Guide de voyage Achtarak

A 1 100 mètres d'altitude, sur les contreforts sud de l'Arakadz, Achtarak est une coquette cité jouissant d'un climat agréable et d'un cadre de verdure reposant et pittoresque, en bordure de la rivière Kazakh, qu'enjambe un beau pont en ogive. Elle a gardé du Moyen-Âge plusieurs belles églises, mais reste marquée par le soviétisme, assez discret toutefois, le charme des lieux n'ayant pas échappé à l'élite de l'époque, qui aimait à s'y retrouver dans des adresses confidentielles. Porte d'entrée de l'Arménie centrale, Ashtarak donne aussi l'accès le plus aisé à l'Arakadz, qui s'y dévoile déjà dans toute sa majesté, comme le souligne dans son Voyage en Arménie (Ed. Mercure de France) l'écrivain russe Ossip Mandelstam, qui y séjourna dans les années 1950 : « Depuis le village d'Achtarak, suspendu au murmure de l'eau comme à un treillage de fer [...] les contreforts de l'Alaguez (NDLR : nom turc de l'Arakadz) sont accessibles et il est aisé de s'y rendre à pieds. La lave y est captive dans des tumulus de terre. On s'y déplace comme dans du beurre... ». Depuis son hôtel d'Erevan, l'écrivain russe précise qu'il s'était « fait une image absolument fausse de l'Alaguez. Je croyais qu'il s'agissait d'un chaînon monolithe. De fait, il y a un ensemble de plissements qui se déploient en gradins. A la mesure du clivage des versants, l'orgue fruste des diorites, tourbillonnait comme une valse alpine ».Le décor n'a pas changé, la nature est restée sauvage et les infrastructures son rares. Pour partir à la conquête de l'Arakadz, depuis Achtarak, sauf si vous êtes un bon marcheur, nul besoin de l'équipement d'alpiniste, du moins jusqu'au lac de Kari Litch, à 3 200 m. Un bon 4X4 y pourvoira, en revanche, les voitures ou taxis roulant au gaz naturel, comme souvent en Arménie, auront plus de mal, et s'arrêteront parfois en chemin! Le cheval reste une option, Achtarak ayant un centre équestre. En hiver, le très fort enneigement rend la route presque impraticable.