant l'alimentation de base de la société nigérienne. Pendant la courte saison des pluies, de juin à septembre, toute la bande sud du Niger se couvre de vert tendre, couleur des tiges de mil en pleine croissance. Une fois les épis récoltés et stockés, les grains de mil sont pilés et mis en boule, puis bouillis et refroidis. Ajouté au lait caillé, à du sucre et des glaçons en été, l'ensemble constitue un mélange (donou en zerma ou foura en haoussa), très désaltérant.

Phénomène lumineux dû à la superposition de diverses couches d'air sur le sol surchauffé, qui renvoie à l'observateur l'image renversée d'objets très éloignés ; ainsi, un piton volcanique sur l'horizon plat du Ténéré peut donner l'image d'une pyramide posée sur son sommet !

" Nazaréen " nom attribué aux Européens par les Haoussa qu'ils assimilaient à l'origine à des Juifs, habitués aux caravanes venues depuis des siècles commercer en pays haoussa. On s'entend souvent appeler ainsi dans la rue ! C'est un terme innocent et sans connotation, si ce n'est celle d'être assimilé à l'abondance et à l'aisance matérielle.

Synonyme d'une certaine liberté (pourtant très contrainte par la nature), il fait rêver le voyageur mais seule une bonne saison des pluies est garante de ce mode de vie.

Il est de bon ton de ne pas être trop inquisiteur pour connaître les liens de parenté des uns et des autres, et pour cause : les liens de parenté sont assez complexes au Niger. La solidarité fait que tout le monde est frère... le temps de comprendre la nuance entre " frère social " et " frère de sang ", votre séjour sera déjà fini ! De plus, avec la polygamie, les divorces et remariages sont innombrables, c'est à y perdre son latin... laissez les confidences venir sans trop les provoquer, vous y gagnerez en vérité !

C'est le bâton qui sert à piler le mil, les épices dans le mortier en bois dur. Dans la campagne nigérienne, le martèlement des pilons à la tombée de la nuit est un son qui résonne très régulièrement, et les jeunes filles s'y essaient dès le plus jeune âge.

Cette fièvre a saisi les individus, plus les hommes que les femmes mais ces dernières ne sont pas en reste même si elles sont trop peu représentées. Meeting, alliance, séparation, course au pouvoir et même crime politique font aujourd'hui la Une de la dizaine d'hebdomadaires privés.

Des modestes mosquées sont disséminées dans tout le pays. Parfois, Il s'agit juste d'un demi-cercle de pierres orienté en direction de La Mecque, en bordure de route ou de village. Si ces lieux de culte sont peu visibles, l'appel à la prière retentit clairement cinq fois par jour, et à chaque fois les commerces, les taxis-brousse, les autocars coupent le moteur pour prier... et pour certains véhicules, le risque est grand de ne pas pouvoir redémarrer de suite !

Il est partout et rentre partout, dans les yeux, les ordinateurs, les serrures et les appareils de photos ! On s'y habitue, mais il ne faut pas être maniaque ! On en trouve de toutes les couleurs et de toutes les textures, du gros et bien roulé par les eaux dans les vallées jusqu'au très fin du Ténéré, du blanc, du rouge, du jaune jusqu'au noir auréolé de mica brillant déposé par les cours d'eau. Les artistes spécialistes du sable en bouteille ne s'y sont pas trompés. Et quand il est chargé de limon, en y ajoutant du fumier, c'est un terrain fertile pour les fleurs et les légumes - s'il y a de l'eau bien sûr.

Deux sortes de sauces dominent les repas : noire ou rouge. La première est principalement à base de feuilles vertes séchées comme les feuilles du baobab, elle accompagne la pâte de mil ou de maïs. La deuxième est faite avec la poudre de poivrons séchés, de la tomate, on la sert avec du riz. Dans un petit restaurant de rue, on vous demandera si vous désirez de la sauce noire ou de la sauce rouge.

Dans les villes et dans les villages, malgré la soumission sociale de l'épouse, la femme reste incontestablement le pilier de la famille ; chaque concession reflète d'abord l'image de la maîtresse de maison, et cette image rejaillit sur chacun des membres, c'est elle qui porte le Niger, telle une calebasse délicatement posée sur sa tête.

Nom haoussa qui désigne l'autogare ou la gare des taxis de brousse. Un lieu bruyant, où il est possible de voir de vrais spécimens de voitures hors d'âge, de beaux bus (tout est relatif !) aux squelettes gisant dans un coin servant à l'occasion de siège ou de lit de sieste. Vous aurez, sans doute, le temps de faire plusieurs tours de l'autogare en attendant que votre taxi-brousse fasse le plein de passagers, seul critère décisif pour un départ imminent.

Langue écrite des Touareg, dont l'ancêtre est l'écriture libyque datant de deux millénaires. Un journal en Tchifinagh est désormais édité à Agadez. Cette écriture est aussi belle qu'unique au Niger, car c'est la seule langue nationale possédant son propre alphabet. De moins en moins de personnes comprennent et lisent le Tchifinagh, la transmission ne suivant pas entre les générations.... Un patrimoine à préserver !

La télévision se regarde en grande famille au Niger : parents, enfants, et même parfois voisins et invités de passage. C'est un objet de spectacle ouvert à tous, et, par conséquent, les programmes sont assez surveillés, car dans une société où le sexe est tabou, il assez choquant de regarder des scènes d'amour en grande assemblée.

C'est la destination phare du Niger, le Ténéré est un des plus vastes et plus arides déserts du monde, mais il est tout sauf monotonie, car les éléments naturels s'y sont donné rendez-vous pour sculpter la nature, et les hommes ont su s'y adapter avec brio. Même s'ils sont peu nombreux à y vivre encore, la plupart ne quitteraient pour rien au monde cet environnement qui les a vus naître.

Le thé touareg, acte d'accueil, répandu dans beaucoup de familles nigériennes, est à base de thé vert de Chine. Le même thé mis dans la théière peut servir jusqu'à quatre fois : le premier est très fort et amer, généralement destiné aux hommes, le deuxième peut convenir aux femmes car un peu plus édulcoré que le précédent, le troisième ou quatrième, doux et sirupeux, plaît aux plus jeunes ; le temps qu'on lui accorde est à la mesure des conversations sans fin...

Dans les grandes villes, à chaque mariage son uniforme. Pour cela, la future jeune mariée et ses demoiselles d'honneur sillonnent tous les marchés de tissu, pour dénicher le pagne qui fera briller la cérémonie. Dans le choix intervient un critère très important, celui de la disponibilité, car l'uniforme doit être porté par tous les invités de cette journée de fête.

En général, personne ne prévient de sa visite... parfois, le visiteur ne connaît sa destination que lorsqu'il y arrive ! Ainsi aux heures de repas, on peut compter plusieurs invités, inattendus, venus partager le plat et, même si les hôtes n'apprécient que modérément, ils ne pourront leur refuser le partage du repas... principe nigérien !