
Le parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier entre dans sa dernière ligne droite. Ce projet d’envergure prévoit l’installation de 61 éoliennes au large des côtes pour une puissance totale de 488 MW. Situé à 11,7 kilomètres de l’île d’Yeu et à 16,5 kilomètres de Noirmoutier, le parc EMYN est conçu pour produire environ 1 900 GWh d’électricité chaque année, soit l’équivalent de la consommation électrique de 800 000 personnes. Cela correspond à la quasi-totalité de la population vendéenne. À moins de quatre mois de la mise en service totale du parc, voici un point complet sur l’état d’avancement du chantier, les règles de navigation, les mesures environnementales en place, et les outils mis à disposition pour mieux visualiser le projet.
Où en est le chantier aujourd’hui ?

Depuis le lancement de la phase de construction à l’été 2023, les travaux en mer avancent à un rythme soutenu. En juin 2024, la sous-station électrique a été installée avec succès. Cette infrastructure technique a un rôle de premier plan puisque c'est elle qui collecte l’électricité produite par les éoliennes et qui l’achemine ensuite vers le continent via des câbles sous-marins. À ce jour, toutes les fondations monopieux ont été posées sur le site, et l’ensemble des câbles inter-éoliens ont été installés, raccordés et testés. Ces 61 câbles, répartis en 8 branches connectées à la sous-station électrique offshore, assureront l’acheminement de l’électricité produite par les éoliennes vers cette dernière, avant son transfert vers le réseau terrestre.
Le printemps 2025 a marqué un tournant dans l'avancement du chantier avec l’installation des éoliennes elles-mêmes. La première a été érigée en mai, acheminée en mer à bord de l'impressionnant navire spécialisé Vole au Vent depuis Saint-Nazaire. Chaque opération, très technique, prend environ 24 heures. L’objectif est d’installer l’ensemble des 61 machines d’ici fin octobre.
Côté terre, le projet avance également. Le 6 juin 2025, la base d’exploitation et de maintenance a été inaugurée à Port-Joinville, sur l’île d’Yeu. Ce bâtiment stratégique accueille les équipes techniques qui suivent et entretiennent le parc tout au long de ses 25 années d’exploitation. Il représente aussi un levier d’emplois local, avec 66 personnes chargées de l’exploitation du parc sur le long terme.
Le raccordement au réseau électrique national est, quant à lui, assuré par RTE. Deux liaisons ont été posées entre le parc et la côte vendéenne, mêlant câbles sous-marins et ligne souterraine. Désormais, le raccordement électrique du parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier est entièrement terminé.
Navigation en mer : des règles strictes à respecter

La construction d’un parc éolien en mer suppose une cohabitation encadrée avec les autres usagers du littoral. C'est ainsi que pêcheurs, plaisanciers, bateaux de commerce ou simples navigateurs doivent se conformer à des règles précises, indispensables au bon déroulement du chantier et à la sécurité de tous.
Depuis le début des travaux, la navigation est interdite dans un rayon de 0,5 mille nautique autour du parc. Dans cette zone, toute activité est proscrite, qu'il s'agisse de navigation, de mouillage, de pêche, de plongée, de baignade ou de loisirs nautiques. Un second périmètre de sécurité, de 2 milles nautiques, impose des restrictions supplémentaires. Il est notamment interdit aux navires de commerce, bateaux transportant des marchandises dangereuses ou dépassant un certain tonnage d’y circuler ou de s’y arrêter.
Deux navires de surveillance patrouillent en permanence autour du site pour veiller au respect de ces règles et informer les marins. Les coordonnées précises des zones interdites sont disponibles sur le site du projet, dans la rubrique dédiée aux règles de navigation. Ces mesures sont essentielles pour la sécurité de tous.
Un chantier sous haute surveillance environnementale

Dès les premières phases du projet, une stratégie environnementale rigoureuse a été mise en place selon les principes "éviter, réduire, compenser". Cela signifie concrètement que du choix de l’emplacement du parc au calendrier des travaux, en passant par la technologie utilisée, tout a été pensé pour limiter au maximum l’impact sur les milieux naturels.
Pendant la phase de construction du parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier, des dispositifs spécifiques sont activés en continu. Un système de surveillance acoustique détecte la présence éventuelle de mammifères marins. Si l’un de ces animaux est repéré dans la zone, les opérations sont immédiatement suspendues pour ne pas perturber leur comportement. Des mesures sont également mises en œuvre pour protéger les oiseaux marins, notamment les espèces qui nichent sur les falaises de l’île d’Yeu. Par exemple, certaines phases de travaux sont évitées pendant les périodes de reproduction.
Aussi, un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS EMYN) qui rassemble des chercheurs, des institutions et des associations, coordonne un programme de suivi sur le long terme. L’objectif est de mesurer les effets du parc sur les écosystèmes, d'adapter les pratiques si besoin et de contribuer à améliorer les connaissances sur les interactions entre biodiversité marine et énergie renouvelable.
Des outils disponibles en ligne pour visualiser le parc
Pour aider le grand public à mieux se projeter, des photomontages et simulations visuelles ont été réalisés depuis plusieurs points de vue emblématiques de la côte. On peut ainsi visualiser l’apparence du parc depuis les plages de l’île d’Yeu et de Noirmoutier, mais aussi du continent et de destinations comme La Barre-de-Monts, Saint-Jean-de-Monts ou Saint-Hilaire-de-Riez.
Ces visuels offrent aux habitants et aux visiteurs un aperçu des panoramas qui les attendent depuis les côtes vendéennes.
Le parc EMYN : un projet majeur pour la Vendée

Le parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier est l’un des grands chantiers d’énergies renouvelables menés en France ces dernières années. La construction mobilise des centaines de personnes. De nombreuses entreprises vendéennes ont été associées à l’aventure, que ce soit pour la logistique, le génie civil ou la maintenance.
Une fois en service, le parc contribuera de façon significative aux objectifs nationaux en matière de transition énergétique, tout en renforçant l’indépendance électrique de la région.
En conclusion, le parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier entre dans sa dernière phase de construction. Plusieurs éoliennes sont déjà en service, produisent de l’électricité et injectent leurs premiers électrons dans le réseau national. La sous-station est en place, les raccordements électriques sont entièrement terminés, et la base d’exploitation est désormais fonctionnelle. La mise en service complète du parc est prévue avant la fin de l’année.