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HEGRA

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Alula, Arabie Saoudite
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Ancienne capitale nabatéenne, Hegra est située à 20 kilomètres au nord d'AlUla. Le site est un vaste plateau sablonneux planté de barres rocheuses et de rochers isolés. Les Nabatéens ont laissé en héritage une centaine de tombeaux creusés dans la roche, aux façades ornementées. C'est le deuxième site nabatéen le plus important après Pétra en Jordanie. Il fut occupé entre le IIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle apr. J.-C. qui signent l'âge d'or de la civilisation nabatéenne au Moyen-Orient. Hegra est inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2008, en faisant le premier site saoudien recensé par l'institution. Les visites sont organisées par la Commission Royale d'AlUla au départ du Winter Park. En raison du nombre limité de visites quotidiennes, il est recommandé de réserver son billet sur le site Internet. Les tours sont menés dans des bus climatisés avec un guide anglophone. Ils durent 2 heures. Le bus marque 5 arrêts dans le site. Des vidéos sont diffusés dans les bus entre chaque arrêt, présentant les caractéristiques essentielles du prochain arrêt. Il est également possible d'effectuer la visite d'Hegra aux mêmes horaires dans des Land-Rover anciennes pour des tours privés. En hiver, Hegra organise des visites en carriole à cheval ainsi qu'un spectacle « Hegra by night ». La soirée se déroule au pied d'un groupe de tombeaux éclairés de centaines de lumignons, poursuivie par une promenade en carriole sous la lumière des étoiles. Elle se termine par une reconstitution historique de la vie au temps du roi nabatéen Arétas IV. Toutes les informations sont disponibles sur le site Internet d'AlUla.

L'histoire d'Hegra. Les Nabatéens succèdent à la civilisation lihyanite et s'emparent de l'oasis d'AlUla vers le IIe siècle av. J.-C. Ils installent leur ville plus au nord autour du Jebel Albanat. La civilisation aux origines inconnues tire sa richesse du contrôle de la route de l'encens, de la myrrhe et des épices. Elle établit une cité importante, très moderne, qui est actuellement fouillée par une équipe d'archéologues français. La ville occupait la partie centrale du plateau. Elle était alimentée en eau par un réseau complexe de canalisations. De nombreux puits avitaillés par des sources naturelles ou l'eau de pluie ont été retrouvés tout autour de la ville. Le réseau permettait également d'irriguer les champs qui entouraient la ville. Les montagnes et rochers du plateau permettent aux Nabatéens de se livrer à leurs rites mortuaires. Des tombeaux sont creusés dans la roche pour y inhumer les membres les plus importants de la communauté. Des inscriptions renseignent sur les lignées occupant les caveaux. Hegra entame son déclin lorsque les Romains s'emparent du Moyen-Orient. Les routes commerciales empruntent désormais la voie maritime en remontant la mer Rouge. Des indices retrouvés sur le site laissent penser que les troupes de l'empereur Trajan seraient descendues jusqu'à Hegra, mettant fin à la puissance nabatéenne vers le début du IIe siècle.

Suite à la redécouverte du site de Pétra par l'explorateur suisse Johann Ludwig Burckhardt en 1812, Charles Montagu Doughty se met en quête d'une seconde ville nabatéenne dont il a eu vent. Les tombeaux nabatéens se trouveraient à proximité d'une forteresse ottomane et d'un village bédouin sur la route entre Damas et La Mecque. L'écrivain britannique se mêle à une caravane de pèlerins en route pour le Hajj et atteint Hegra en 1876. Il passe deux mois dans la forteresse ottomane et relate sa découverte dans ses mémoires « Voyages en Arabia Deserta » publiées en 1888. Lorsque les Ottomans construisent le chemin de fer du Hedjaz, ils font passer les rails au bout du site de Hegra. La gare est toujours présente et subit actuellement une rénovation complète pour la transformer en hôtel. En 1960, le gouvernement saoudien tente de sédentariser les Bédouins et leur propose de s'installer à Mada'in Saleh. Les puits sont déjà présents pour leur permettre d'irriguer leurs champs. La découverte d'inscriptions et d'éléments archéologiques en 1972 oblige le gouvernement à trouver un nouvel emplacement pour les Bédouins. Le village est abandonné et les Bédouins s'installent au nord du site, en dehors de ses limites. Le gouvernement saoudien reconnaît d'emblée l'importance de ces découvertes, mais n'entreprend que peu de recherches scientifiques. L'idolâtrie et la vénération d'objets, un tabou assorti d'une interdiction stricte empêche toutes fouilles sérieuses. Seuls quelques archéologues étudient les inscriptions découvertes en 1977 et 1985. Dans les années 2000, les mesures religieuses conservatrices s'assouplissent quelque peu et le gouvernement saoudien entreprend de documenter les trésors archéologiques d'Hegra. Il fait venir des équipes d'archéologues, dont une équipe française, qui entreprennent des fouilles et mettent en lumière de nombreux éléments permettant de mieux comprendre le style de vie des Nabatéens et la puissance de leur civilisation. Hegra occupe une place majeure dans la volonté d'ouverture de l'Arabie Saoudite au tourisme international. Le site étant encore l'objet de fouilles importantes, son ampleur et son exposition aux fortes chaleurs font que sa visite demeure très encadrée pour le moment. Les conditions climatiques désertiques et l'absence d'occupation du site par d'autres civilisations ou groupes humains postérieurement à la chute de la civilisation nabatéenne font que Hegra présente un état de conservation extraordinaire.

Les tombeaux d'Hegra. La nécropole d'Hegra entourait la ville et est répartie en 4 zones distinctes. Les tombes sont creusées dans le grès tendre des montagnes. 111 d'entre elles sont ornées de façades extérieures ouvragées et 16 sont de simples caveaux. La plupart comprennent des inscriptions renseignant le nom du défunt, sa lignée et parfois sa profession. On a notamment retrouvé un grand nombre d'inscriptions mentionnant des rangs militaires qui permettent de penser que Hegra était un centre militaire et que la ville nécessitait une protection particulière. Les façades étaient taillées de haut en bas en commençant par les merlons à double escalier, la corniche, l'attique, l'entablement et parfois des pilastres encadrant les portes. Les tombeaux des personnages de haut rang étaient plus grands et leurs façades pouvaient être ornées d'éléments décoratifs supplémentaires tels que des frontons triangulaires au-dessus des portes ou des médaillons. En revanche, les intérieurs des tombeaux ne comportent aucun élément décoratif, uniquement les chambres funéraires creusées dans les parois ou les sols.

Tombeau de Lihyan fils de Kuza. Le tombeau le plus emblématique d'Hegra est le seul de tout le site à avoir été sculpté dans un bloc monolithique, isolé des autres. Pour cette raison, il est aussi appelé Qasr al-Farid, « le château isolé ». Il ne s'agit évidemment pas d'un château, mais bien d'un tombeau, le plus beau de tout le site. La façade haute de 22 mètres a été sculptée en direction de la ville. Le retour du rocher sur le côté droit permet de constater la masse de pierre qu'il fallait évider pour faire naître les pièces architecturales. La porte est encadrée de 4 pilastres à corniches nabatéennes et surmontée d'un aigle. Le tombeau aurait été taillé vers 186 av. J.-C. Le bas de la façade est plus imprécis et moins travaillé que le haut, ce qui laisse à penser qu'elle serait inachevée.

Jebel al Banat. « La montagne de la fille » compte de nombreux tombeaux numérotés tout autour. Si toutes les tombes se ressemblent par leurs éléments principaux, elles se distinguent par des éléments décoratifs singuliers. On peut ainsi voir des frises de fleurs qui symbolisent l'immortalité, des aigles ou des médaillons au-dessus des tombes. Certaines ont des cartouches renseignant le nom du défunt ou celui du sculpteur. Sur le côté ouest de la montagne, on peut voir une façade inachevée. Seul le merlon se détache de la paroi. La roche étant très friable il arrivait qu'elle se décroche et s'effondre sur elle-même pendant les travaux. D'autres tombes sont inachevées pour des raisons inconnues.

Jebel Ithlib. Une étroite faille fend la montagne en deux, permettant le passage. La photo est célèbre. Le mont Ithlib était probablement le principal centre religieux de Hegra. L'entrée de l'étroit canyon est marquée par une vaste salle creusée dans la roche, le diwan. Il ne reste pas grand-chose de l'entrée, qui a dû être grandiose. L'entablement s'est effondré, tout comme une partie des colonnes qui encadrent la porte. La large ouverture suggère que s'y tenaient des réunions publiques. La fonction exacte de cette salle est méconnue, mais elle n'est pas sans rappeler les tricliniums de Pétra. Une banquette court le long des trois parois intérieures. La salle pouvait possiblement servir à des banquets funéraires et des libations. Le géographe grec Strabo rapporte dans sa « Géographie » parue en 7 av. J.-C. que les Nabatéens « préparent des repas ensemble, par groupe de 13 personnes ; et ils ont deux jeunes chanteuses pour chaque banquet. Le roi organise des concours de boisson [...], mais personne ne boit plus de 11 coupes pleines, à chaque fois dans une coupe en or différente ».

En sortant du diwan, dans le défilé, vous noterez la présence de bétyles et niches gravés dans la paroi. Les Nabatéens pratiquaient le polythéisme. Les dieux appartenaient au panthéon arabe préislamique avec l'ajout de divinités étrangères, telles qu'Isis d'Egypte, Atargatis de Phénicie ou Dionysos de Grèce. Dusarès, dont le nom signifie « Seigneur de la montagne » était possiblement vénéré à Hegra, en raison de l'inscription « Seigneur du Temple » qui a été retrouvée. Les bétyles, ces cylindres sculptés, représentent la demeure divine, la présence divine, sans le personnifier. Les niches faisaient office de temples et permettaient aux fidèles d'y placer leurs bétyles portatifs.

Le défilé débouche sur une esplanade naturelle où se trouvait un temple. On aperçoit encore les bases de sa fondation. Sur la droite, des escaliers taillés dans la roche mènent à d'autres temples. Des archéologues ont trouvé un cercle sacrificiel au sommet d'un Jebel Ithlib (inaccessible). Si les rites cultuels des Nabatéens sont assez méconnus en l'absence de sources et de pillage des différents sites, on sait tout de même qu'ils pratiquaient des rituels sacrificiels d'animaux et parfois même d'humains.

Jebel Alahmar. Le bloc monolithique compte 18 tombes sculptées à différentes hauteurs. Les plus basses n'ont été dégagées que récemment. Les entrées étaient bouchées par des agrégats de pierre et de sable. On peut clairement voir l'intérieur des tombeaux les plus bas. Juste en face du Jebel Alahmar, un rocher présente un profil original. La roche dessine un visage regardant vers le ciel.

L'atelier. Entre Jebel Ithlib et Jebel Alahmar, le tour s'arrête près de l'ancienne gare ottomane du chemin de fer du Hedjaz, au nord du site. Des femmes font des démonstrations de poterie que vous pouvez acheter à la boutique.

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