CHAMP DE MENHIRS DE ZOHRATS KARER

A 3 kilomètres au nord de Sisian, sur le haut plateau criblé de pierres volcaniques à 1 700 m d'altitude, des pierres plus hautes dressées vers le ciel portent l'empreinte de l'homme. Il s'agit du champ de menhirs de Zohrats Karer, qui fait l'orgueil des habitants de la ville, en raison de l'ancienneté et de l'originalité de ce site, bien antérieur selon les spécialistes, à ses équivalents celtiques, comme Carnac et Stonhenge, auxquels il est d'ailleurs volontiers comparé. Bien avant que les premiers khatchkars fassent leur apparition, dans le village voisin d'Angeghakot comme dans le reste de l'Arménie, les hommes avaient déjà posé leurs repères lapidaires, marquant leur territoire dans cet environnement minéral, en érigeant de puissants menhirs qui ne dépareraient pas ceux en Bretagne par exemple. Selon certains spécialistes arméniens, le site de Zohrats Kar serait bien plus ancien que les sites celtiques pourtant bien plus célèbres, puisqu'il daterait de quelque 7 500 ans. Connu aussi sous l'appellation de Karahunj (littéralement « la voix des pierres »), il aurait été aménagé à des fins de prévision astrologique et de connaissance cosmogonique. Cet antique observatoire renferme 224 monolithes hauts parfois de trois mètres, dont une soixantaine sont percés de trous permettant l'observation de la voûte céleste et accréditant l'hypothèse des spécialistes concernant la vocation tant religieuse qu'astrologique de ces menhirs qui cadrent si bien dans leur environnement naturel.