Maltraitance animale activités touristiques
Maltraitance animale activités touristiques © Довидович Михаил - Adobe Stock

Si l’envie d’être au contact d’animaux mignons ou exotiques en voyage peut être tentante, ces rencontres se font souvent au détriment de l’animal. En effet, notre besoin de découvrir la faune est souvent exploité par des prestataires sans scrupules qui n’hésitent pas à faire souffrir les bêtes pour les rendre plus dociles, moins dangereuses, ou plus spectaculaires. Dans cet article, on vous dit tout sur la maltraitance animale qui accompagne ces activités touristiques.

Conseils pour se rapprocher des animaux sans leur nuire

Le besoin de découvrir la faune en voyage est naturel et il peut être enrichissant. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’éviter la maltraitance animale de certaines activités touristiques, et malgré tout de se rapprocher des animaux. Pour cela, suivez ces quelques conseils :

  • Évitez toute activité qui inclut un contact physique avec l’animal
  • Évitez le nourrissage
  • Observez plutôt les animaux dans leur milieu naturel, en liberté, et en vous faisant le plus discret possible et en restant éloigné
  • Utilisez des jumelles pour rester à distance
  • Visitez des refuges et sanctuaires en vous renseignant sur leurs pratiques
  • Évitez toute activité exploitant un animal visiblement muselé, enchaîné, en cage ou drogué

La balade à dos d’éléphant

Balade à dos d'éléphant
Balade à dos d'éléphant © paul prescott - Adobe Stock

Dans de nombreux pays d’Asie du Sud-est, la balade à dos d’éléphant est une activité très populaire proposée aux touristes. Seulement, les pachydermes subissent de nombreuses souffrances pour tolérer un tel rapprochement avec l’être humain. L’éléphanteau est d’abord séparé de sa mère très tôt, et subit une maltraitance violente, qu’on appelle, en thaï, le phajaan. Il s’agit de battre violemment le jeune éléphant et de le garder en cage, pour briser moralement l’animal et l’amener à être plus docile. L’éléphant entre alors dans une détresse mentale, perd tout intérêt pour les choses, et il est alors possible de le monter à l’aide d’une nacelle. Toutefois, la colonne vertébrale des éléphants n’est pas adaptée au port d’une telle charge, car les nacelles tout comme les touristes pèsent lourd et causent des blessures au géant.

Alternative : observer des éléphants reste possible, en gardant ses distances. Dirigez-vous alors vers un sanctuaire ou une réserve naturelle pour pratiquer le tourisme éco-responsable. Faites au préalable des recherches sur les méthodes employées.

Les spectacles de dauphins ou d’orques

Spectacle d'orques
Spectacle d'orques © Fred - Adobe Stock

Les delphinariums sont parmi les activités touristiques pratiquant la maltraitance animale les plus populaires, surtout qu’on en trouve aux quatre coins du monde. Un grand nombre d’animaux meurent après la capture, avant d’atteindre l’aquarium, victimes du stress. Leurs bassins sont alors trop petits et dénués de tout divertissement : il n’y a pas de poissons à chasser, peu d’autres individus avec lesquels sociabiliser, pas assez de place pour se déplacer, jouer et se dépenser… L’espérance de vie des dauphins et des orques est donc largement réduite.

Alternative : il est tout à fait possible d’observer des dauphins dans leur environnement naturel tout en protégeant la nature, en prenant part à des croisières d’observation. Assurez-vous que le prestataire ait une politique de respect des animaux, ne s’en approche pas trop près et ne les nourrisse pas.

Les selfies avec des tigres, lions ou ours

Maltraitance animal activités touristiques
Bébé tigre dans un zoo © Sofiia - Adobe Stock

Les selfies font partie des maltraitances animales provenant d’activités touristiques les plus populaires. Elle est notamment commune en Thaïlande, en Indonésie, en Australie et au Mexique. Les lions, tigres, ou ours sont séparés très jeunes de leur mère pour être rendus plus dociles. Ils subissent alors un dressage souvent violent, lors duquel ils sont battus, leurs griffes sont retirées et leurs dents parfois dévitalisées. Mais ils restent malgré tout des prédateurs et représentent alors un danger potentiel pour les touristes. On doit alors leur administrer des sédatifs ou les soumettre à une fatigue extrême. Certaines ONG dénoncent même qu’une fois adultes et trop dangereux, les prédateurs sont revendus sur le marché de la chasse au trophée ou exploités par la médecine traditionnelle asiatique, notamment pour leurs os.

Alternative : il est possible d’observer les lions, les tigres et les ours dans leur milieu naturel, sans interaction. Des réserves sauvages permettent alors de les observer à distance en toute sécurité. Il existe aussi des observatoires en forêt pour observer les ours. Si possible, choisissez-en un sans nourrissage.

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La corrida

Corrida
Corrida © regis - Adobe Stock

La corrida, pratiquée en Espagne et dans le sud de la France, est une tradition dénoncée par de nombreuses associations. La souffrance prend place bien avant le spectacle, puisque si l’animal est sélectionné pour être particulièrement massif, il est également affaibli volontairement. Leurs yeux sont parfois enduits de vaseline pour brouiller sa vision, puis soumis à un stress intense et à de la fatigue. Une fois devant le public, le taureau est transpercé de lances pour le mener à s’effondrer. Après une lente agonie, l’animal est ensuite poignardé.

Alternative : pour découvrir ce symbole culturel et traditionnel de l’Espagne et du sud de la France tout en réduisant son empreinte écologique, il vaut mieux entrer dans un musée du Taureau. En effet, même les courses sans mise à mort génèrent un stress immense pour l’animal.

Les sanctuaires proposant des contacts avec les animaux (tortues, toucans, singes…)

Homme nourissant une tortue de mer
Homme nourissant une tortue de mer © Volodymyr Shevchuk - Adobe Stock

De nombreux sanctuaires, partout dans le monde, proposent de toucher, de nourrir, de câliner ou de prendre des photos avec les animaux. Ces sanctuaires sont à fuir, car même lorsqu’il ne s’agit pas d’animaux dangereux, et qu’ils ne sont donc pas battus ou sédatés, le contact avec l’être humain génère un stress intense chez l’animal. Il peut également réduire les chances de réadaptation à la vie sauvage, dans les cas de réintroduction. Le rapprochement, même doux et anodin en apparence, peut aussi blesser l’animal. Quand ils naissent, les bébés tortues ont souvent la carapace molle, et le contact physique peut alors la déformer.

Alternative : avant de visiter un sanctuaire ou de devenir volontaire auprès de l’un d’entre eux, assurez-vous que celui-ci ne propose aucune activité de contact avec les animaux, censée appâter les touristes et exploiter l’animal. Il faut alors vérifier sur les réseaux sociaux si la structure affiche des photos de touristes caressant ou biberonnant les animaux, lire les avis, et consulter les engagements ou labels reçus.

L’article à lire : pratiquez un tourisme responsable et conscient en vous renseignant sur le concept d’ombre climatique.

Les singes dansants

Macaque
Macaque © Bo - Adobe Stock

Les singes dansants sont parmi les maltraitances animales liées aux activités touristiques les plus cruelles et humiliantes. C’est une pratique pourtant présente en Asie du Sud-est, notamment en Indonésie. Les animaux sont capturés et dressés avec violence pour les rendre dociles et leur faire adopter une démarche humaine. Les dents sont souvent extraites. Lors du spectacle, les singes sont souvent maquillés et habillés comme des humains, puis doivent réaliser une série de pitreries.

Alternatives : l’observation en milieu naturel en toute sécurité est largement possible. Choisissez une aire protégée et explorez-la accompagné d’un guide naturaliste. Pour pratiquer le tourisme régénératif, vous pouvez même faire une donation à une association de protection des primates, comme le Jane Goodall Institute.