Découvrez Majorque : Manacor, l'authentique Est majorquin

La municipalité de Manacor est la seconde plus étendue de l'île : avec ses 260 km2, un littoral de 27 km garni de nombreuses plages et de vastes terres agricoles truffées de maisons d'hôte plus jolies les unes que les autres, la région vaut le détour… Voire le séjour ! Si la ville même de Manacor est connue pour son industrie du meuble et de la perle, elle abrite aussi un remarquable patrimoine historique, mais surtout une ribambelle de boutiques historiques, véritables gardiennes des traditions artisanales et gastronomiques de la région. On jettera certainement son dévolu sur l'une des superbes finques de l'intérieur, ces anciens corps de fermes transformés en gîtes de charme, pour se ressourcer auprès d'une nature préservée et d'une population accueillante. Ce coin de l'Est majorquin est par ailleurs réputé pour ses cultures maraîchères et pour sa cuisine ! Découverte d'une région qui fleure bon la tradition et l'authentique !

Tourisme rural à Manacor

Si la ville de Manacor même ne manque pas d'intérêt d'un point de vue historique et architectural, elle ne saurait résumer la beauté de la région. C'est bel et bien dans l'arrière-pays que tout se passe, que les traditions les plus anciennes et que les pratiques typiques de la vie rurale se perpétuent, loin de l'agitation du monde moderne... et dans des décors naturels absolument superbes. Il faut dire que les 260 km² au relief peu prononcé qu'abrite la municipalité de Manacor ne manquent pas de variété, ne serait-ce qu'en termes de paysage. Ainsi, on distingue trois zones aux caractéristiques propres sur l'ensemble de la région. La zone du Pla d'abord : une vaste plaine flanquée d'une vallée (Vall de la Nou) dominée par un sol calcaire rouge-brun sur lequel prospèrent vignes, vergers et cultures céréalières. Vient ensuite le secteur dit de la Serra de Llevant (délimité au nord-est par la Serra de Calicant et au sud-ouest par les collines de Llodrà i la Mola des Fangar) : ses reliefs sont doux et la végétation peu abondante en raison de très rares précipitations. Enfin, on trouve la zone littorale, dominée par les 4 km de large du plateau de la Marina, composé de grès blanc. Des phénomènes d'érosion karstiques ont avec le temps favorisé la création de grottes (les plus célèbres étant celles de Drach, Hams et « del Pirata ») et autres spectaculaires cavités. Naturellement, c'est dans ce secteur côtier que l'on trouve les très belles plages et criques de la zone du Llevant.

Côté végétation, on débusque autour du plateau de la Marina de très nombreux oliviers sauvages, mais également palmiers des sous-bois, bruyère et odorant romarin. Si le chardon marin a presque disparu des plages, tamarin et roselière continuent d'égayer les bords de mer. Dans l'intérieur des terres (Pla et Serra de Llevant), et plus spécifiquement sur les timides reliefs, une belle pinède se développe. Dans cette zone, c'est toutefois l'activité agricole qui sculpte le territoire et lui donne sa physionomie spécifique. Les plates-bandes cultivées représentent en effet les trois quarts de la surface ici ! Amandiers, figuiers et céréales variées sont les principales denrées cultivées, ainsi que, dans une moindre mesure, vignobles et caroubiers. Côté culture maraîchère, laitue, poivron et melon poussent également en quantité.

Bien évidemment, qui dit 75 % de terres cultivées dit... de nombreux agriculteurs ! Le territoire de Manacor est en effet connu pour accueillir une belle quantité d'adresses d'agroturisme (comprenez « tourisme rural » en français) proposant des services de qualité. Les hôtes de ces cases rurals (maisons de campagne), qui sont généralement des finques (pluriel de finca = ancien corps de ferme transformé en maison d'hôte) ont souvent un lien professionnel ou traditionnel avec les terres qu'occupe leur demeure. Les propriétés sont souvent très belles, proposant aux visiteurs un séjour agréable, calme et proche de la nature, généralement agrémenté de repas typiques élaborés à partir de produits locaux. Au total, on trouve une vingtaine de maisons d'hôtes (proposant soit la maison entière à la location, soit un appartement, soit une chambre seule) et trois hôtels ruraux : Reserva Rotana, Son Amoixa Vell et Son Mas. Une belle manière de faire connaissance avec la Majorque rurale authentique et sa population.

Une gastronomie de caractère : vins, huiles et sobressada !

La richesse et la fertilité des sols majorquins, combinées à un climat méditerranéen faisant la part belle au soleil, ont permis de développer génération après génération une activité agricole de qualité. Saison après saison, on sème, on fait croître, on récolte avec savoir-faire. Bonne connaissance du terrain, lecture expérimentée des aléas météorologiques et techniques éprouvées permettent en effet aux agriculteurs de Manacor d'obtenir d'excellents produits locaux, biologiques et savoureux ! Aujourd'hui plus que jamais, pour faire face à l'urgence climatique, les professionnels de l’agro-alimentaire de la région de Manacor et de l'île en général adaptent leurs pratiques de manière à préserver au maximum les ressources naturelles et à réduire la chaîne de distribution. Le respect de la condition animale entre dans les mœurs également, avec des techniques d'élevage plus conscientes. Voyons à présent point par point ce que Manacor et Majorque ont à nous offrir :

Le vin. La rencontre entre Majorque et le vin ne date pas d'hier. Si aux VIIe et VIe siècles av. J.-C., les îliens avaient déjà vu transiter ce breuvage de raisin macéré sur leurs côtes (Majorque était à l'époque un éminent carrefour du commerce en Méditerranée), on estime que les premières cultures de vigne remontent elles à l'époque romaine. La production commence alors dans six municipalités majorquines, dont Manacor. Deux mille ans plus tard, on trouve toujours entre 70 et 80 hectares de terre dédiée à des vignobles. Plusieurs productions locales et de qualité sont à mentionner ici : trois vins estampillés « D.O. Pla i Llevant », un très bon « Vi de la Terra Illes Balears » et deux autres tombant sous l'appellation « Vi de la Terra Mallorca ».

Huile d'olive. Non moins nouveau sur l'île, l'olivier aurait été introduit sur la péninsule ibérique par Phéniciens et Grecs. Mais ce n'est qu'il y a deux mille ans qu'il commence réellement à être cultivé sur Majorque et dans les Baléares. Quinze siècles plus tard (dès le XVIe siècle), l'huile d'olive devient le produit le plus exporté de l'île, et ce, pendant trois cents ans ! Au cours des années 1980 et 1990, l'oléiculture fait l'objet d'un regain d'intérêt et de nouvelles plantations sont mises en place sur Majorque, et notamment dans la région de Manacor. En 2002, l'appellation d'origine contrôlée « Oli Mallorca » est créée, permettant de certifier la qualité des huiles produites. Quatre variétés sont cultivées sur l'île : mallorquina, arbequina, empeltre et picual. Une denrée aussi bonne d'un point de vue gastronomique que médical. Trois producteurs sont à signaler sur la municipalité de Manacor : Aubocassa, Essencial (Cala Murta) et Es Fangar.

Sobrassada. Comment ne pas s'attarder un instant sur la grande spécialité majorquine, LA charcuterie typique des Baléares qui s'exporte aux quatre coins de l'Espagne et au-delà ? On parle évidemment la sobrassada, cette saucisse crue à pâte molle faite à base de viande de porc finement hachée, de sel, de poivre noir et de paprika (doux ou pimenté). Selon sa forme, la sobrassada reçoit un nom différent : llonganissa, poltru, bufeta ou encore risada. La sobrassada trouve son origine dans une volonté de conserver la viande à l'époque où les systèmes de réfrigération n'existaient pas. On engraissait alors les porcs tout au long de l'année avant de passer à l'abattage (la fameuse matança) en hiver. Afin de se prémunir d'éventuelles périodes de disette, la viande était alors traitée de manière à pouvoir être consommée sur une longue période. Plusieurs techniques de conservation étaient alors utilisées : hachage, assaisonnement et maturation. D'où la variété de recettes de sobrassada actuelle ! Tout un symbole... et un délice !

Des spécialités sucrées bien locales

C'est aux religieuses bénédictines du monastère de La Santa Família mais aussi à la maison Magdalena Perelló (à S’Illot) que l'on doit les délicieuses confitures confectionnées au sein de la municipalité de Manacor et dans la région du Llevant dans son ensemble. Les grandes traditions en termes de confitures, faites main sont ici celles au miel, aux figues, mais aussi le mélange poire et chocolat, sans oublier la marmelade aux cheveux d'ange, celle à la pastèque ou encore à la tomate.

Côté biscuits, Manacor recèle quelques recettes secrètes fort appétissantes. Les sospiros (« soupirs ») sont par exemple faits à partir d'ingrédients simples : farine de blé, sucre, œuf, cannelle et zeste de citron. Jadis présents dans toutes les boulangeries de Manacor, les sospiros ne se trouvent à présent plus que dans deux échoppes, et ce tout au long de l'année : le Can Munar et le Can Roca. La recette des sospiros, emblème sucré de Manacor, s'y transmet de père en fils. Les amargos (« amers ») sont un autre dessert typique de Manacor. Ce biscuit plat à base d'amande, de cannelle et parfois de coco râpé doit son nom aux amandes amères que l'on utilisait jadis pour les confectionner. Ordinairement consommés lors des grandes célébrations (Noël, fêtes patronales, etc.), on s'en repaît de nos jours à n'importe quel moment de l'année. Autre douceur traditionnelle de Manacor : el pastís del pobre (« le gâteau du pauvre »), né par hasard il y a une trentaine d'années dans la cuisine de la pâtisserie Can Roca à Manacor. A cette époque, les anciens propriétaires avaient pour coutume de récupérer les chutes de pâte feuilletée pour composer, à l'intention de leurs amis, un gâteau à la va-vite, mais délicieux. Toujours le même. En y ajoutant de la crème vanillée, du sucre, du jaune d'œuf cuit et de la noix de coco râpée, ils servaient alors leurs amis qui leur envoyaient invariablement sur le ton de la boutade « quel dessert miséreux ! ». C'est aujourd'hui l'un des desserts les plus célèbres de Majorque ! Enfin, impossible de ne pas aborder le chapitre des desserts sans évoquer LA pâtisserie majorquine traditionnelle : l'indémodable ensaïmada ! Sa pâte est faite à base de blé, de lait (ou d'eau), d'œuf, de sucre, de saindoux et de levure. Ensuite, toutes les déclinaisons sont possibles à partir de la recette classique : fourrée aux cheveux d'ange, à la crème, aux confitures variées, au chocolat, au nougat ou encore à la sobrassada ! Miam miam !

Signalons au passage, en plus de l'office de tourisme du centre-ville de Manacor, les antennes touristiques de Porto Cristo, Cales de Mallorca, S'Illot, très utiles !

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