Comme Matusadona, Chizarira a été érigé en réserve de faune en 1963, avant de devenir un parc national en 1975. Le nom de Chizarira vient d'un terme tonga qui signifie " barrière " ou " obstacle " et fait allusion aux escarpements rocheux qui se dressent dans cette partie du pays. Dans la catégorie des parcs nationaux peu fréquentés et difficiles d'accès, Chizarira National Park semble en effet détenir la palme. S'étendant sur 1 910 km², à une cinquantaine de kilomètres des eaux du lac Kariba, l'ensemble du parc surplombe la vallée du Zambèze, vers laquelle il s'adoucit dans sa partie septentrionale. C'est une zone très sauvage et très montagneuse, parcourue d'une multitude de petites sources. La topographie de Chizarira se révèle de fait relativement accidentée : au nord, l'escarpement du Zambèze se trouve traversé de deux gorges profondes aux creux desquelles s'écoulent les rivières Mucheni et Lwiziluku. Au nord-est, le parc est dominé par le pic Tandezi, qui s'élève à plus de 1 400 m et abrite, selon les Tonga, un serpent géant séculaire. Au sud s'écoulent les sources alcalines de Mujima, que surplombent les monts Chongolo et Gongoriba. Au centre se dresse l'escarpement de Sinamagoga, qui domine la vallée de la Busi.

Par ses paysages escarpés et sauvages, son isolement et la grande faune qu'il hébergeait, " Chiz " occupe une place particulière dans le coeur de nombreux Zimbabwéens. Il constituait un sanctuaire pour les rhinocéros noirs, qui y étaient assez nombreux, avant d'être totalement décimés par le braconnage. Depuis quelques années, le parc reçoit l'appui de certaines ONG qui concourent à sa redynamisation.

Aujourd'hui, Chizarira héberge une petite population d'éléphants et de lions, mais aussi différentes espèces d'antilopes, des buffles, des léopards, des hyènes tachetées... Le parc est aussi fameux pour son avifaune remarquable, avec des espèces particulièrement rares.