Concrétisation d’un projet fou qui monopolisa l’énergie de milliers de travailleurs et entraîna de profonds bouleversements dans tout le pays (et particulièrement dans la vallée du Zambèze), le lac Kariba est un passage obligé de tout circuit touristique au Zimbabwe. Datant d’une quarantaine d’années, cet immense plan d’eau artificiel, qui présente les attraits d’une mer intérieure, ne fut formé qu’à la fin des années 1950, lorsque des entrepreneurs décidèrent d’exploiter une curiosité géologique, connue depuis des décennies. Tout commença en réalité au début du XXe siècle : à cette époque, des explorateurs célèbres, tels que Livingstone ou Selous, évoquèrent l’existence d’une gorge de granite de 100 m de large, formant comme un tunnel naturel, à proximité de l’actuelle ville de Kariba. Dénommée Kariwa (terme shona désignant un lacet pour attraper des souris ou des oiseaux) par les tribus établies au bord du fleuve, cette gorge figurait depuis des millénaires comme une sorte de piège, enserrant brusquement les eaux du Zambèze. Dépêché sur les lieux à la suite de nombreux récits de voyage, H. S. Kergwin, un officier du gouvernement en place, trouva l’endroit idéal pour y construire un barrage, dont les eaux serviraient à l’irrigation. L’idée néanmoins fut abandonnée, pour être reprise en 1941 par J. L. S. Jeffares, à la suite d’une étude visant à déterminer le potentiel hydroélectrique d’un tel barrage. Les résultats se révélèrent excellents, mais il fallut attendre treize ans pour que le projet prenne un véritable essor. En 1954, on construisit une ville (l’actuelle Kariba) pouvant abriter plus de 10 000 travailleurs et la construction du barrage commença peu après. C’est une société italienne, Impresit, qui se chargea du projet et essuya successivement les foudres des tribus autochtones et du « dieu du Fleuve » en colère. Affolés par les bouleversements qu’entraînerait nécessairement l’altération du cours du Zambèze, les Tonga (peuple établi dans la vallée) se mobilisèrent pour demander, en vain, l’abandon du projet. Ils alléguaient que les modifications conséquentes à la formation d’un lac dans la vallée du Zambèze ne manqueraient pas d’abord de détruire une grande partie de la faune et de la flore régionales, ensuite de forcer les populations locales à modifier leur style de vie, et enfin de soulever le courroux de Nyaminyami, le dieu du Fleuve. Ce dernier ne tarda d’ailleurs pas à se manifester : en mars 1957, le niveau du Zambèze monta soudainement de 30 m et 13 millions de litres d’eau se précipitèrent dans la gorge, détruisant le pont et la fondation du coffrage. En février 1953, une plateforme s’écroula et dix-sept ouvriers furent engloutis dans du ciment en train de sécher. À divers drames de cet acabit s’ajoutèrent des conditions climatiques extrêmement difficiles : pendant plusieurs étés de suite, les températures furent particulièrement élevées, obligeant les ouvriers à travailler plus lentement et à lutter contre les insolations. En tout, plus de quatre-vingts personnes perdirent la vie au cours des quatre années que prit la construction du barrage. Il fut achevé en 1959, année à partir de laquelle on bloqua les eaux du Zambèze pour entraîner la formation du lac, qui n’atteignit ses dimensions actuelles qu’en septembre 1963.Véritable joyau dans un pays enclavé et relativement aride, Kariba est le troisième plus grand lac de barrage d’Afrique (à l’époque de sa formation, c’était le plus vaste du monde !). À cheval sur le Zimbabwe et la Zambie, il étale ses eaux sur 5 200 km2 et s’étire sur 281 km de long et 40 km dans sa plus grande largeur. C’est un lieu très prisé des Zimbabwéens et des touristes étrangers, qui viennent prendre des vacances ici pour la pêche (le lac compte plus de 40 espèces de poissons dont plusieurs variétés de brèmes, ainsi que des poissons tigres), la navigation (possibilité d’y effectuer des croisières de plusieurs jours à bord de yachts luxueux, de voiliers, de catamarans ou de maisons flottantes) et le safari. Les rives et les îles de Kariba sont en effet réputées pour l’abondance de leur faune et pour leurs plaines extrêmement sauvages. Pendant la saison sèche, les eaux du lac baissent très légèrement, découvrant de grands espaces fertiles qui attirent des milliers de buffles, éléphants et antilopes diverses. Insectes et oiseaux colorés se révèlent également très nombreux et ajoutent au charme inexprimable de l’endroit.La région que baigne le lac Kariba est située à très basse altitude et bénéficie de températures beaucoup plus élevées que le reste du pays. À ce titre, il n’est pas recommandé de la visiter pendant la saison chaude, de novembre à février. Si le mercure dépasse souvent les 40 °C, l’atmosphère ambiante se révèle très humide et les averses plutôt nombreuses. Ces dernières s’accompagnent parfois de tempêtes aussi soudaines que violentes. Les amateurs de croisières jetteront donc leur dévolu sur les mois d’hiver (juin, juillet, août), épargnés par les pluies et les moustiques. Les amateurs de safaris-photos privilégieront le mois de septembre, encore doux et particulièrement riche sur le plan de la faune.Le lac Kariba fait 220 km de long et l'accès peut se faire avec plus ou moins de difficulté selon la destination. Seules deux villes sont accessibles en transport en commun, Kariba Town à l'est et Binga à l'ouest. D'autres destinations peuvent être atteintes en voiture (la majorité nécessitent un 4 x 4 solide) et encore d'autres ne sont accessibles qu'en bateau.

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Zèbres et impalas près du lac Kariba. paula french - Shutterstock.com
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